NOTES DES SATIRES ET ÉPITRES. Vers 4. GRAVIS SATIRES. LIVRE PREMIER. SATIRE PREMIÈRE. GRAVIS ANNIS. Le président Bouhier a proposé de mettre armis, parcequ'en effet, sous le règne d'Auguste, les soldats obtenaient la vétérance à l'âge de quarante-six ans, qui n'est pas celui de la vieillesse. V. 14. Fabius (car il est ainsi nommé dans le texte) est in connu. V. 37. La fourmi, tous les ans, traversant les guérets, Cet animal, tapi dans son obscurité, Jouit, l'hiver, des biens conquis durant l'été. (BOILEAU, sat. vIII.) V. 54. Granaria, grands greniers; cameris, petite provision dans des paniers. V. 70. Dites-moi, pauvre esprit, ame basse et vénale, Qui, dans le triste état où le ciel l'a réduit, Vous nagez dans les biens: mais votre ame altérée Et tous les vains trésors que vous allez chercher V. 87. Dacier ponctue ainsi cette phrase : At si cognatos nullo, natura, labore Quos tibi dat, retinere velis. V. 104. Cassidius, Nævius, Nomentanus, Tanaïs, Visellius, et son beau-père, sont presque entièrement inconnus. V. 124. Cette comparaison de la vie et d'un banquet est imitée de Lucrèce : Cur non ut plenus vita conviva recedis? La Fontaine l'a empruntée : Je voudrais qu'à cet âge On sortît de la vie, ainsi que d'un banquet. Et Voltaire : L'esprit baisse ; nos sens glacés Cèdent au temps impitoyable, Comme des convives lassés D'avoir trop long-temps tenu table. (Epître LXX au roi de Prusse.) V. 126. Scrinia, petit coffret, tiroir; ce qui revient à-peu-près à notre portefeuille. Crispinus était poëte et philosophe stoïcien. Il en sera parlé quelquefois dans ces satires. SATIRE II. V. 2. Ambubaiæ, joueuses de flûte. Pharmacopola, les marchands de drogues, de parfums. Mendici, les mendians. On croit que, par ce mot, Horace désigne les prêtres d'Isis et de Cybèle. Mima, les comédiennes. Balatrones, les baigneurs. Dacier a fait toute la généalogie de ce mot. ll croit qu'il vient du grec Βαλλω, Βαλο, Βάλιςα, Βαλαςω, Βαraspw, Baraspwv, d'où l'on a fait en latin balastro, balatro, balastrum, balineum. Il est vrai qu'on a trouvé une autre branche qui remonte à Cañλı, bandı sıv, et qui a produit ballare, balor, balator; d'où nous avons fait bal, ballet, baller. V. 3. Tigellius était un musicien fort en crédit, d'abord auprès de César et de Cléopâtre, et ensuite à la cour d'Auguste. Je le dis pour faire remarquer qu'Horace, dans ses satires, attaque plusieurs personnages puissans. Celle-ci en fournira plus d'un exemple. V. 13. Fufidius était un usurier célèbre. Catulle en a parlé. V. 16. Quinas hic capiti mercedes exsecat. Les Romains, comme les Grecs, plaçaient leur argent par mois. Caput, c'est le capital; merces, l'intérêt; et, comme l'intérêt était ordinairement d'un pour cent, il s'ensuit qu'Horace reproche à Fufidius d'exiger cinq pour cent par mois, et de les faire payer d'avance, exsecare, rete nir. V. 18. Tirones, les jeunes gens qui prennent la robe virile. V. 24. Allusion à l'Heautontimorumenos de Térence, où l'on voit un père qui se punit, par les plus grandes austérités, d'avoir été trop sévère envers son fils. V. 27. On ne sait si Malthinus, à qui le poëte reproche de laisser traîner sa robe, est un nom supposé; mais on croit que c'est ici une plaisanterie indirecte contre Mécène, qui, suivant Sénèque, allait toujours dans la ville la toge traînante. (Voyez lettre CXIV.) V. 30. Rufillus et Gorgonius sont inconnus. V. 37. On raconte effectivement cette anecdote de Caton-leCenseur; il est vrai qu'il ajouta : « Je te loue d'y