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310 POUR LA PROF. D'UNE RELIGIEUSE. Seigneur, à eux la multitude de vos miséricordes. Hélas! jusques à quand, ô Dieu terrible dans vos conseils sur les enfants des hommes, jusques à quand frapperez-vous votre troupeau? Après plus d'un siecle de nuit, les temps de colere et d'aveuglement ne sont-ils pas encore écoulés? Ô bon pasteur! voyez vos brebis errantes et dispersées sur toutes les montagnes, à la merci des, loups dévorants; courez après elles jusqu'aux extrémités du désert; rapportez-les sur vos épaules, et invitez tous ceux qui vous aiment à s'en réjouir avec vous.

Nous vous le demandons, Seigneur, par les entrailles de votre inépuisable miséricorde, par les promesses de vie tant de fois renouvellées à vos enfants, par le sacrifice de cette vierge qui vous demandera ici nuit et jour les ames de ses freres, et qui ne cessera de s'offrir à être anathême pour eux; par les larmes de votre église, qui ne se console jamais de leur perte; par le sang de votre fils qui coule sur eux; enfin par l'intérêt même de votre gloire. C'est cette gloire, mes freres, qui fera la nôtre, et que je vous souhaite, au nom du Pere, et du Fils, et du SaintEsprit. Ainsi soit-il.

ENTRETIENS

SUR

DIVERS SUJETS DE PIÉTÉ.

ENTRETIEN

SUR

LA PRIERE.

De tous les devoirs de la piété chrétienne, il n'y en a point de plus négligé, et néanmoins de plus essentiel, que celui d'attirer en nous la grace par la priere. La plupart des gens ne regardent plus cet exercice de piété, que comme une espece de cérémonie, ennuyeuse, 'qu'il est pardonnable d'abréger autant que l'on peut. Cette admirable ressource est ainsi méprisée et abandonnée par ceux-là même qui auroient le plus pressant besoin d'y avoir recours pour appaiser Dieu. Les gens même que leur profession, ou le desir de faire leur salut, engage à prier, prient avec tant de tiédeur, de dégoût, et de dissipation d'esprit, que leur priere, bien loin d'être pour eux une source de bénédictions et de graces, devient souvent le sujet le plus terrible de leur condamnation. Où est maintenant ce zele si pur et si ardent des premiers chrétiens, qui trouvoient toute leur consolation dans leur application à la priere? Où trouverons-nous des imitateurs de l'admirable saint Basile, qui, nonobstant ses proTOMENII,

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fondes études et ses travaux continuels pour le service de l'église, avoit néanmoins, comme nous l'assure son saint et fidele ami Grégoire de Nazianze, une assiduité sans relâche dans l'oraison, et une ferveur invincible dans les veilles des nuits où l'on chantoit les louanges de Dieu ?

Confus à la vue d'un tel exemple, tâchons de ranimer notre foi et notre charité, qui sont presque éteintes. Considérons que notre salut dépend des graces que nous recevrons, et de la fidélité avec laquelle nous suivrons les impressions de l'esprit de Dieu.

Or les graces ne s'obtiennent que par la priere; la ferveur ne s'excite et ne se maintient que par la priere; donc une ame qui a peu de ferveur doit regarder l'usage de la priere comme le moyen auquel Dieu attache les graces nécessaires à notre salut.

Nous établirons par ce discours, 1°. La nécessité générale de la priere;

2o. Les besoins particuliers que chacun a de prier dans sa condition;

3°. La maniere dont nous devons prier pour rendre notre priere fructueuse, et agréable à Dieu. Il faut prier, c'est un devoir indispensable pour tous les chrétiens.

Il faut prier, chacun en a besoin pour pouvoir remplir sa vocation.

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