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LE XIV OCTOBRE.

SAINT CALLISTE Ier, PAPE ET MARTYR.

ELUI-LA fut un signe de contradiction dans Israël 1. Autour de lui ou contre lui se groupèrent de son temps les baptisés;

or, l'émoi qu'excitait son nom il y a seize cents ans n'apparut pas moindre, lorsqu'au milieu du siècle qui finit, la découverte d'un livre fameux offrit aux sectaires de nos jours l'occasion de se compter comme ceux d'autrefois contre Calliste et l'Eglise. PHILOSOPHUMENA ou réfutation des hérésies: c'était le titre du livre, qui remontait par sa date de composition au troisième siècle de notre ère; Calliste, dont on présentait le caractère et la vie sous les plus sombres couleurs, y était rangé parmi les pires corrupteurs de la doctrine.

Au e siècle cependant, l'auteur des Philosophumena s'attaquant au Pontife qu'il eût voulu supplanter, dressant dans Rome, comme il l'avoue, chaire contre chaire, ne fit qu'afficher devant l'Eglise sa propre honte, en prenant place luimême parmi les dissidents dont son ouvrage se donnait comme la réfutation et l'histoire. Le nom de ce premier des antipapes ne devait pas arriver jusqu'à nous; mais, suprême châtiment! dédaignée des contemporains, l'œuvre de sa plume envieuse viendrait à l'heure voulue réveiller l'attention endormie de la lointaine postérité; l'impartiale critique des derniers âges, écartant les insinuations,

1. Luc. II, 34.

mais retenant les faits apportés par l'accusateur, les apprécierait à la lumière des multiples données. de la science, et dégagerait de ses perfidies les éléments de la glorification la plus inattendue pour son rival détesté. Ainsi, une fois de plus, l'iniquité se serait menti à elle-même 1; ainsi se vérifierait la parole de l'Evangile du jour: Il n'y a rien de caché qui ne se découvre enfin, rien de secret qui ne doive être connu 2.

Ecoutons le plus grand des archéologues chrétiens; l'enthousiasme s'empare de son intelligence si sûre, si réservée, à tant de lumière jaillissant d'une telle source. « Tout cela, s'écrie le Commandeur de Rossi dans l'étude de l'odieux document, tout cela me fait clairement voir pourquoi l'accusateur dit de Calliste avec ironie qu'il fut réputé le très admirable; pourquoi, lorsque toute connaissance des actes de celui-ci était perdue, son nom pourtant est venu jusqu'à nous si grand et si vénéré; pourquoi dans les siècles troisième et quatrième, où la mémoire de son gouvernement était fraîche encore, il fut plus honoré qu'aucun de ses prédécesseurs ou successeurs de l'âge des persécutions. Calliste régit l'Eglise quand elle était à l'apogée du premier stade de sa course divine, et s'acheminait à de nouveaux et plus grands triomphes. La foi chrétienne, embrassée d'abord par chaque croyant en son nom propre, était devenue la foi des familles, et les pères en faisaient profession pour eux et pour leurs enfants. Ces familles formaient la presque majorité déjà dans chaque ville; la religion du Christ était à la veille de devenir la religion publique du peuple et de l'empire. Que de problèmes nouveaux de droit social chré

1. Psalm. XXVI, 12. — 2. MATTH. X, 26.

tien, de droit ecclésiastique, de discipline morale, ne surgissaient pas tous les jours dans le champ de l'Eglise, étant donnée sa grande situation de l'heure présente, étant donné l'avenir encore plus grand qui s'ouvrait devant elle! Calliste résolut ces doutes; il régla les jugements relatifs à la déposition des clercs, prit les mesures qui s'imposaient pour ne pas détourner les catéchumènes du baptême, les pécheurs de la pénitence; il définit la notion de l'Eglise que le génie d'Augustin devait développer plus tard. En face des lois civiles, il affirma le droit de la conscience chrétienne et celui de l'Eglise touchant le mariage de ses fidèles. Il ne connut esclaves ni libres, grands ou petits, nobles ou plébéiens dans la fraternité évangélique qui minait les bases de la société romaine et adoucissait l'inhumanité des mœurs. Et c'est pourquoi son nom est grand jusqu'à nos jours; et c'est pourquoi la voix des jaloux ou de ceux qui mesuraient les temps à l'étroitesse de leur esprit superbe, fut étouffée sous le cri de l'admiration et méprisée 2. »

L'espace nous manque pour faire suivre des développements qu'il comporterait cet exposé magistral. On sait comment, à l'heure où Cécile vierge et martyre céda aux Pontifes le lieu primitif de son repos dans la mort, Calliste, alors diacre de Zéphyrin, disposa l'hypogée des Cæcilii pour ses destinées nouvelles. Auguste crypte en