venir quelque«fois, mais non pas d'y faire ta demeure »; ce qu'Horace n'ajoute point. V. 38. Dacier assure que Cupienius Libo Cumanus était fort bien à la cour d'Auguste. Il n'aimait que les femmes vêtues de blanc, parceque c'était la couleur des femmes de qualité. V. 46. Servius Sulpicius Galba, célèbre jurisconsulte, qui apparemment avait été surpris en adultère. C'est de lui qu'on raconte que, lorsqu'il savait sa femme avec Mécène, il faisait semblant de dormir, et qu'un valet ayant pris ce moment pour le voler, il se réveilla, et lui dit : «Mon ami, je ne dors pas pour tout le << monde. >> V. 49. Salluste. On croit que c'est le petit-neveu de l'historien. V. 56. Marséus n'est pas connu. Origo, sa maîtresse, était une fameuse courtisane. V. 57. Fundum, les terres; Lar, la maison. V. 60. Matrona, femme de qualité: ancilla, affranchie: togata, courtisane; car on les obligeait à porter un vêtement particulier, qu'on nommait la toge. V. 61. Fausta, fille de Sylla, eut beaucoup d'amans, entr'autres ce Villius, qui était d'une illustre famille, et Longarenus, qui n'est pas connu. V. 74. Cerinthus était un jeune homme fameux par ses illustres conquêtes. Il est cité par Tibulle. V. 82. Ici Horace loue les courtisanes de n'être point fardées : c'était en effet un droit que se réservaient les dames romaines. V. 86. Dans la plupart des éditions il y a opertos. Il est clair que c'est un contre-sens, et qu'il faut lire apertos, V. 88. Plus aveugle qu'Hypsea était un proverbe; et je ne doute pas, dit Dacier, que cette dame n'eût quelque amant fort mal bâti; qu'elle trouvait pourtant fort beau. V. 90. Depygis, qui n'a point de fesses. V, 93. Catia, femme de qualité, qui fut surprise en adultère. V. 95. Lectica, la litière; ciniflones, coiffeurs. V. 121. Gallis, les prêtres de Cybèle, qui, comme on sait, n'étaient pas des hommes. Philodème n'est pas connu. V. 132. Vepallida, pour valdè pallida, comme vegrandis. Cette particule ve était quelquefois augmentative, comme on vient de le voir, et quelquefois privative, comme dans ces exemples, ve Cors, vesanus. Doti deprehensa. Quand la femme était surprise en adultère, le mari confisquait la dot. V. 136. Fabius était, dit-on, jurisconsulte. Regnier a imité quelques traits de cette satire dans son épître II : Et, sans plus m'amuser aux places de renom, Qu'on ne peut emporter qu'à force de canon, Et ne me veux chaloir du lieu grand ou petit • Toute amour a bon goût, pourvu qu'elle recrée ; Mais il faut, en aimant, s'aider de la finesse, Qui ne sache que c'est que d'estre courtisée; SATIRE III. V. 8. Les manuscrits et les anciennes éditions portent citares. Bentley y a substitué iteraret, qui en effet paraît former un meilleur sens. Il paraît que ce passage signifie que Tigellius, en s'accompagnant du tétrachorde faisait tantôt le dessus et tantôt la basse. V. 13. Les tétrarques étaient des princes subordonnés à une puissance supérieure, et dont les états étaient censés former la quatrième partie de la monarchie, dont ils possédaient un démembrement. V. 18. Loculus, la bourse, le coffret. V. 23. Mænius est apparemment celui dont il est parlé dans la première satire, et dont l'histoire est racontée dans l'épître xv du premier livre. V. 30. En général, les commentateurs croient que ce portrait est celui de Virgile. D'autres pensent qu'Horace parle de luimême; mais les éloges qui terminent ce portrait paraissent devoir faire écarter cette opinion. V. 38. Teipsum concute, secouez-vous vous-même. |