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comme l'eau dans le Baptême, et le saint chrême dans la Confirmation. Ainsi s'exprime le Catéchisme du concile de Trente (1). Quant à la forme du sacrement de Pénitence, elle est comprise dans ces paroles: Je t'absous de tes péchés, Ego te absolvo a peccatis tuis; ou simplement dans celles-ci : Je t'absous, Ego te absolvo, comme l'enseigne le même Catéchisme (2). Nous parlerons plus bas du ministre et du sujet du sacrement de Pénitence. Nous expliquerons aussi ce qui a rapport à la contrition, à la confession, à la satisfaction et à l'absolution.

CHAPITRE II.

De la Contrition.

ARTICLE I.

Notion de la Contrition.

389. La contrition, qui tient le premier rang parmi les actes du pénitent, se définit, conformément à la doctrine du concile de Trente une douleur intérieure et une détestation du péché que l'on a commis, avec le propos de ne plus pécher à l'avenir : « Contritio, quæ primum locum inter dictos pœnitentis actus habet, << animi dolor ac detestatio est de peccato commisso, cum propo« sito non peccandi de cætero (3). » Cette contrition ne renferme pas seulement la cessation du péché avec le propos et le commencement d'une nouvelle vie, mais encore la haine, la détestation de la vie passée : « Declarat sancta synodus hanc contritionem non « solum cessationem a peccato et vitæ novæ propositum et inchoa<< tionem, sed veteris etiam odium continere, justa illud (Ezech. « c. 18): Projicite a vobis omnes iniquitates vestras, in quibus prævaricati estis; et facite vobis cor novum et spiritum no« vum. Et certe, qui illos sanctorum clamores consideraverit : Tibi « soli peccavi, et malum coram te feci (Psal. 50): Laboravi in

(1) De Pœnitentiae sacramento, no 3. — (2) Ibidem. (3) Concil. Trident. sess. XIV. cap. 4.

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a gemitu meo, lavabo per singulas noctes lectum meum (Psal. 6): Recogitabo tibi omnes annos meos in amaritudine animæ meæ « (Isaiæ, c. 18); et alios hujus generis, facile intelliget eos ex vehe« menti quodam anteactæ vitæ odio et ingenti peccatorum detesta«tione manasse (1). ›

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ARTICLE II.

Des Qualités de la Contrition.

390. La contrition en général, c'est-à-dire la contrition, soit parfaite, soit imparfaite, doit être intérieure, surnaturelle, universelle et souveraine.

Elle doit être intérieure; c'est un sentiment, une douleur de l'âme, animi dolor : c'est du cœur que part le péché; c'est du cœur, par conséquent, que doivent partir le regret, la détestation, la haine du péché : « Nunc ergo dicit Dominus: Convertimini ad << me in toto corde vestro, in jejunio et in fletu, et in planctu. Et « scindite corda vestra, et non vestimenta vestra, et convertimini « ad Dominum Deum vestrum (2). » La vraie conversion, dit saint Grégoire le Grand, n'est point dans la bouche, mais dans le cœur : « Vera conversio non in ore accipitur, sed in corde (3). » Mais en tant que la contrition fait partie du sacrement, elle doit être sensible; il est nécessaire qu'elle se manifeste par quelques signes extérieurs, afin que le prêtre puisse juger s'il y a lieu à absoudre le pénitent.

391. Elle doit être surnaturelle, et dans son principe, et dans ses motifs. La contrition est un don de Dieu : sans la grâce, nous ne pouvons absolument rien dans l'ordre du salut; on ne peut se repentir comme il faut, sans l'inspiration et le secours de l'EspritSaint (4). Il est nécessaire d'ailleurs qu'elle soit fondée sur les motifs que nous fournit la foi. Nous devons détester le péché comme étant une offense commise contre Dieu. Si nous n'avions de la douleur d'avoir péché qu'à cause de la honte et des châtiments que nous avons à craindre aux yeux des hommes, ou des maux temporels qui sont la suite du désordre, cette douleur ne nous mériterait point le pardon de nos péchés; elle serait rejetée de Dieu comme la pénitence d'Antiochus.

Elle doit être universelle; c'est-à-dire, qu'elle doit s'étendre à

(1) Concil. Trident. sess. xiv. cap. 4.

