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manderai à Valincour que j'irai y dîner ce jourlà, sans faire aucune mention de vous ni de votre marche. Vous y arriverez tout-à-coup, comme par surprise, et nous vous ramenerons coucher ici.

Il me tarde de recevoir ce soir de vos nouvelles, n'en ayant eu aucune hier. C'est de ma niece que je suis en peine. Je voudrois qu'elle eût autant de santé que son follet Banbin. Il mange, il court, il saute, il rit, il déclame toute la journée. Mille amitiés à cette chere malade. Tout à vous sans réserve. Embrassez pour moi le bon Put.

LETTRE LIX.

Cambrai, 20 avril 1714.

JE

que vous

E ne puis, mon très cher fanfan, vous savoir encore à Paris sans en être en peine. Il faut partiez tout au plutôt. Vous pouvez avoir besoin des bains des deux saisons pour assurer la guérison de votre jambe. Le voyage est d'une longueur énorme. Vous ne pouvez aller que lentement. Partez et ne perdez pas une minute. Ne vous arrêtez pas un seul jour dans la famille. Elle doit vous chasser. Vous la verrez assez au retour. Le point capital est de revenir sans être boiteux. Je voudrois que vous

pussiez faire dire mille choses pour moi à M. Fagon, et lui faire demander conseil sur Barege, où il a été autrefois avec M. le duc du Maine. Réglez et concertez toutes choses à fond avec Put, pour l'affaire dont il a la bonté de prendre soin. Ménagez vos forces et votre santé pendant ce long voyage. Il faut se porter à merveille dans toute l'habitude du corps pour rétablir une jambe qui languit et qui souffre depuis si long-temps.

Je vous envoie une lettre pour M. Voisin, en faveur de M. Puech. Je l'ai écrite avec plaisir pour un ami que je considere beaucoup.

Je comprends que notre chere malade est moins mal; mais je ne suis nullement hors d'inquiétude. Un mal si long, qui résiste tant à tous les remedes, alarme. Elle se lassera d'un régime exact et gênant. Dieu veuille que mes craintes soient vaines! Je crains beaucoup aussi pour le bon duc de B. La vie se passe dans la peine. Ma santé va son petit train. Je vais bientôt du côté du Hainaut. Nous allons être bien loin les uns des autres; mais nous serons bien près et bien unis en Dieu.

LETTRE LX.

26 avril 1714.

J'ai lu et relu votre grande lettre, écrite de bon sens et d'une main de grimaud. Dites à M. Colin que j'attends la réponse à une lettre que je lui ai envoyée, pour la rendre. En attendant, je prépare mes matériaux. Il me donnera de ses nouvelles, et je lui donnerai des miennes.

Dites à la dame qui veut que je marche le 21 de mai, que je ne saurois le faire. Je dois être ici pour l'office de la Pentecôte, 20 de mai. Je dois faire l'ordination le samedi suivant, 26 du mois, et la préparer les jours précédents par deux examens et par une exhortation au séminaire. Je dois officier et faire la procession le jour du sacrement, 31 du même mois. L'onzieme de juin, je dois commencer notre concours. Ainsi cette dame doit régler làdessus les ordres que j'attendrai d'elle. Si elle se contente que j'aille passer quelques jours à Ch., je lui obéirai entre le 31 de mai et l'onzieme de juin; mais je ne saurois le faire plutôt ni plus longtemps. Du reste, je suis prêt à voler pour lui montrer mon zele. Je ne souhaite rien tant que d'avoir H3

TOME VI

ici la petite jeunesse, qui m'est chere comme aux

parents.

Vous avez donné dans le panneau pour la cassette verte. Vous courez risque qu'on en fasse l'emplette sans vouloir prendre d'argent. Chataignere auroit fait cette commission.

J'ai bien pesé vos raisons sur le voyage de l'abbé de Beaumont; mais nous avons conclu lui et moi qu'il partira 'malgré vos remontrances, qui courent risque de n'être que trop bien fondées : mais il faut hasarder. Le pis-aller est que le voyage soit inutile. Je me ménage, et je vais redoubler mes soins. N'en soyez point en peine. Je le suis fort de la chere malade. Dieu sait combien je crains pour le bon D. Tendrement à vous.

LETTRE LXI.

Cambrai, 1 mai 1714.

LES douleurs de reins de la malade me font peur: Dieu veuille que les cerises la soulagent! mais je crains un peu l'ennui des remedes et d'un régime gênant. Je voudrois qu'elle fût ici : nous la conduirions gaiement et tout droit à la santé ; mais elle ne peut ni s'exposer aux dangers d'un voyage, në

savez

s'éloigner de M. Chirac. Profitez du reste de votre séjour à Paris pour la principale affaire que vous avec M. Jaussan. Convenez de tout avec M. Dupuy à l'égard de la cassette verte: évitez que madame de Ch. ne paie : prenez de M. Dupuy ce qu'elle coûtera. Je le lui rendrai d'abord, s'il n'a rien à moi. Partez dès que vos chevaux arriveront. Je crains un mécompte pour leur arrivée. Ne vous arrêtez point dans la famille. Vous la contenterez au retour; mais avant tout, il faut guérir, si Dieu le permet. Soyez simple, égal dans l'inégalité, et sans ravauder dans les minuties. Nourrissez votre cœur. Marchez comme Abraham en la présence de Dieu. Portez en paix les petites croix journalieres. Nous serons ensemble de loin comme de près.

LETTRE LXII.

5 mai 1714.

1.

NOTRE grand chevalier est parti ce matin pour vous aller joindre. Il m'a paru touché et avoir envie de bien faire. Je lui ai témoigné une amitié tendre. Dieu veuille qu'il surmonte sa timidité eť son inapplication! Attendez à partir qu'il soit arrivé. Ne vous gênez point; mais si vous pouviez le mener

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