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M. Chabas, je ne puis voir le mot qu'a cru pouvoir suppléer M. Chabas, et j'ai déjà expliqué pourquoi. Les phrases qui ont trait aux exemples tirés de la domestication sont généralement bien comprises, sauf ce qui regarde l'oie ; mais les phrases ne sont pas toujours bien coupées. Aussi dans la phrase qui regarde le taureau, deux phrases sont réunies par M. Chabas par le conjonctif où: ne sait pas quitter le sol où il foule aux pieds sa nourriture. Ce mot n'existe pas dans

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le texte égyptien; d'ailleurs j'ai déjà dit que le mot A @ ne signifie pas nourriture ainsi déterminé et rien n'empêche d'admettre la justesse du déterminatif ici employé, car le sens d'émerveillement convient admirablement au but de l'auteur. Le mot pâtre ne rend qu'imparfaitement l'expression égyptienne qui signifie bien engraisser '. La phrase qui regarde le lion renferme une impossibilité : si le lion terrible reste féroce, il ne peut pas aller plus loin que l'âne dans l'obéissance, cela est clair. Aussi faut-il traduire le mot par laisser, abandonner, sens qu'a d'ailleurs

Л

Л

le copte xa, ka. Je crois que l'expression J

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s

veut dire simplement sortir, marcher au dehors du joug, et qu'il n'est pas question de se mettre en route: c'est ainsi que M. Brugsch l'a compris et il a eu raison. Pour ce qui regarde l'oie, la traduction de M. Chabas ne répond pas au but de l'auteur; car dans la phrase traduite par M. Chabas, il s'agit évidemment de troupes d'oies qui s'abattent dans le filet et s'y pressent à s'éteuffer: il ne saurait donc s'agir

1. Je crois que le texte renferme une faute dans ce mot que j'ai lu Lee M. Chabas a aussi transcrit

AP

Le signe se fait autrement en hiératique; et je crois bien qu'il ne se trouve pas ici. Le scribe se sera trompé et il s'agit peut-être du bâton dont se servent les engraisseurs. Ce mot s'est conservé dans le coрte епесят = χηνοβόσκιον; ge = engra isser ;ñ€ = les; CHT, oies.

d'oies domestiquées et dressées pour servir d'appeau. J'ai déjà expliqué les mots de cette phrase. Je ferai le même reproche à M. Chabas qu'à M. Brugsch pour ce qui est de la coupe de la phrase se rapportant aux nègres : la manière dont je l'ai coupée après M. de Rouge, montre bien mieux l'excellence. de la race égyptienne; car c'est la langue égyptienne qu'apprennent les nègres, les Syriens et les autres nations étrangères, toutes nations traitées de viles par les Égyptiens. La dernière phrase de M. Chabas donne assez bien l'idée que devait avoir l'auteur du papyrus; mais je ne peux dire si c'était bien là le sens : ce que je peux dire c'est que les signes de la transcription de M. Chabas ne sont point dans le fac-simile du papyrus.

Le sens étant établi, il me faut montrer comment tout s'enchaine. Nous avons entendu le fils répondre que les préceptes de son père étaient suffisants et qu'il n'était pas nécessaire de les multiplier, car l'homme devait surtout se produire à l'action. Cette réponse était en contradiction flagrante avec les idées généralement reçues en Égypte, à savoir que l'enseignement menait à tout et suffisait dans toutes les conditions. Cette idée est regardée par le père comme une idée de découragement et il répond en prévenant son fils contre le découragement; il l'avertit de se garder de laisser arracher les bons enseignements de son cœur certes, ils sont difficiles (?) sans doute, mais l'habitude rend facile cela même qui semble répugner le plus à la nature, témoin les exemples qu'il va citer celui du taureau devenu vieux et que l'on engraisse pour la boucherie; il n'a jamais quitté le sol et cependant il surmonte sa répugnance à entrer dans le lieu où il doit trouver la mort, parce qu'on l'a habitué à obéir et que celui qui l'a engraissé l'a façonné de manière à ce qu'il obéisse dans cette triste circonstance; celui du lion que l'on apprivoise de telle sorte qu'il dépasse en obéissance le malheureux àne lui-même, si bien habitué à tout endurer et à tout souffrir; celui du cheval ombrageux qui entre sous le joug et qui en