(2) Joel. c. 2. v. 12 et 13.- (3) In

lib. 1. Reg c. 3. — (4) Concil. Trident. sess. vI. can. 3.

M. II.

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tous les péchés mortels que l'on a commis, sans en excepter un seul. Celui qui conserve de l'affection pour un péché mortel, pour une passion criminelle, n'est évidemment point pénitent. Il est impossible de haïr véritablement un péché mortel, comme étant une offense de Dieu, sans haïr, en même temps, tout ce qui peut l'offenser mortellement. Mais pour que la contrition soit universelle, il suffit que le pénitent déteste tous ses péchés par un seul acte, et par un seul motif qui convienne à tout péché mortel, de quelque espèce qu'il soit : « Sufficit, dit saint Thomas, quod cogitet de hoc quod per culpam suam est aversus a Deo (1). » Cependant, il est à propos que le pénitent déteste tous ses péchés en détail, et qu'il s'excite à la contrition par les divers motifs propres à chaque péché, à l'exception de ceux auxquels il est dangereux de s'arrêter. << Consultum est peccatorum deformationem meditari, ut facilius de<< testationem concipiamus, exceptis tamen peccatis luxuriæ, ut om. «< nes admonent, ne corum fœtor maleficus animam interficiat (2). 392. Enfin, la contrition doit être souveraine, c'est-à-dire que la douleur du péché doit l'emporter sur tout autre sentiment; il faut que nous soyons plus affligés d'avoir offensé Dieu, que nous ne le sommes de tout autre malheur. En effet, le péché est le plus grand de tous les maux. Nous devons être disposés à tout sacrifier plutôt que d'offenser Dieu mortellement. « Si quis venit ad me, et non odit patrem suum, et matrem, et uxorem, et filios, et fratres, et so<< rores, adhuc autem et animam suam, non potest meus esse discipulus (3). » Toutefois, la douleur du péché a des degrés; elle peut être souveraine, sans aller aussi loin, sans être aussi intense dans un pénitent que dans un autre. Voilà pourquoi il n'est pas nécessaire qu'elle soit, comme s'exprime l'école, souveraine intensivement; il suffit qu'elle le soit appréciativement. Il n'est pas nécessaire que la douleur du péché soit plus sensible et plus vive, ni même aussi sensible et aussi vive que la douleur qu'on aurait des maux temporels qui pourraient nous arriver. On peut être disposé à tout sacrifier plutôt que d'offenser Dieu mortellement, quoiqu'on soit moins sensiblement affecté de l'avoir offensé que d'avoir perdu son père, sa mère, un ami; comme aussi celui qui aimerait mieux mourir que de commettre un seul péché mortel, peut néanmoins être plus effrayé à la vue de la mort dont il est menacé, que du

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VI. n° 438.

(1) De Veritate, quæst. 29. art 5.—(2) Voyez S. Alphonse de Liguori, lib. 3. Alphonse de Liguori, ibidem; Concina, de la Luzerne, etc. - (3) Luc. c. 14. v. 26.

danger de perdre la vie de la grâce. Aussi, tout en rappelant au pénitent qu'il doit aimer Dieu par-dessus tout, et qu'il doit haïr le péché comme étant le plus grand de tous les maux, un confesseur prudent ne se permettra point de le mettre en présence de la mort, en lui demandant s'il aimerait mieux mourir que de commettre tel ou tel péché, s'il serait disposé à souffrir le martyre ou tel genre de supplice, plutôt que de renoncer à la foi. Ces sortes d'épreuves pourraient l'embarrasser ou le jeter dans le désespoir, surtout s'il était encore faible dans la foi, ou si, n'étant que médiocrement instruit, il ne comprenait pas ce que peut l'homme avec la grâce, qui est toujours proportionnée au besoin que nous en avons : Omnia possum in eo qui me confortat. Voici ce que dit saint Alphonse : « Etsi dolor debeat esse summus appretiative, ita ut nihil « magis detesteris quam peccatum, malisque omnia mala hujusmodi « perpeti, quam mortaliter contra Deum peccare; non tamen opus « est, imo non expedit particulares facere collationes: v. g. malles « hoc vel illud malum subire quam mortaliter peccare, quia peri«culosæ sunt. Et hoc est commune apud omnes; nempe non ex<< pedire comparationem explicitam inter peccatum et alia mala, se << determinando potius quam peccatum eligere hæc mala in parti« culari (1). »

