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la conversation, le cœur ne laisse pas de se recueillir souvent sur les choses intérieures, et il se nourrit de Dien en secret. Le silence est très nécessaire et à votre corps et à votre ame. C'est dans le silence et dans l'espérance, comme dit l'écriture, que sera votre force.

Lundi 18 février 1697.

A M. Lechassier, directeur du séminaire de

E

S. Sulpice,

Je viens, monsieur, de voir M. Tronson; il a une oppression de poitrine qui me fait peur. Il est loin des secours nécessaires. Je l'ai fort exhorté à venir à Paris, et il m'a paru disposé à le faire: il attend des nouvelles de M. Helvétius; mais une décision d'un médecin, qui décidera sur une lettre et sans voir le malade, est un fondement bien mal assuré. Le meilleur seroit, ce me semble, que M. Tronson vint à Paris; s'il continue à être ma lade, il sera mieux à Paris qu'à Issy; s'il se porte mieux, il pourra, sans embarras, retourner à sa campagne. En cas qu'il veuille venir ici, un carrosse de louage mal fermé ne lui convient pas. J'offre le mien dont il pourra se servir comme de ce qui est à lui; j'ai même des chevaux qui ne me servent de rien et dont vous pouvez disposér: il n'y a qu'à

m'avertir sans façon. La personne de M. Tronson m'est très chere; j'aime et je révere votre communauté. Le plus grand plaisir que vous me puissiez faire est de disposer librement de tout ce qui m'appartient. Comptez que je suis. à vous, monsieur, personnellement avec vénération, et attaché par le cœur à votre maison. Je m'en retourne à Versailles cette après-midi, et je repasserai par Issy pour voir l'état de M. Tronson : si vous avez quelque chose à y mander, faites-le moi savoir, s'il vous plaît.

A Câteau-Cambresis, le 4 octobre 1699.

A M. Tronson, supérieur du séminaire de S. Sulpice.

Il y a long-temps, monsieur, que je me suis privé de la consolation de tout commerce avec vous, afin de ne vous commettre en rien, et de ménager les intérêts de S. Sulpice, qui me sont très chers; mais je ne crois pas manquer à cette regle de discrétion en vous écrivant par une voie très secrete, et ne le faisant que pour vous supplier de confier à l'ami qui vous rendra cette lettre les papiers que j'ai laissés entre vos mains. Ils passeront de celles de cet ami avec une entiere sûreté dans les miennes. Vous n'avez aucun usage à faire de ces paperasses, et Dieu sait avec quelle joie je vous les laisserai plus long-temps si vous le desirez. Mais comme je suis persuadé qu'el

les vous sont très inutiles, je vous supplie, monsieur, d'avoir la bonté de me les renvoyer.

Je reviens d'un voyage que j'ai fait à Bruxelles, où j'ai su bien des choses très importantes, dont le détail pourra passer jusqu'à vous par un canal sûr. Il faut que je vive en ce pays comme un homme qui n'a ni yeux ni oreilles sur certaines choses. Ma santé ne fait que croître dans le travail; et j'ai soutenu, depuis trois mois en visites, des fatigues dont je me croyois très incapable. Dieu donne la robe selon le froid. Je souhaite de tout mon cœur, monsieur, que votre santé, qui est plus utile que la mienne, se conserve de même. Ce qui me fait une véritable peine dans mon éloignement, c'est que je ne puis vous embrasser et vous entretenir cordialement du reste, j'ai, Dieu merci, le cœur dans une paix profonde et je ne pense qu'à mes fonctions. Priez pour moi, je vous en conjure, et faites prier les bonnes ames. Je demande à M. Bourbon, que je salue de tout mon cœur, neuf messes à Lorette, que je lui paierai, par un petit présent à la chapelle, de ce qu'il jugera le plus convenable au lieu.

:

A Cambrai, le 22 mars 1706.

'A M. Lechassier, supérieur du séminaire de S. Sulpice:

Je suis, monsieur, dans un vrai tort à votre égard; mais je vous supplie de croire que c'est par un mécompte, auquel mon cœur n'a eu aucune part, que je suis en demeure. Un long séjour à Bruxelles, où je n'avois pas un moment de libre, et divers autres embarras m'ont empêché de vous envoyer le dimissoire de M. Noiret. Je ne puis réparer ma faute qu'en vous l'envoyant. Ma conscience est bien déchargée quand je me repose sur la vôtre. Vous savez combien j'aime et révere la mémoire de M. Tronson, qui m'avoit servi de pere pour la vie ecclésiastique. Quoique je n'aie jamais vu M. Olier, je n'ai rien oui dire de sa conduite et de ses maximes qui ne m'ait fait une profonde impression et qui ne me persuade que l'esprit de grace l'animoit. Je prie souvent Dieu que ce premier esprit de simplicité et d'éloignement du siecle se conserve dans S. Sulpice. Si le goût de l'esprit et de la science éclatante s'y introduisoit insensiblement, l'ouvrage de M.. Olier et de M. Tron+ son ne subsisteroit plus. Vous savez d'ailleurs, monsieur, quelle étoit leur horreur de la nouveauté. Il faut espérer que votre zele et votre fermeté soutiendront, malgré tant de périls, une maison qui est une

source de graces pour tout le clergé. Je serai toute ma vie, avec un véritable attendrissement, de cœur dévoué à S. Sulpice.

Agréez, s'il vous plaît, monsieur, que je me recommande aux prieres de M. Bourbon. que j'aime cordialement; j'espere qu'il ne m'oubliera pas dans la chapelle de la S" Vierge, à Lorette. Je souhaite que toutes les personnes qui ont le plus de talent chez vous imitent la simplicité et le recueillement de ce saint prêtre.

A Cambrai, le 10 août 1706.

A M. Lechassier.

Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien vous charger du dimissoire ci-joint, et de charger l'un des directeurs de votre séminaire de tout ce qui regarde l'ordination du jeune homme dont il s'agit. Je ne vous donne cet embarras qu'à cause de la confiance en S. Sulpice, que j'ai eue dès ma premiere jeunesse et que je conserverai jusqu'à la mort.

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Je n'ai pas eu, monsieur, la moindre pensée de vous donner aucun embarras pour les sujets de mon

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