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de l'Oise, à dix kilomètres de Compiègne. C'est par un de ces lapsus qu'aucun de nous n'est certain d'éviter que (p. 328, note 1) on a nommé La Peyrère ce « sieur de la Peyre, » qui, d'après Pellisson', dédia, en 1635, à l'Académie française un livre De l'éclaircissement des temps. Du reste, il ne s'agit point, dans la lettre de Conrart, du 19 octobre 1646, de ce La Peyre, comme l'ont supposé les éditeurs, mais bien d'Abraham de La Peyrère, et ce qui le prouve jusqu'à l'évidence, c'est que, dans la lettre suivante, du 9 novembre 1646 (p. 330), il est parlé, à propos de La Peyrère, de l'ambassadeur en Hollande, Mathieu de La Thuillerie; et l'on sait que l'auteur des Préadamites était très lié avec ce diplomate, qu'il avait accompagné en Danemark (1644) . — Je ne relèverai plus qu'une seule vétille: MM. Kerviler et de Barthélemy nous présentent (p. 341, note 1) Juste Lipse comme un historien; ce fut bien plus un philologue.

*.

Heureux, dirai-je en finissant, les travailleurs qui peuvent publier un volume de près de 700 pages sans mériter qu'on leur adresse de plus graves observations '!

T. DE L.

CORRESPONDANCE

Exploft de M. Loiseau.

A la suite de l'article de M. Paul Meyer sur son Histoire de la langue française, M. Loiseau nous a envoyé par ministère d'huissier la « réponse » suivante. S'il avait jugé à propos de nous demander notre avis sur l'insertion de cette lettre, nous l'aurions sans doute charitablement détourné de donner suite à son projet et nous y aurions peut-être réussi. Il ne nous a pas laissé le moyen de lui rendre ce service. La loi nous oblige à insérer cette remarquable réponse, et nous le faisons en demandant pardon à nos lecteurs; mais qui forçait M. Loiseau à leur démontrer l'extrême indulgence avec laquelle M. Paul Meyer l'a traité? Réd.

1. Histoire de l'Académie française, édition de 1858, t. I. p. 135.

2. Voir Quelques lettres inédites d'Isaac de La Peyrère à Boulliau, 1878, p. 6. 3. [Nous saisissons l'occasion qui nous est offerte par cet article pour réparer, au moins en partie, une grave omission dont nous sommes coupables à l'égard de l'un des éditeurs de l'ouvrage examiné ci-dessus. Quatre ouvrages de M. René Kerviler, publiés en 1879 et reliés entre eux par la plus étroite affinité (La Bretagne à l'Académie française, deuxième édition; ·Jean Desmaretz, sieur de Saint-Sorlin, l'un des quarante fondateurs de l'Académie française; Antoine Godeau, l'un des fondateurs de l'Académie française; Le Maine à l'Académie française: François de la Mothe Le Vayer) nous ont été adressés par l'auteur, et nous aurions dû depuis longtemps en rendre compte. Il est un peu tard aujourd'hui, mais nous voulons au moins les signaler à nos lecteurs et leur faire savoir que nous n'aurions eu que du bien à en dire. Les travaux, déjà nombreux, de M. Kerviler sont des études très consciencieusement faites, réunissant sur chaque sujet à peu près tout ce qu'on peut trouver à en dire, écrites dans un esprit réellement libéral et impartial, bien que l'auteur ne dissimule pas ses convictions, et indispensables à qui s'occupe de l'histoire littéraire du xvII° siècle, qu'elles aideront beaucoup à écrire. G. P.]

Monsieur Paul Meyer,

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Je viens de lire votre article, et vous m'obligez bien malgré moi à vous répondre. Ce n'est pas une critique que vous faites, mais un en. tassement d'invectives. On pourrait supposer que vous craignez le succès de mon très modeste ouvrage, ou que vous avez à satisfaire une rancune personnelle. Or, je ne vous connais pas du tout, et vous avez assez de science pour ne craindre personne '.

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avec beaucoup d'autres du reste,

Je croyais, qu'une critique devait être exprimée d'une manière courtoise, et, autant que possible, impartiale.

Ni vous, ni moi, nous ne sommes à un âge où l'on puisse nous régenter, ni accuser nos travaux de paresse ou de mauvaise foi, n'ayant pas la jeunesse pour prétexte à l'oubli des plus simples conve

nances.

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J'ai eu pour juges de mes thèses, qui n'avaient absolument rien à faire ici les très savants Messieurs Patin, Egger, Berger, Dutrey, Wallon, et je puis dire qu'ils m'ont honoré de leurs plus bienveillants suffrages.

