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première partie donne aussi des conseils pour l'occasion où l'on se trouverait avec un de ces gloutons qui ne songent qu'à emmagasiner le plus possible de nourriture '. C'était là la dissipation de haut et de bas étage.

M. de Rougé a fait dépendre la phrase qui commence par de la phrase qui suit. C'est le contraire qui doit avoir lieu la langue égyptienne n'était pas coutumière de ces fortes inversions qui donnent tant de variété à nos langues modernes. En outre, M. de Rougé a lu un mot comme

ou

:

Af ou un autre mot semblable. Il n'existe pas

mot Pys, c'est

s

trace d'un pareil mot dans le papyrus. Ce qui vient après le Il n'y a pas de mot dans la langue égyptienne pouvant s'écrire par ces deux signes du moins on n'en a pas trouvé jusqu'ici. Il y a donc un signe d'omis, et il faut chercher les mots qui se terminent ainsi. Tout d'abord deux se présentent à l'esprit

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et

A. Je ne

peux penser au mot A dont le sens n'irait pas au passage et qui se retrouve plus loin dans la même phrase, car on aurait: sort rapidement le rapport second sorti de ta bouche. Au contraire le mot A convient très bien au passage, et l'on comprend parfaitement que le scribe ayant déjà écrit le

de flûte, à réciter avec accompagnement de chalumeau, à moduler avec accompagnement de kinnor, à chanter avec accompagnement de lyre, tu es assis dans une chambre, entouré de vieilles dames, et tu te mets à dodeliner du cou; tu es assis en présence de jeunes filles, orné d'essences, ta guirlande de menthe (?) au cou et tu te mets à te battre le ventre, tu te balances comme une oie, tu tombes sur le ventre, tu te salis comme un crocodile. » Maspero: Genre épistolaire chez les anciens Égyptiens de l'époque pharaonique, p. 32-33. Cette traduction, que son auteur corrigerait certainement en plusieurs points aujourd'hui, suffit cependant pour montrer l'intention du vieux scribe qui écrivait de la sorte à son élève et le tançait pour avoir quitté le travail. Le texte de ce passage se trouve dans les papyrus Anastasi IV, pl, xi, l. 9 et dans Sallier 1 pl. ix. 1. 10. L'auteur veut montrer les effets dégradants de l'ivresse et les montre bien.

1. Dans le premier ouvrage attribué par plusieurs égyptologues à Kaqemni pl. 1, 1. 3-12. Cf. VIREY, Études sur le papyrus Prisse, p. 16-21,

groupe

e, ayant à récrire

A, par conséquent à employer coup sur coup trois fois le signe , en eût oublié un : c'est la faute ordinaire des scribes égyptiens à toutes les époques de leur histoire '. Je suis donc autorisé à lire

ou

le mot

lettre

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et à traduire par circuler. Je ne peux considérer comme un impératif à cause de la

A P

qui marque la subordination. On comprend en effet très bien qu'un propos orgueilleux lâché contre quelqu'un et que l'on répète, circule avec rapidité, si celui qui l'a prononcé le réitère. Quant à l'expression, voici comment je l'explique je prends cette expression non comme indiquant le lieu d'origine, mais comme indiquant que le mot a été rapporté par autrui, quand il est passé par une seconde bouche d'ailleurs quand ce serait le disciple qui serait cette seconde bouche, le sens ne changerait pas. Je me trouve encore en opposition avec M. de Rougé sur le mot dans lequel je reconnais le copte año qui signifie ruine, perte et non pas méchant.

4

M. Chabas de son côté a traduit ce précepte comme il suit: «Ne fais pas connaître ta pensée à l'homme de mauvaise langue pour lui donner occasion d'abuser de ta bouche. Elle circule vite la révélation sortie de ta bouche; en la répétant, tu crées des inimitiés. La chute de l'homme est sur sa langue prends garde de te procurer la ruine. » Cette traduction serait excellente, si elle ne péchait en deux membres de ве phrase. Le premier est le que j'ai déjà expliqué plus haut et qui signifie s'enorgueillir; en suite je ne vois pas pourquoi M. Chabas, qui a traduit plus haut le

1. J'en ai donné des exemples pour ce qui regarde le copte, et j'ai signalé certains cas qui se rencontrent dans les hieroglyphes, dans ma lettre à M. Maspero sur la vocalisation et la pron. du copie et de l'anc. Ég., etc. Recueil, etc., tom. XII.

mot

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par licencieux, change ici sa traduc

tion en celle de mauvaise langue. De pareilles variations ne sont guère bonnes à donner une idée de l'exactitude de notre science. M. Chabas a fait dépendre la proposition ; cette dépendance est en

AAD

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de

effet possible, en général, mais non dans le cas particulier qui m'occupe, car le mot est précédé de la négation indiquée avant le signe. Toutefois comme le signe n'est pas complet, la traduction de M. Chabas se peut soutenir avec vraisemblance, quoique je préfère l'autre manière de couper la phrase.

