Obrazy na stronie
PDF
ePub

et achever la messe. On suppose qu'il est encore à l'église; car si on l'avait emporté hors du lieu saint et qu'on lui eût ôté les ornements sacerdotaux, il ne serait pas nécessaire, à notre avis, qu'il retournât à l'église pour finir la messe. Si le prêtre meurt entre la consécration et la communion, il faut aller chercher un autre prêtre qui reprendra la messe, s'il est encore temps, au point où le premier l'a laissée, et l'achèvera. On doit tenir la même conduite dans le cas où le célébrant se trouve mal au point de ne pouvoir absolument continuer.

344. Le prêtre qui, pour des raisons légitimes, a interrompu l'action du sacrifice après la consécration, doit reprendre où il en est demeuré, lorsque l'interruption n'a pas été assez longue pour rompre l'unité morale de l'action. Or, on regarde probablement comme capable de rompre cette unité toute interruption qui dure une heure. Ainsi, le prêtre qu'une nécessité pressante éloignerait de l'autel pendant l'espace d'une heure, ne devrait point achever le sacrifice; il faudrait garder les espèces pour être consommées le lendemain. On suppose qu'il n'a pu se faire remplacer par un autre prêtre. Si on a été obligé de quitter l'autel avant la consécration ou après la communion, et qu'on revienne dans l'espace d'une heure, on doit reprendre où l'on a quitté. Si on revient plus tard, il vaux mieux, en cas que l'heure le permette encore, commencer une nouvelle messe, que de tenter d'unir des parties trop séparées pour faire un tout moral.

Lorsque le prêtre qui dit la messe est surpris, après la consécration, d'une indisposition qui ne lui permet pas de continuer, le prêtre qui se trouve présent doit la terminer. C'est une obligation grave dont il ne peut se dispenser. Il y serait obligé à défaut de tout autre ministre, lors même qu'il ne serait plus à jeun, qu'il serait excommunié, suspens, interdit, irrégulier; à moins cependant qu'il ne dût y avoir scandale pour les fidèles, à raison de son indignité : « Etiam sacerdos excommunicatus atque irregularis supplere debet, si alii desint; et ipse possit sine gravissimo incom« modo (1).

[ocr errors]

>>

Nous ferons remarquer que le prêtre qui tombe en défaillance ou qui se trouve mal à l'autel, après la consécration, au point de faire craindre un accident grave, peut prendre ce qui est nécessaire pour faire cesser son indisposition; il ne doit pas être arrêté par la crainte de n'être plus à jeun pour la communion; et s'il re

(1) S. Alphonse, lib. vi. no 355.

vient à lui-même, si son indisposition cesse à temps, il doit achever lui-même le sacrifice, de préférence à tout autre prêtre, même à celui qui serait encore à jeun.

Nous ajouterons que ce n'est point interrompre moralement la célébration des saints mystères, que de faire une instruction même très-longue après la lecture de l'Évangile, ou de conférer les saints ordres, de bénir la sainte huile, ou de recevoir les vœux d'une personne qui se consacre à Dieu.

345. Il n'est pas permis de dire la messe à toute heure; généralement, on ne peut la dire que depuis l'aurore jusqu'à midi. « Missa privata quacumque hora ab aurora usque ad meridiem dici po« test. » Ainsi s'exprime la Rubrique du Missel, conformément à la pratique générale de l'Église. Par aurore on entend, non pas le lever du soleil, mais le moment du crépuscule où le jour commence à luire. On convient aussi, d'après l'usage, que la défense de célébrer avant l'aurore doit se prendre dans un sens moral, et non dans une rigueur mathématique; de manière que le prêtre qui commence la messe pendant la nuit, mais la finit quand l'aurore commence, ne peut être regardé comme transgresseur de la loi. Il en est de même de celui qui commence la messe un peu avant midi; il n'est point en défaut. Il peut y avoir péché mortel à s'écarter de la Rubrique concernant l'heure de la messe; le concile de Trente le suppose évidemment : « Edicto et pœnis propositis caveant episcopi ne sacerdotes aliis quam debitis horis celebrent (1). » Mais pour qu'il y ait ici péché mortel, il faut qu'il y ait matière grave; et, suivant le sentiment le plus commun et le plus probable au jugement de saint Alphonse (2), il n'y a ici matière grave qu'autant qu'on commence la messe, sans raison légitime, une heure avant ou une heure après le temps où il est permis de la commencer, à s'en tenir à l'explication qu'on vient de donner (3).

