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MASSILLON.

MORCEAUX CHOISIS,

ου

RECUEIL DE CE QUE CET ÉCRIVAIN A DE PLUS
REMARQUABLE SOUS LE RAPPORT DE LA MORALE

ET DU STYLE;

Ouvrage propre à inspirer à la jeunesse le goût des
vertus et des lettres;

PAR M. L'ABBÉ ROLLAND.

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PARIS,

BOISTE, FILS AINE, LIBRAIRE,

QUAI DES AUGUSTINS, No 29.

1822.

SUR LA VIE ET LES ÉCRITS

DE MASSILLON.

JEAN-BAPTISTE MASSILLON naquit à Hyères en Provence, l'an 1663; il entra fort jeune au college de l'Oratoire de cette ville. Ses manières douces et polies, les grâces naturelles de son esprit, son ardent amour pour le travail, et plus encore peutêtre le penchant qu'il montra d'abord pour l'art de la chaire, lui concilièrent bientôt l'estime et l'amitié de ses maîtres. Un de ses amusemens favoris étoit d'aller, avec quelques-uns de ses condisciples, entendre la parole sainte : le sermon fini, il les faisoit former en cercle, se plaçoit au milieu d'eux, et leur répétoit ce que sa mémoire lui rappeloit du discours de l'orateur, ayant soin d'animer son récit de l'éloquence des gestes et de la voix. Il avoit à peine achevé sa troisième, que son père le retira du college, jaloux de transmettre l'état de notaire, qu'il exerçoit à Hyères, à un fils dont il connoissoit les heureuses dispositions. Ce ne fut pas sans peine que le supérieur de l'Oratoire consentit à perdre un jeune homme destiné à devenir l'ornement de la congrégation. Avant de le quitter, Massillon lui promit de venir dans ses momens de loisir continuer à l'Oratoire des études qu'il avoit si heureusement commencées; il tint parole; et, grâce au zèle et

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aux leçons de maîtres habiles, il connut en peu de temps les poëtes et les orateurs de l'ancienne Rome. Le supérieur eut bientôt occasion de le présenter au visiteur de la congrégation, qui, ayant remarqué dans Massillon des talens extraordinaires, résolut de l'attacher à la société. Il en parla au père du jeune homme, lequel, vaincu par les sollicitations pressantes de l'Oratoire, finit par céder son fils. Massillon partit peu de jours après pour Montmorenci, où il fit sa théologie.

Il fut nommé préfet de pension à la maison de Sainte-Julie. La vivacité de l'âge entraîna Massillon dans quelques écarts qui le brouillèrent avec ses 'supérieurs; il fut éloigné de l'Oratoire. Il s'en retournoit tristement chez son père, lorsque, passant par Vienne, l'idée lui vint de se présenter au supérieur du collége de cette ville, son ancien directeur d'instruction; il lui fit un aveu sincère de ses fautes, et le conjura, les larmes aux yeux, de le faire rentrer dans la congrégation. L'occasion le servit ici beaucoup plus que ses pleurs et ses prières. Le supérieur de la maison de Vienne avoit besoin d'un professeur de rhétorique; il promit à Massillon de lui obtenir son pardon, s'il vouloit se charger de professer cette classe. Massillon n'eut garde de refuser; et au bout de quelques mois, ses torts étoient si bien oubliés, que, sur le rapport qu'on rendit de sa conduite, la congrégation le mit à la tête d'un des principaux colleges de l'Artois. Là, de nouvelles fautes appelèrent de nouveau sur lui la sévérité de l'Oratoire; et c'est

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