Obrazy na stronie
PDF
ePub

pays de l'argent de Hollande pour faciliter le paiement de ses droits, et pour faire aimer de plus en plus son gouvernement à des peuples nouvellement conquis. Je hasarde ceci, monsieur, et je vous laisse à en faire usage, ou non, comme vous le jugerez à propos. Monsieur l'électeur, selon les apparences, donneroit la liberté pour ce commerce.

Je vous souhaite, monsieur, et à madame la duchesse de B........., une pleine consolation dans la visite de Montargis.

LETTRES

A M. LE MARQUIS DE FÉNÉLON.

E

LETTRE PREMIERE.

Cambrai, 13 avril 1709.

Je souhaite de tout mon cœur, mon cher neveu, que vous soyez arrivé à Strasbourg en parfaite santé, et que vous nous appreniez bientôt de vos nouvelles, elles me feront toujours un vrai plaisir. Il est fort à desirer que vous trouviez votre régiment bien composé, et que vous puissiez gagner l'amitié et l'estime des officiers: c'est un commencement très nécessaire pour établir la réputation d'un jeune homme; et ce n'est pas un ouvrage facile, car on trouve par-tout des gens difficiles à contenter. Mandez, je vous conjure, avec franchise, la disposition des esprits, et les mesures que vous prenez pour vous faire aimer d'eux. Les gens que vous avez vus à Versailles sont contents de vous; et j'espere qu'en continuant de bien faire, vous vous attirerez leurs bontés. Si vous partez pour le Dauphiné, mandez-nòus en quel lieu

il faudra adresser les lettres que nous vous écrirons. Il faut être content par-tout, pourvu qu'on fasse son devoir, et qu'on ait dans le cœur ce qui fait le vrai bonheur des hommes. Bon soir, mon cher petit homme, je vous aime tendrement.

SLETTRE II.

Cambrai, 6 mai 1709.

JE souhaite de tout mon cœur, mon cher enfant, que cette lettre vous trouve arrivé à Besançon en parfaite santé : on ne peut avoir plus de joie que j'en ai de savoir que vous avez bien commencé avec votre régiment, et que les officiers sont contents de vous : j'ai vu des gens dignes d'être crus, qui assurenț que ces officiers ont un vrai mérite, et que le régiment est bien composé. Si Dieu vous conserve dans les bons sentiments qu'il vous a donnés, vous n'oublierez rien pour vous faire aimer d'eux, et pour gagner leur confiance, sans relâcher rien de ce qui est important au service. Je pars dans ce moment pour aller faire une visite de peu de jours: ce pays est dans un déplorable état, et je doute qu'on puisse de part et d'autre commencer la campagne avant le mois d'août. On parle toujours de paix Dieu

veuille qu'elle nous donne le plaisir de vous revoir bientôt ! Donnez-nous de vos nouvelles, et ayez soin de vous renouveller souvent dans les dispositions où Dieu vous a fait la grace d'entrer. Vous savez avec quelle tendresse je vous aimerai toute ma vie.

JE

LETTRE III.

Cambrai, 20 mai 1709.

É suis ravi, mon cher neveu, d'avoir vu la lettre que vous avez écrite à l'abbé de Beaumont; il m'y paroît que votre santé est bonne, et que vous vous appliquez à vos fonctions : Dieu soit béni. J'espere que cette lettre vous sera rendue à Lyon, et que vous y serez arrivé heureusement. Je vous prie de vous informer si madame la comtesse de Soissons y est; en cas qu'elle y soit, faites-moi le plaisir de l'aller voir dans sa retraite, et de lui dire combien je la respecterai toute ma vie. M. l'évêque de la Rochelle me mande qu'il a un neveu à la mode de Bretagne, de son nom, qui est capitaine dans le régiment de Bigorre; son nom est M. Champfleur. Ce prélat s'intéFesse très vivement pour son parent, et me prie très fortement de vous le recommander. Comme j'ai une singuliere vénération pour ce très digne prélat, je

vous conjure de faire toutes sortes d'avances vers ce capitaine, pour lui faire sentir votre amitié, et pour vous assurer de la sienne. Vous me ferez même un vrai plaisir de me mander quel sera le succès de vos attentions et de vos soins, afin que j'en puisse rendre bon compte au prélat.

Si les espérances que l'on continue encore de nous donner d'une paix prochaine sont solides, nous pourrons vous revoir de bonne heure; j'en aurai une grande joie. En attendant, retrouvons-nous souvent dans notre centre, où tout est un; et ne doutez jamais de ma tendresse pour vous.

E

LETTRE IV.

Cambrai, 10 juillet 1709.

Je suis dans une vraie joie, mon cher neveu, quand je reçois de vos nouvelles, et je suis fort sensible au plaisir que vous donnent mes lettres. Je souhaite que votre santé aille bien et que vous la ménagiez, sans manquer aux fonctions de votre emploi et aux occasions d'apprendre la guerre : vos foiblesses ne vous nuiront point; elles serviront au contraire à vous humilier, et à vous tenir dans une juste défiance de vous-même, et à vous faire recourir sans cesse à

« PoprzedniaDalej »