[ocr errors]

346. La défense de dire la messe avant l'aurore et après midi admet plusieurs exceptions. On excepte : 1o la messe qui se dit à minuit le jour de Noël. Mais peut-on ce jour-là dire la seconde et la troisième messe avant l'aurore? Il ne paraît pas, à moins qu'on ne puisse invoquer l'usage contraire: car, selon la Rubrique, la première messe se dit la nuit, la seconde à l'aurore, et la troisième au jour. Aussi, nous avons un décret de la sacrée congrégation des rites, du 18 décembre 1702, qui ne permet pas de célébrer succes

(1) Sess. XXII. Decret. de Observandis in celebratione Missæ. (2) Lib. VI. no 346. (3) Sylvius, Bonacina, Concina, Viva, etc.

sivement plusieurs messes à minuit le jour de la nativité de NotreSeigneur : « Non licet in media nocte nativitatis Domini celebrare << successive alias duas missas (1). » 2o Le cas où il faudrait dire la messe, pour administrer le saint viatique à un malade qui est dans un danger pressant; on peut alors célébrer et avant l'aurore et après midi, si on est à jeun. 3o Le cas où, à raison d'une solennité extraordinaire ou de quelque cérémonie publique, on est forcé de renvoyer après midi la messe qu'on a coutume de dire à l'issue de la messe paroissiale: autrement, un bon nombre de personnes courraient risque de ne pas entendre la messe. 4o Le cas où un voyageur tenant à dire ou à entendre la messe, un jour de fête, ne pourrait le faire qu'autant qu'il la dirait ou qu'il pourrait l'entendre quelque temps avant l'aurore ou après midi (2). On peut encore s'écarter de la Rubrique pour l'heure de la messe, soit en vertu d'un privilége émané du Souverain Pontife, soit en vertu d'une permission de l'Ordinaire. Un évêque peut dispenser de l'heure pour des cas particuliers.

Dans les cathédrales et dans les églises où il y a plusieurs prêtres, les évêques, les curés et les supérieurs doivent avoir soin que les messes ne soient pas dites toutes en même temps, mais avec ordre et successivement, même les jours ouvriers. Ils veilleront surtout à ce qu'on ne célèbre aucune messe particulière pendant la messe de paroisse ou pendant la messe capitulaire.

La même Rubrique qui règle l'heure de la messe veut qu'on récite au moins matines et laudes avant de monter à l'autel, et l'on regarde assez généralement cette disposition comme obligatoire. Mais oblige-t-elle sous peine de péché mortel? Plusieurs théologiens le croient, et c'est l'opinion de saint Antonin. D'autres, au contraire, dont le sentiment est certainement et beaucoup plus probable, ne font qu'un péché véniel à celui qui dit la messe sans avoir récité matines et laudes. Il ne faut pas même une bien forte raison pour excuser de tout péché celui qui célèbre avant de s'être acquitté de ce devoir : « Excusabit quælibet mediocris causa ratio« nabilis, puta si dans eleemosynam (la rétribution d'une messe) << postulet ut statim celebretur; si exspectet populus, aut aliqua « persona gravis; si superior præcipiat; tempus celebrandi transeat; vel instet commoditas studii, itineris, et similia (3). »

[ocr errors]

(1) Voyez S. Alphonse de Liguori, lib. vi. no 342.—(2) S. Alphonse, Sylvius, Quarti, Collet, etc. — (3) S. Alphonse, lib. vi. no 347.

ARTICLE VI.

De la Manière de dire la Messe.

347. Le prêtre qui veut dire la messe doit diriger son intention, et se préparer par la prière et l'oraison, orationi aliquantulum vacet. Celui qui ne s'occupe pas sérieusement de la grande action qu'il va faire, ne peut entrer dans les sentiments dont il doit être animé quand il s'agit de renouveler le sacrifice de la croix. Il faut qu'il soit uni par la foi, l'amour et l'esprit de sacrifice, à JésusChrist s'immolant sur nos autels. Si, comme il arrive souvent à un curé, on est surpris par l'heure, on doit y suppléer en gémissant de l'impuissance où l'on est de faire ce qui convient, et en redoublant d'attention pendant la célébration des saints mystères. Cependant, nous ferons remarquer que les psaumes et les prières qui sont marqués dans le Missel, comme faisant partie de la préparation au sacrifice, ne sont pas de précepte la Rubrique ne les propose que comme un moyen de faciliter cette préparation. Il en est de même des prières indiquées pour l'action de grâce, on peut les remplacer par d'autres. Mais il n'oubliera point qu'il doit être profondément pénétré des augustes mystères qu'il vient de célébrer.