«

J'ai tiré mes << compilations » à peu près de deux cents auteurs, dont j'ai dû naturellement prendre connaissance. Si donc, Monsieur, je suis un homme aussi dépourvu de bon sens qu'il vous plaît à dire 3, je suis en assez bonne compagnie.

3

Pour me conformer au programme de la Société des Etudes historiques, j'ai essayé de résumer des matières prêtes depuis longtemps, et de retracer aussi brièvement, aussi fidèlement qu'il se pouvait faire, l'histoire de la langue française jusqu'au xviie siècle; et non d'écrire une histoire critique selon ma fantaisie. Cette méthode peut vous paraître ⚫ inutile et même nuisible. » Chacun est libre d'avoir son opinion. Les lecteurs jugeront.

J'ai l'honneur de vous saluer :

A. LOISEAU.

CHRONIQUE

FRANCE. La Société des Anciens Textes français a récemment mis en distribution Elie de Saint-Gille, chanson de geste publiée par M. G. RAYNAUD. Dans le même

1. Ces deux hypothèses étant écartées par M. L. lui-même, nous lui en suggérerons une troisième, à laquelle il ne paraît pas avoir songé: si M. Meyer a dit que son livre est très mauvais, c'est peut-être simplement parce qu'il l'est en effet.

2. Il n'est cependant pas «< naturel » d'avoir « pris connaissance » d'un mémoire de M. P. Meyer qui n'a jamais été imprimé, et d'une « Carte des dialectes romans » que ce savant n'a jamais faite. C'est plutôt surnaturel.

3. M. Meyer n'a pas dit cela. M. L. a lu entre les lignes.

4. Nous avouons ne pas entendre cet endroit.

volume se trouve la traduction due à M. E. KELBING, de l'Elis saga, cette saga n'étant autre chose qu'une version du poëme français. La même société va publier deux autres volumes. L'un est le t. Il des œuvres d'Eustache Deschamps, dont l'éditeur est M. le marquis de Queux de Saint-Hilaire. Ce volume contiendra deux appendices intéressants : une curieuse notice de M. S. Luce sur le copiste à qui est dû le principal ms. de Deschamps et la description d'un précieux ms. de poésies françaises du xive et du xve siècle, qui, après avoir été volé à la Bibliothèque nationale, fait aujourd'hui partie de la collection Barrois chez M. le comte d'Ashburnham. L'autre volume est la chanson de geste provençale de Daurel et Beton, publiée pour la première fois d'après le ms. unique appartenant à M. Alfred Didot, par M. P. Meyer. Outre cette chanson de geste, le volume contiendra le texte de plusieurs morceaux de littérature provençale jusqu'à ce jour complètement inconnus, que renferme le ms. Didot. La Société des Anciens Textes met sous presse l'édition, depuis longtemps annoncée, de Raoul de Cambrai. Cette édition ne sera pas fondée uniquement sur le ms. de la Bibliothèque nationale reproduit fort imparfaitement du reste, par Ed. Le Glay en 1840 : elle tirera parti d'un recueil manuscrit de notes du président Fauchet où se trouvent transcrits de nombreux fragments d'un ms. de Raoul de Cambrai. M. A. Longnon prépare pour cette même édition un mémoire sur les origines historiques du poème.

Il paraît particulièrement nécessaire au bonheur de M. l'abbé Ch. Trochon qu'il n'ait circulé dans l'Eglise avant saint Jérôme qu'une seule et unique version latine de la Bible des Septante. Pour n'avoir pas trop l'air de dire quelque chose d'inouï, M. Trochon concède que ladite version a été l'objet de nombreuses recensions qui ont fini par produire des textes assez variés. L'original qui aurait servi à l'auteur de cette unique version latine serait une certaine xový d'avant Origène. Il y a amplement de quoi réjouir les amateurs d'hypothèses en l'air dans l'article des Annales de philosophie chrétienne de mars 1881 où M. Trochon développe ces idées et dispose, pour les étayer, des arguments qui n'en sont pas, suivant la manière de raisonner de saint Thomas. M. Robert n'a pas de chance avec ses critiques catholiques. L'autre jour l'un de ceux-ci, commettant une grosse et inédite bévue, la mettait sur le dos de M. Robert (voy. la Chronique du 21 mars, no 12, p. 129). Aujourd'hui, voilà que M. l'abbé Trochon, qui a pourtant étudié la critique à la saine et forte école de Richard Simon, ne fait guère plus honneur à ce vieux maître que M. Arthur Loth à l'Ecole des Chartes. Parce qu'il est arrivé pour une raison ou pour une autre, à M. Robert de faire imprimer en face de sa version latine du Pentateuque le texte du codex Alexandrinus — qui, de toute façon, est moins à la portée de tout le monde que celui du Vaticanus, en sorte qu'on est bien aise de le trouver là, M. Trochon ne va-t-il pas lui faire dire que « la Genèse, l'Exode, les Nombres et le Deutéronome (du manuscrit de Lyon) auraient été traduits d'après un manuscrit alexandrin? » Il a été clair pour M. Robert en faisant son travail, comme il le deviendra pour toute personne qui y regardera de près sans excepter M. Trochon, s'il veut bien ne pas fermer les yeux que le latin du codex Lugdunensis représente pour nous un texte grec disparu, plus ancien à la fois et que le Vaticanus et que l'Alexandrinus, et qui a souvent conservé la bonne leçon là où ces deux manuscrits sont ensemble altérés: c'est justement là ce qui fait la valeur du codex Lugdunensis au point de vue de la critique du texte sacré. Nous renvoyons pour plus d'explicatio ns le lecteur à une note de M. Graux qu'il a bien voulu nous communiquer en manuscrit et qui paraîtra dans la seconde livraison de la Revue de Philologie de cette année (fin avril).

