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est étranger au service de l'infanterie, de la cavalerie, de l'artillerie, à celui d'état-major. II était lieutenant-colonel du génie, en 1809, en Espagne; il dirigea plusieurs siéges des places, de Catalogne, d'Arragon, de la province de Valence. Le maréchal Suchet le recommanda comme un bon ingénieur; il obtint successivement pour lui le grade de général de brigade, de général de division, et le titre de baron : en 1813, à la campagne de Saxe, il fut désigné pour remplir à cette armée les fonctions de premier ingénieur. Il ne justifia pas l'opinion qu'en avait conçue le maréchal Suchet: il n'avait ni assez d'expérience, ni assez de solidité dans l'esprit ce qu'il faut surtout au premier ingénieur d'une armée qui doit concevoir, proposer et diriger tous les travaux de son arme ; c'est un bon jugement.

PREMIÈRE NOTE.

ORGANISATION ET RECRUTEMENT DE L'ARMÉE.

(Page 70.)

"L'usage des armées permanentes, constamment à la disposition du prince, destinées à remplacer des levées temporaires et tumultuaires, s'établit dans toute l'Europe, et l'on soumit les villages à l'obligation de fournir annueljement un certain nombre d'hommes pour les former et les

recruter, ces soldats ou miliciens (milites) étaient désignés par la voie du sort sur toute la population."

(Page 72.)

"De quels moyens bas et odieux les recruteurs ne se servaient-ils pas pour attraper, dans leurs filets, une jeunesse inconsidérée......"

(Page 75.)

"Mais ce mot de conscription effarouche les esprits de la multitude! Eh bien! changeons ce mot terrible.

un autre, celui de milice, par exemple......"

(Page 79.)

Prenons-en

"Il se présente une question importante à examiner, c'est de savoir jusqu'à quel âge il est convenable au bien des armées et de l'état, de retenir les soldats sous les drapeaux, Vers l'âge de trente ans, lorsque l'homme a fini son accroissement, ses membres commencent à perdre de leur souplesse, il devient bientôt lourd, pesant ....

(Page 86.)

....

......

"Les habitans du nord, engourdis par les frimas, engraissés par la bière, ont le corps gras et lourd, l'humeur patiente et flegmatique, et l'imagination paresseuse. Ceux du midi, animés par la douce chaleur du climat et du vin, ont le corps sec et maigre, mais nerveux, l'imagination vive et l'humeur inconstante. Les premiers, habitués à une vie dure au milieu de leurs affreux climats, soutiennent les travaux et les fatigues de la guerre sans proférer de plaintes; sont impassibles aux coups de la fortune, et obéissent machinalement sans aucune réflexion : mais froids, apathiques et lents, ils soutiennent difficilement les marches rapides, et sont peu propres aux attaques Tome I.-Mélanges.

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-brusques et aux saillies d'audace. Les seconds, vifs et agiles, susceptibles d'enthousiasme et d'élan, marchent rapidement en avant, courent sur l'ennemi, et se précipitent au milieu des périls. Rien de plus redoutable que leur première impulsion; mais ce premier feu se calme bientôt, un long danger les dégoûte, de longs travaux les impatientent. La vie rude des camps qui ne leur offre aucune des douceurs auxquelles ils sont accoutumés, leur paraît insupportable; les marches rétrogrades les découragent: si le succès les enflamme, le moindre revers les abat. Indociles et inconstans, ils n'obéissent que difficilement au frein de la discipline."

(Page 83.)

“ 3o Les Anglais, le peuple du monde qui a les meilleures "institutions civiles et militaires...."

1° Les enrôlemens forcés ont toujours été en usage dans les républiques comme dans les monarchies, chez les anciens comme chez les modernes. Les paysans étant esclaves en Russie et en Pologne, on y lève des hommes de la même manière qu'on lève des chevaux dans les autres pays. En Allemagne, chaque village a son seigneur qui désigne les recrues, sans considérer ni les droits, ni les convenances de ceuxci. En France, on a toujours pourvu au recrutement de l'armée par la voie dù sort: ce qui s'appelait tirer la milice, sous Louis XIV, Louis XV et Louis XVI; tirer la conscription, sous l'empereur Napoléon. Les classes privilé

giées étaient exemptes de tirer à la milice, personne n'était exempt de tirer à la conscription: c'était la milice sans privilège; ce qui la rendait aussi désagréable aux classes privilégiées, que la milice l'était à la masse du peuple. La conscription était le mode le plus juste, le plus doux, le plus avantageux au peuple. Ses lois ont été si perfectionnées sous l'empire, qu'il n'y a rien à y changer, pas même le nom, de peur que ce ne soit un acheminement pour altérer la chose. Les départemens qui, depuis 1814, ont été détachés de la France, ont sollicité et obtenu, comme un bienfait, de continuer à être soumis aux lois de la conscription, afin d'éviter l'arbitraire, l'injustice et les vexations des lois autrichiennes et prussiennes sur cette matière. Les provinces illyriennes, depuis long-temps accoutumées au recrutement autrichien, ne cessaient d'admirer les lois de la conscription française; et, depuis qu'ils sont rentrés, sous le sceptre de leur ancien souverain, ils ont obtenu qu'elles continuassent à les régir.

Pendant les dix premières années de la révolution, les armées ont été recrutées par la réquisition, qui comprenait tous les citoyens de l'âge de dix-huit à vingt-cinq ans. Il n'y avait ni tirage, ni remplacement: les lois de la

conscription ne désignaient pour le recrutement de l'armée que les jeunes gens qui entraient dans leur vingtième année ; ils n'étaient obligés à servir que cinq ans ; ce qui avait l'avantage de former un plus grand nombre de soldats, qui, dans des momens de crise, se trouvent à portée de défendre le pays: mais cela avait bien des inconvéniens.

Il serait à

propros d'étendre la durée du service à dix ans, c'est-à-dire jusqu'à l'âge de trente ans, sauf à donner des congés, et à renvoyer chez eux, avec l'obligation de rejoindre leurs régimens, en temps de guerre, tous ceux qui, âgés de plus de vingt-cinq ans, auraient servi cinq années révolues. C'est de trente à cinquante ans que l'homme est dans toute sa force, c'est donc l'âge le plus favorable pour la guerre. Il faut encourager par tous les moyens les soldats à rester aux drapeaux; ce que l'on obtiendra, en faisant une grande estime des vieux soldats, en les distinguant en trois classes, donnant par exemple, cinq sous par jour à la troisième, sept sous six deniers à la deuxième, dix sous à la première, quinze sous aux caporaux, trente sous aux sergens. Il y a une grande injustice à ne pas mieux payer un vétéran qu'une

recrue.

Un million d'âmes fournit tous les ans 7 à

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