sort à volonté; celui du chien qui obéit à l'appel et marche derrière son maître; celui de la chamelle qui porte des fardeaux que sa mère n'avait point portés; celui de l'oie qu'on fait descendre dans les canaux, les fourrés de papyrus, afin de servir d'appeau pour attirer les autres oiseaux dans le filet; celui enfin des Nègres, des Syriens et des nations étrangères qui apprennent le langage des Égyptiens. On le voit, tout se tient dans cette traduction : les exemples apportés sont tous pertinents: il n'y en a pas un seul qui s'écarte du but visé par l'auteur. Il termine par une dernière phrase où perce un peu d'infatuation de soi-même et dit que pour bien agir, son fils n'a qu'à écouter ce que lui-même a fait et se servir du modèle qui lui est mis sous les yeux. Cette phrase va servir de prétexte à la réplique du fils, et tout ceci montre bien que tout cet arrangement de phrases, comme on dit du papyrus Prisse est artificiel et que par conséquent l'ouvrage luimême ne peut être authentique, si l'on regarde le nom de l'auteur qui devait être en tête et qui se retrouve dans ces dernières phrases. J'avoue que tout ceci me réjouit singulièrement, en me montrant que le caractère égyptien a toujours été en tout et partout fidèle à lui-même et que ce qui m'avait frappé chez les auteurs coptes se trouvait déjà dans l'Égypte ancienne au moins douze siècles avant l'époque de Schenoudi.

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dans l'arrangement de la bonne parole. Papyrus Prisse, pl. v, l. 6. — Cf. VIREY, op. cit. p. 32.

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Et répondit au scribe Khonsou-hôtep son fils le scribe Ani: Ne crie pas trop haut tes actions de force; je suis gonflé de tes enseignements de conduite. Ce n'est point un homme celui qui cesse d'écouter la réponse en sa place. Puisque les

hommes sont les seconds de Dieu, leur devoir est d'écouter l'homme avec sa réponse. Ce n'est point connaître son second, que de commettre des (actes) nombreux dans tous les maux; ce n'est point connaître l'enseignement reçu que d'être quelqu'un qui a le cœur d'un chef, pendant que toute la foule est désespérée. Tout ce que tu dis est parfait: ne (cherche) pas à le faire apprécier (?) depuis le temps des ancêtres. Ce que je dis au Dieu, ce que je t'ai juré, mets-le sur ton chemin '.

Cette réplique du fils présente certaines difficultés qui proviennent de l'éclat du texte où quelques mots sont illisibles et d'autres peu connus. Evidemment le scribe était pressé d'arriver à la fin de sa copie et il a écrit les mots un peu au petit bonheur. C'est ce qui explique la différence que l'on va remarquer entre les deux traductions que je vais citer et celle que je présente du même passage. Je dois rappeler que la première réponse du fils a été que les enseignements de son père lui suffisaient et l'action devenait nécessaire. Le père a répondu que parler ainsi, c'était se décourager, car pour l'Égyptien la science des écrits suffisait à tout, et il a montré les exemples de ce que peut produire l'habitude: il suffit donc d'être docile et de regarder ce qu'il a fait avec docilité pour savoir le faire à son tour. C'est sur cette dernière pensée que roule la réplique du fils. Cette réplique doit donc exprimer des idées analogues à la réponse et un peu plus fortement

accusées.

1. Mot à mot: Fut répondant au scribe Khonsou-hôtep son fils le scribe Ani Ne fais pas être criées tes forces; je suis gonflé de tes plans. Point devenu homme, il est laissant sa main écoutant la réponse à sa place. Etant les hommes seconds de Dieu, leur devoir (est) d'écouter homme avec sa réponse. Point connaître son second, devenir nombreux dans tous les maux; point connaître son instruction, devenir quelqu'un avec cœur de chef, étant toute la multitude désespérée. Ce que tu dis tout est parfait : ne fais pas cela être apprécié (?) depuis le temps des ancêtres. Ce que j'ai dit au Dieu, ce que j'ai donné à toi en serment, donne-le sur ton chemin. J'ai considéré les lettres du mot

déterminatif.

comme suffisamment indiquées par le

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