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393. Comme le propos ou la résolution de ne plus pécher à l'avenir entre dans une contrition sincère et véritable, il doit être lui-même sincère, ferme, universel et efficace. Sincère, autrement on se mentirait à soi-même, on mentirait à Dieu; ferme, en sorte que le pénitent ait la ferme résolution de ne point pécher en quelque cas que ce soit : une volonté vague et impuissante, une simple velléité ne suffit pas; universel, il doit comprendre tous les péchés mortels. Le pénitent doit avoir la volonté d'éviter tout péché grave, sans en excepter un seul. « Pœnitentia de peccatis morta« libus requirit quod homo proponat abstinere ab omnibus et singulis mortalibus (2). » Quant à ce qui regarde les péchés véniels, il suffit, dit saint Thomas, de se proposer de les éviter en particulier, sans se proposer de les éviter tous : « Ad pœnitentiam peccatorum « venialium requiritur quod homo proponat abstinere a singulis, non << tamen ab omnibus; quia hoc infirmitas hujus vitæ non patitur (3). On doit cependant être dans la disposition de travailler à en dimi(1) Lib. vi. no 433; S. Thomas, Sum. suppl. quæst. 3. art. 1; Billuart, de sacramento Pœnitentiæ, dissert. iv. art. 2; l'auteur des Instructions sur le Rituel de Toulon, etc., etc.. (2) S. Thomas, Sum. part. 3. quæst. 87. art. 1. (3) Ibid.

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nuer le nombre, autant que possible : « Debet tamen habere propo« situm se præparandi ad peccata venialia minuenda (1).

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394. Enfin, le propos doit être efficace; il est nécessaire que le pénitent, en se proposant de ne plus pécher à l'avenir, prenne les moyens jugés nécessaires d'éviter le péché, éloignant les occasions prochaines. Mais on doit observer ici que l'efficacité du propos ne consiste pas à faire ce qu'on s'est proposé, ou à ne pas faire ce qu'on s'était promis d'éviter. Car les rechutes ne sont pas toujours une preuve que le ferme propos a manqué; le plus souvent elles ne signifient rien autre chose, sinon que la volonté a changé : « Re<< lapsus non semper est signum propositi infirmi; sed sæpius tan« tum signum est mutatæ voluntatis ; nam bene potest accidere quod quis verum habeat amorem Dei prædominantem, et firmum propositum nunquam peccandi, et nihilominus statim peccet, prout D. Petrus proposuit potius mori quam Christum negare, et « tamen ad primam ancillæ vocem negavit (2). » Nous reviendrons sur cette question.

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ARTICLE III.

De la Nécessité de la Contrition.

395. La contrition, prise dans son acception générale, est nécessaire, même de nécessité de moyen, à tous ceux qui sont tombés dans le péché mortel. Il faut, de toute nécessité, ou que le péché soit puni, ou qu'il soit expié par la pénitence; Dieu lui-même, quoique infiniment miséricordieux, ne peut nous dispenser de la satisfaction que réclament sa sagesse et sa justice: « Nisi pœniten«< tiam habueritis, omnes similiter peribitis. » Ainsi, celui qui a le malheur de pécher mortellement est obligé, de droit divin, de se réconcilier avec Dieu, ou par la contrition parfaite, ou par le sacrement de Pénitence.

Mais est-on obligé de faire un acte de contrition, aussitôt après s'être rendu coupable d'une faute grave? Peut-on différer quelque temps, sans commettre un nouveau péché mortel? On convient qu'il y a des circonstances où le précepte de la contrition oblige directement par lui-même; d'autres, où il oblige indirectement, par occasion, per accidens. Il oblige directement, par lui-même, à l'article de la mort; ou lorsque, par défaut d'un acte de contrition, on s'expose au danger probable et prochain de mourir dans le pé

(1) S. Alphonse, lib. vi. n° 452.- (2) Luc. c. 13. v. 3.

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