Signalons, parmi les livres classiques qu'ont fait éclore les nouveaux program

mes, l'excellente édition du Sertorius de Corneille, donnée chez Delagrave, par M. G.-A. HEINRICH. L'introduction, la notice et les notes, tout en étant écrites avec la clarté et la simplicité que demandait leur destination spéciale, contiennent beaucoup de choses fort au-dessus de ce qu'on trouve habituellement dans ce genre d'ouvrages. On ne saurait trop souhaiter de voir se multiplier des éditions de ce genre, qui répandent dans la jeunesse la vraie intelligence de nos grands auteurs.

— A la même librairie et dans la même collection a paru une édition, faite par M. Ernest HAVET, des trois Provinciales (première, quatrième et treizième) qui viennent d'être introduites dans le programme des auteurs étudiés en rhétorique. Le commentaire explicatif de M. Havet est au-dessus de tout éloge; son introduction est un morceau de premier ordre, appelé à devenir classique et à figurer en tête de toute édition des Provinciales. M. Havet ne publiera-t-il pas en entier, avec un commentaire destiné à tous les lecteurs, la collection des Lettres de Louis de Montalte? Tous ceux qui auront pris connaissance du spécimen qu'il nous présente, le souhaiteront sûrement autant que nous.

- La première livraison du Catalogue des manuscrits espagnols de la Bibliothèque nationale, par M. Alfred Morel-Fatio, qui vient de paraître (Imprimerie Nationale, in-4° de 243 pages), contient la description de 635 manuscrits castillans et catalans. La seconde livraison, qui ne tardera pas à être mise sous presse, comprendra la description des mss. portugais, des tables et une introduction consacrée à l'histoire de ces collections.

- M. le Ministre de l'instruction publique vient d'adresser à M. le Préfet de la Seine une lettre dont voici les principaux passages, au sujet de la reconstruction de la Sorbonne : « Je vous prie de saisir le conseil à bref délai du projet de traité à intervenir entre l'Etat et la Ville pour la reconstruction de la Sorbonne. Pour diminuer autant que possible les causes du retard, je suis prêt à accepter les termes mêmes de la délibération, en trois articles, soumise l'an dernier au conseil par les quatrième et cinquième commissions. La question a été longuement étudiée; le parti auquel le conseil s'est arrêté donne satisfaction aux Facultés intéressées, qui ont déclaré l'adopter; il a l'avantage d'être immédiatement réalisable, ce qui n'est pas indifférent pour une affaire d'une urgence aussi extrême... Le conseil municipal s'est préoccupé des cours libres; il ne peut y avoir à leur développement dès aujourd'hui qu'un obstacle, l'absence de locaux; mais il est évident que dans une Sorbonne reconstruite tout changera. L'institution des privat-docenten qui existe déjà dans les Facultés de médecine doit devenir générale. Il n'y a aucune objection sérieuse qui puisse retarder ce progrès nécessaire. Quant aux autres formes de cours libres, l'absence de règlements serait l'anarchie; mais ce règlement peut être fait de telle sorte qu'il satisfasse les esprits les plus difficiles et dissipe les appréhensions les plus inquiètes. >>

