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XVII. MÉDITATION.

De la confiance en Dieu.

Je dors, et mon cœur veille. Cant. 5, v. 2.

On dort en paix dans le sein de Dieu, par l'abandon à sa providence, et par un doux sentiment de sa miséricorde. On ne cherche plus rien, et l'homme tout entier se repose en lui. Plus de raisonnements incertains et inquiets, plus de desirs, plus d'impatience à changer sa place. La place où nous sommes, c'est le sein de Dieu; car c'est Dieu, qui nous y a mis de ses propres mains et qui nous y porte entre ses bras. Peut-on se trouver mal où il nous. met, et où nous sommes comme un enfant qué sa mere tient et embrasse? Laissons-le faire, reposonsnous sur lui et en lui. Ce répos de confiance, qui éteint tous les mouvements de la prudence charnelle, c'est la véritable vigilance du cœur. S’abandonner à Dieu sans s'appuyer sur rien autre que lui,; c'est faire veiller son cœur tandis qu'on dormira. Ainsi l'amour aura toujours les yeux ouverts avec jalousie pour ne tendre qu'à son bien-aimé, et nous ne nous endormirons point dans la mort.

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XVIII. MÉDITATION.

Qu'il n'y a que Dieu qui puisse apprendre à prier. Enseignez-nous à prier. Luc, XI, v. 1.

Seigneur, je ne sais ce que je dois vous demander. Vous seul savez ce qu'il nous faut; vous m'aimez mieux que je ne sais m'aimer moi-même. Ô pere! donnez à votre enfant ce qu'il ne sait pas luimême demander. Je n'ose demander ni croix, ni consolations; je me présente seulement à vous; je vous ouvré mon cœur. Voyez mes besoins que je ne connois pas; 'voyez, et faites selon votre miséricorde. Frappez ou guérissez, accablez ou relevez-moi: j'adore toutes vos volontés sans les connoître; je me tais, je me sacrifie, je m'abandonne. Plus d'autres desirs que ceux d'accomplir votre volonté. Apprenez-moi à prier; priez vous-même en moi.

XIX. MÉDITATION.

De l'amour de Dieu.

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Seigneur, vous savez bien que je vous aime. Jean, XXI, v. 16. Saint Pierre le disoit à notre Seigneur; mais oserions-nous le dire? Aimons-nous Dieu pendant que: nous ne pensons point à lui? Quel est l'ami à qui nous n'aimons pas mieux parler qu'à lui? Où nous ennuyons-nous davantage qu'aux pieds des autels?: Que faisons-nous pour plaire à notre maître et pour nous rendre tels qu'il veut? Que faisons-nous pour sa gloire? Que lui avons-nous sacrifié pour ac-, complir sa volonté ? La préférons-nous à nos moindres intérêts, aux amusements les plus indignes? Où est donc cet amour que nous pensons avoir? Malheur portant" à celui qui n'aime pas le Seigneur 'Jésus qui nous a tant aimés! Donnera-t-il son royaume éternel à ceux qui ne l'aiment pas ? Si nous l'aimions, pourrions-nous être insensibles à ses bienfaits, à ses inspirations, à ses graces? Ni la vie, ni la mort, ni le présent, ni l'avenir, ni la puissance, ne pourront désormais nous séparer de la charité de Jésus-Christ (2).

(1) I. Cor. 16, v. 22.
(2) Rom. 8, v. 38, 39,

XX. MÉDITATION.

Sur le même sujet.

Seigneur, vous savez bien que je vous aime. Jean, XXI, v. 16.

Vous le savez mieux que moi, ô mon Dieu, ô mon pere, ô mon tout, combien je vous aime. Vous le savez, et je ne le sais pas; car rien ne m'est plus caché que le fond de mon cœur. Je veux vous aimer; je crains de ne pas vous aimer assez; je vous demande l'abondance du pur amour. Vous voyez mon desir; c'est vous qui le faites en moi. Voyez dans votre créature ce que vous y avez mis. Ô Dieu, qui m'aimez assez pour m'inspirer de vous aimer sans bornes, ne regardez plus le torrent d'iniquité qui m'avoit englouti; regardez votre miséricorde et

mon amour.

XXI. MÉDITATION.

ue rien ne sauroit manquer à celui qui s'attache à

Que

Dieu.

C'est le Seigneur qui me conduit; rien ne pourra me manquer. Ps. 22, 201 97%

N'avons-nous poin de honte de chercher quelque chose autre que Dieu? Quand nous avons la source de tous biens, nous nous croyons encore pauvres.' On cherche dans la piété même les commodités et les consolations temporelles; on regarde la piété comme un adoucissement aux peines qu'on souffre, et non comme un état de renoncement et de sacrifice; de là viennent tous nos découragements. Commençons par nous abandonner à Dieu. En le servant, ne nous mettons jamais en peine de ce qu'il fera pour nous. Un peu plus ou un peu moins souffrir, dans une vie si courte, ce n'est pas grand'chose.

Que peut-il me manquer lorsque j'ai Dieu? Oui, Dieu lui-même est le bien infini et l'unique bien." Disparoissez, faux biens de la terre qui portez indignement ce nom et qui ne servez qu'à rendre les hommes mauvais! Rien n'est bon que le Dieu de mon cœur, que je porterai toujours au dedans de moi. Qu'il m'ôte les plaisirs, les richesses, les hon

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