Obrazy na stronie
PDF
ePub

QUATRIÈME LEÇON.

[ocr errors]

· La

Ce qu'il y a d'absolument nécessaire et ce qui est nécessaire seulement sous condition pour la vie bienheureuse. Comment l'être, puisqu'il existe tel qu'il est en lui-même, peut-il entrer avec son unité dans l'existence ou dans la conscience et la variété? réponse à cette question n'est nécessaire que sous condition pour arriver à la vie bienheureuse. Sa solution. L'en tant que' résultant d'une distinction qui n'appartient qu'à l'existence ou bien la caractéristique par l'antithèse, est l'antithèse absolue et le principe de toute division. Cet en tant que pose comme être fixe ce qui est caractérisé, et par là ce qui est en soi la vie intime de Dieu devient un monde fixe. Ce monde est caractérisé ou formé à l'in

[ocr errors]
[ocr errors]

fini par le fait de cet en tant que qui est absolument indépendant et libre.

MESSIEURS,

Permettez-moi de commencer la leçon d'aujourd'hui en jetant un regard en arrière, soit sur le but de ces leçons, soit sur les vérités déjà établies pour atteindre ce but. Je pense que l'homme n'est pas fait pour le malheur, je pense qu'il peut avoir la paix, la joie, le bonheur en partage, déjà dans ce monde, et partout et toujours, pourvu qu'il le veuille. Ce bonheur ne peut lui être donné par aucune puissance extérieure, ni par aucun miracle de cette puissance, et il doit le prendre lui-même de ses propres

1 Voir la note de la page 131.

mains. Le principe de tout malheur parmi les hommes, c'est la diffusion de l'âme sur les divers et le variable; la condition unique et absolue de la vie heureuse, c'est la possession avec un amour et une jouissance intime de l'un et de l'éternel, quoique nous ne puissions, il est vrai, saisir l'unité que dans son image, et nullement devenir nous-mêmes l'unité, et nous transformer en l'unité.

J'ai voulu d'abord vous amener à une vue claire du principe que je viens d'énoncer et vous convaincre de sa vérité. Ce que nous cherchons ici, c'est l'enseignement et la lumière qui seuls peuvent avoir une valeur durable, et non pas une émotion passagère et une excitation de l'imagination, qui s'évanouit presque tout entière sans laisser de traces. Or, pour produire en vous cette connaissance claire, il faut trois choses. D'abord, il faut considérer l'être comme étant absolument de lui-même et par lui-même, comme l'unité absolue, comme invariable et immuable en lui-même. Cette connaissance de l'être n'est point du tout la propriété exclusive de l'école, car tout chrétien qui dans son enfance a reçu une instruction religieuse approfondie, a par là même reçu notre notion de l'être en explication de l'être divin. Le second point qui se rat

[ocr errors]

tache au premier, est que nous, êtres raisonnables, considérés en nous-mêmes, nous ne sommes aucunement cet être absolu, quoique nous tenions à lui par la racine la plus profonde de notre existence, puisque sans cette participation nous ne pourrions pas exister. Mais la connaissance de la nature de cette participation avec la divinité peut être plus ou moins claire. Voici comment nous l'avons établie dans le plus haut degré de clarté dont une exposition populaire est, selon nous, susceptible. En dehors de Dieu, rien n'existe véritablement dans le vrai sens du mot, hors le savoir, et ce savoir est l'existence divine, absolue et immédiate, et en tant que nous sommes le savoir, nous sommes nousmêmes dans le plus profond de notre être une manifestation de Dieu. Tout ce qui nous paraît encore une manifestation de l'être, les choses, les corps, les âmes, nous-mêmes en tant que nous nous considérons comme un être indépendant et existant par lui-même, nous n'existons pas réellement et en nous-mêmes, mais seulement par la conscience et par la pensée, comme une chose sue et pensée, et d'aucune autre façon. Telle est, dis-je, selon moi, l'expression la plus claire sous laquelle on puisse présenter aux honimes cette connaissance d'une manière populaire. S'il y avait quelqu'un qui ne pût pas

comprendre ce que je viens de dire, qui ne pût se faire une idée quelconque du comment de notre liaison avec Dieu, il ne serait cependant pas exclu de la vie heureuse, et il n'en souffrirait aucune privation. Mais voici ce qu'il faut nécessairement, dans ma conviction absolue, pour arriver à la vie heureuse : 1o avoir en soi des principes et des opinions fixes sur Dieu et notre rapport avec lui, qui ne flottent pas dans notre mémoire, comme quelque chose appris par cœur sans la participation de l'intelligence, mais qui soient vrais pour nous, qui soient vivants et efficaces en nous. Car c'est en cela que la religion consiste, et celui qui n'a pas en lui de pareils principes, celui-là n'a pas de religion, et en conséquence point de réalité, point d'existence, point de vraie personnalité, mais, semblable à une ombre, il se perd dans le variable et dans le contingent. 2o Une autre condition de la vie heureuse est que la vraie religion nous amène au moins à reconnaître notre propre néant, et à nous convaincre que toute la réalité de notre existence n'est qu'en Dieu et par Dieu; elle doit au moins nous pénétrer du sentiment continuel de notre participation avec lui, alors même que cette participation ne pourrait pas être clairement pensée et exprimée; elle doit être la source cachée, le fond et le principe de toutes

nos pensées, de tous nos sentiments, de toutes nos tendances, de tous nos mouvements. Je dis que je suis absolument convaincu de la nécessité de cette condition pour la vie heureuse. J'exprime cette conviction en faveur de ceux qui déjà reconnaissent la possibilité d'une vie heureuse, qui ont besoin de cette vie, qui veulent se fortifier en elle, qui désirent connaître la voie qui y conduit. Néanmoins, non-seulement je veux bien admettre qu'il y ait des gens qui se passent de religion, de l'existence réelle, de la paix intérieure, du bonheur spirituel, et qui affirment qu'ils se tirent très-bien d'affaire sans toutes ces choses, car cela peut être vrai, mais je suis même tout prêt à leur accorder et à ne pas leur envier tout l'honneur et toute la dignité auxquels ils peuvent s'élever dans la religion. En toute occasion, je déclare franchement que je ne peux contraindre personne, que je ne peux imposer à personne ma doctrine, et le pourrais-je, je ne le voudrais pas.

Le résultat le plus clair de la leçon précédente, auquel nous rattachons la leçon d'aujourd'hui, était celui-ci : Dieu n'est pas seulement intérieur et caché en lui-même, mais il existe, il se produit au dehors; son existence immédiate est nécessairement le savoir, et cette nécessité dérive de la nature même du savoir. Mais il est égale

« PoprzedniaDalej »