Ce que le moraliste égyptien a voulu inculquer ici à son disciple, c'est de ne pas faire l'arrogant, l'orgueilleux visà-vis du dissipateur, de peur de donner occasion à celui-ci de répondre. Les dissipateurs sont d'ordinaire des gens de peu de retenue; ils ont des familiers, des âmes damnées, dirions-nous, et il ne coûte pas grand chose de faire un crime de plus. Il faut donc se garder de dire de méchantes paroles sur de tels hommes. La langue est souvent une cause de ruine: il faut donc se garder d'abuser de cette petite membrane, et l'on se gardera en même temps de la ruine. Tel est le sens que je vois à cette maxime: l'auteur a déjà donné des maximes analogues; il revient ici sur un cas particulier.

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Comme le ventre de l'homme est une salle du grenier public qui est remplie de toute sorte de réponses, choisis pour toi le bien parle bien et que ce qui est mal soit enfermé dans ton ventre. Réponse violente, c'est lèvement de bàton: parle avec la douceur de l'amant; certes........ pour l'éternité'.

Cette maxime n'offre pas grande difficulté aussi a-t-elle été relativement bien comprise, si l'on excepte la dernière partie. M. de Rougé l'a traduite ainsi : « Le sein de l'homme est comme la salle du grenier public qui est remplie de toutes sortes de réponses. Fais un choix de bonnes paroles, et que le mauvais reste enfermé en ton sein. Celui qui répond durement (repousse), celui qui parle avec douceur est aimé. Oh! sois toujours avec eux! » Dans toute la première partie

1. Mot à mot: Étant ventre de l'homme salle de grenier, étant elle pleine de réponses toutes, fais pour toi choix du bon, parle bien, étant l'abomination enfermée dans ton ventre. Réponse violente, lèvement de bâton (être levés bâtons). Parle avec la douceur de celui qui aime, certes...... pour l'éternité.

de cette traduction, il n'y a que la dépendance des propositions qui n'ait pas été comprise. Quant à la dernière, M. de Rougé a voulu établir un parallélisme qui n'existe pas, et, pour l'établir, il est obligé de sous-entendre un verbe, qui cependant devrait être l'un des termes du parallélisme, et de ne pas traduire qui signifie étre

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levés bâtons. En outre le verbe

est à l'impératif,

ainsi que je l'ai dit plus haut. Je ne peux savoir, ni deviner, comment M. de Rougé a pu traduire les derniers mots par : <«< Oh! sois toujours avec eux. »

M. Maspero a traduit cette maxime et les suivantes; voici sa traduction: «La poitrine de l'homme est la grande salle d'un grenier qui est plein de toute sorte de réponses: fais un bon choix (parmi elles), afin que, lorsque tu parles, le pire reste enfermé dans ta poitrine. Quiconque répond avec raideur est regardé comme un bâton: quiconque parle doucement est aimé. Ainsi ce que tu dis est avec toi pour toujours. » J'ai à faire sur cette traduction les mêmes observations que sur la précédente. Cependant la dernière phrase est changée et sois toujours avec eux est remplacé par ce que tu dis est avec toi pour toujours je ne vois pas pour quel motif, car le facsimilé est illisible et contient une lacune en cet endroit. En outre la dépendance établie par M. Maspero afin que, lorsque tu parles, n'existe pas dans le texte.

M. Chabas enfin traduit la même maxime de la façon suivante: «Le sein de l'homme est la salle du grenier public remplie de toute espèce de propos. Oh! fais choix de ce qui est bon comme parole et ce qui est mauvais, emprisonne-le dans ton sein. Réponse brutale, lèvement de bâton. Oh! parle avec la douceur de l'amitié et tu conserveras une paix durable. » Cette traduction pêche dans les mêmes endroits que les autres, et pour les mêmes raisons. M. Chabas ne tient pas compte du mot qui se trouve après le premier et

qui est mal écrit; mais de pareilles omissions vicient le sens

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