- La Faculté de droit de Paris vient d'adopter les sujets de concours suivants pour l'année 1883 : 1o Législation civile: exposer, comparer et apprécier les règles établies par le droit romain, le droit français, ancien et moderne, et les principales législations étrangères pour la protection des intérêts moraux et pécuniaires des mineurs; 2o Droit constitutionnel : Du pouvoir législatif en France depuis l'avènement de Philippe le Bel jusqu'en 1789. Les concurrents auront à rechercher à qui appartient en droit et par qui fut exercé en fait le pouvoir législatif à l'avènement de Philippe le Bel. Leur attention devra se porter principalement sur les points suivants : quelle était, à l'avènement de Philippe le Bel, l'autorité attachée aux ordonnances royales? Quel était le pouvoir des seigneurs en matière législative? 2o Comment et dans quelle forme se développa l'exercice du pouvoir législatif pour la royauté; 30 Quels furent les droits reconnus aux Etats généraux ou réclamés par

eux en matière législative? Dans quelle mesure participèrent-ils en fait à l'exercice du pouvoir législatif par la royauté? 4° Même question en ce qui concerne les Parlements? Les concurrents auront en outre à étudier la matière des arrêts de réglement. 5° Quelles furent sur le pouvoir législatif les principales théories émises en France au cours du xvme siècle et quels furent les vœux exprimés dans les cahiers des Etats généraux en 1789? Les mémoires devront être déposés au secrétariat de la Faculté, au plus tard le 31 mars 1881. La valeur de chaque prix est de 2,000 francs.

La société des études historiques a mis au concours (prix Raymond) pour 1882 les deux questions suivantes : 1o Quelle était la situation des paysans au xvie siècle du règne de François Ier à la mort de Henri IV. (1,000 fr.); 2o Histoire des principautés danubiennes depuis l'invasion des Turcs jusqu'au traité d'Unkiar-Skelessi, (1,000 fr.) Ces mémoires doivent être adressés avant le 1er janvier 1882 à M. le comte de Bussy, à Paris, rue Gay-Lussac, 40.

- On annonce la découverte, dans la bibliothèque de la ville de Bordeaux, d'un éloge inédit de Montesquieu composé par Marat et présenté en 1785 au concours ouvert par l'Académie de Bordeaux.

La dix-neuvième réunion annuelle des délégués des sociétés savantes aura lieu à la Sorbonne du 20 au 23 avril.

ALLEMAGNE.

On annonce la prochaine publication des ouvrages suivants : J. MINOR, Hamann in seiner Bedeutung für die Sturm-und Drangperiode; R. M. WERNER, Goethes Aufnahme bei seinen Zeitgenossen; une édition du Livre du chemin de long estude de Christine de Pisan, publié pour la première fois d'après sept manuscrits de Paris, de Bruxelles et de Berlin par M. Rob. PÜSCHEL; une nouvelle édition, soigneusement revue des lettres de Goethe à Mad. de Stein, par M. A. SCHOLL. — M. H. ZIMMER, privat-docent de Berlin, est nommé professeur de sanscrit et de langues comparées à l'Université de Greifswald.

DANEMARK.

M. Kr. NYROP, de Copenhague, doit publier prochainement une dissertation sur la Légende de Polyphème.

ETATS-UNIS.

Le dernier numéro des Proceedings de la Société orientale américaine (New-York, octobre 1880) contient l'analyse de plusieurs travaux intéressants relatifs à la langue et à la littérature sanscrites: un relevé statistique de tous les cas de combinaison externe entre voyelles dans le Rig et dans l'AtharvaVeda par MM. Whitney et Haskell; un mémoire de M. Perry sur le dieu Indra dans le Rig-Veda; enfin des propositions de M. Whitney sur la meilleure manière de transcrire en caractères romains l'alphabet devanâgarî. Pour les accents, M. Whitney adopte l'aigu et le grave; pour distinguer la voyelle longue, le signe correspondant usité en prosodie; r et voyelles sont marquées d'un point souscrit. L'adjonction d'une h distingue la consonne aspirée. Les palatales sont transcrites par c et j. les linguales par t et d avec point souscrit, l'anusvâra par n et m surmontés d'un point, les semi-voyelles palatales et labiale par y et v, les sifflantes palatale et linguale par c et par s avec point souscrit, le visarya par h avec point souscrit. Il est à espérer que ces travaux seront insérés in-extenso dans le prochain volume du Journal de la Société. GRÈCE. M. Antoine MILIARAKI, vient de publier une nouvelle édition du poëme byzantin Basile Digenis Acritas d'après un manuscrit trouvé à Andros et qui contient la même version que MM. Sathas et Legrand ont publiée en 1875. M. N. Dossios, de Corfou, annonce la publication de tous les textes de cette épopée et des chansons populaires qui s'y rapportent avec une longue introduction concernant la formation du cycle acritique.

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