1. Quo referendum aiebat Apostoli verbum: Tu quis es qui judices servum alienum? Atque etiam lolii parabolam, Sinite zizania crescere cum tritico, id est, sinite peccatores in Ecclesia manere. Dicebat etiam Ecclesiæ instar arcam Noe fuisse, qua canes, lupi, corvi, aliaque omnia pura et impura animantia comprehendebantur; oportere autem item esse de Ecclesia. PHILOSOPHUMENA, Lib IX, de Callisto. 2. DE ROSSI, Bullettino, 1866, N. 1, 2, 5, 6.

laquelle, pour la première fois, l'Etat reconnut à l'Eglise son droit de posséder sur terre; sanctuaire autant que nécropole, où jusqu'au triomphe de la Croix Rome chrétienne accumula pour le jour de la résurrection ses trésors. Jugé le plus digne de rappeler tant de gloires, le nom donné à ce Cimetière par excellence fut celui de notre grand Pontife martyr, bien que la Providence eût arrêté que lui-même n'y reposerait jamais. Sous le règne bienveillant d'Alexandre Sévère, il perdit la vie au quartier du Transtévère, dans une sédition des païens contre lui. La cause en fut sans doute l'acquisition qu'il avait faite de la fameuse Taberna meritoria du sol de laquelle, au temps d'Auguste, une fontaine d'huile avait jailli et coulé tout un jour. Le Pontife érigea ce lieu en église, et le dédia à la Mère du Sauveur; c'est la basilique de SainteMarie au delà du Tibre. La propriété en fut disputée à Calliste, et la cause déférée à l'empereur, qui décida pour les chrétiens '. La mort violente de Calliste semble une vengeance des adversaires, et elle eut lieu tout près de l'édifice que sa fermeté avait conservé à l'Eglise. Les séditieux le précipitèrent dans un puits, que l'on voit encore dans l'église de Saint-Calliste, à quelques pas seulement de la basilique Transtibérine. La sédition ne permit pas de transporter le corps du martyr sur la voie Appienne; on le déposa dans un cimetière déjà ouvert sur la voie Aurélia, où sa sépulture donna origine à un nouveau centre historique de Rome souterraine 2.

Voici la brève notice rédigée dans un temps où

1. LAMPRID. in Alex. Severo, c XIX. 2. Histoire de sainte Cécile, 1849, p. 5; Sainte Cécile et la société romaine aux deux premiers siècles, 1874, p. 424.

l'histoire de Calliste était moins connue qu'elle ne

l'est de nos jours.

ALLISTUS Romanus

ALLISTE, né à Rome, gous præfuit Ecclesiæ AnCaverna l'Eglise au temps

de l'empereur Antonin Hé-tonino Heliogabalo imliogabale. Il établit les Qua- peratore. Constituit quatre-Temps, ordonnant que tuor anni tempora, quile jeûne dont la tradition ve- bus jejunium ex apostonait des Apôtres y serait ob- lica traditione acceptum servé par tous. Il construisit ab omnibus servaretur. la basilique de Sainte-Marie Ædificavit basilicam au delà du Tibre, et agran- sanctæ Mariæ trans Tidit sur la voie Appienne un berim, et in via Appia ancien cimetière où grand vetus cœmeterium amnombre de saints Pontifes pliavit, in quo multi sancet de Martyrs furent ense-ti Sacerdotes et Martyres velis; on l'appela de lui le cimetière de Calliste.

et

sepulti sunt: unde ab eo Callisti cometerium appellatur.

JUSDEM pietatis fuit,

et

L E corps du bienheureux Calépodius Prêtre quod beati Calepodii Martyr ayant été jeté au Presbyteri et Martyris Tibre, il le fit dans sa piété corpus jactatum in Tiberechercher avec grand soin, rim conquiri diligenter et, l'ayant trouvé, l'ensevelit curavit, et inventum hoavec honneur. Le consulaire | norifice sepelivit. PalmaPalmatius, le sénateur Sim- tium consulari, Simpliplicius, Félix et Blanda, cium senatoria dignitate tous ensuite Martyrs, reçu-illustres, rent de lui le baptême. Mis en prison pour ce motif, il y gagna à Jésus-Christ le soldat Privatus, en le guérissant par un miracle des ulcères qui le couvraient; Privatus venait à peine d'em-rabiliter sanitati restitubrasser la foi, qu'il mourait pour elle sous les fouets armés de plomb.

Felicem Blandam, qui deinde omnes martyrium subiere, cum baptismo lustrasset, missus est in carcerem, ubi Privatum militem, ulceribus plenum, admi

tum, Christo adjunxit:
pro quo idem, recens ad-
huc a fide suscepta,
plumbatis usque ad mor-
tem cæsus occubuit.
EDIT Callistus annos

ALLISTE avait siégé cinq Squinque, mensem uCA

ans, un mois

et douze

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