348. La préparation prochaine étant faite, le prêtre cherche dans le Missel la messe qu'il veut dire, met en ordre les signets aux endroits convenables, et se lave les mains, en récitant à voix basse l'oraison Da, Domine, virtutem, etc. On la récite quand on se lave les mains à la maison, ce qui arrive lorsqu'il n'y a pas de fontaine à la sacristie. Ensuite il dispose le calice, plaçant luimême l'hostie sur la patène, après avoir passé légèrement autour le pouce et l'index, pour en ôter les fragments qui se détachent; couvre la patène avec la pale; étend le voile par-dessus, de manière à ce qu'il cache, par devant, le pied du calice, et met la bourse sur le voile, tournant la partie ouverte devant lui. Le corporal doit être renfermé dans la bourse. Mais on ne doit mettre aucune autre chose sur le calice, pas même les lunettes, ni la clef du tabernacle (1). Tout étant ainsi disposé, il fait, à volonté, le signe de la croix; puis il prend l'amict, l'aube, la ceinture, le manipule, l'étole et la chasuble, récitant à voix basse les prières qui répondent à ces différents ornements. On pense communément qu'on

(1) S. Alphonse de Liguori, Manuel des Prêtres, etc

ne peut omettre toutes ces prières, sans se rendre coupable de péché véniel. S'il veut porter un mouchoir, il doit l'attacher à la ceinture, de manière qu'il ne paraisse point en dehors de la chasuble. On doit se conformer à la Rubrique pour ce qui regarde la couleur des ornements, qui varie suivant les différents offices. Cependant, il n'y aurait pas faute grave à prendre une couleur pour une autre, à moins qu'on ne le fit dans une circonstance où l'on ne pourrait le faire sans que les fidèles en fussent grandement scandalisés : ce qui arriverait infailliblement si, par exemple, on se servait d'un ornement noir le jour de Pâques ou de quelque autre grande solennité. Nous ajouterons même que, lorsqu'on dit la messe dans une église qui fait l'office d'un saint que l'on ne fait pas soi-même, il vaut mieux prendre la couleur dont on se sert dans cette église, que celle dont on se servirait dans son diocèse. Un simple prêtre doit prendre les ornements à la sacristie; il n'appartient qu'aux cardinaux et aux évêques de les prendre sur l'autel. On excepte le cas où le prêtre qui célèbre est dans un lieu où il n'y a ni sacristie ni crédence; mais alors il faut prendre les ornements, non au milieu mais au coin de l'autel, du côté de l'évangile. Les prélats inférieurs aux évêques peuvent, lorsqu'ils officient pontificalement, les prendre comme eux au milieu de l'autel, mais non dans un autre temps.

349. Dès que le prêtre est revêtu, il se couvre la tête de sa barrette, prend le calice de la main gauche, mettant la main droite sur la bourse, et fait une inclination à la croix ou à l'image qui est à la sacristie, sans se découvrir. Il sort de la sacristie, marchant d'un pas grave, les yeux baissés, conservant une attitude naturelle: Procedit autem oculis demissis, incessu gravi, erecto corpore (1). S'il passe devant un autel où le Saint Sacrement est exposé, il se découvre et se met à genoux pour l'adoration. Il fait la même chose, s'il rencontre dans l'église un autre prêtre qui porte le Saint Sacrement; mais, dans l'un et l'autre cas, il ne s'arrête qu'autant qu'il le faut pour faire prostration avec une inclination profonde. S'il passe devant un autel pendant l'élévation, il se découvre, se prosterne, et ne se relève que lorsque le prêtre qui dit la messe a remis le calice sur le corporal. Il se prosterne également, s'il vient à passer lorsqu'on donne la communion; mais il ne doit pas attendre pour se relever qu'on ait fini de la donner. Si on passe devant un autel où le prêtre qui dit la messe a consacré, il fait la

(1) Rubrica Missalis.

« PoprzedniaDalej »