Obrazy na stronie
PDF
ePub

La Caladre figure dans le roman d'Auberi: celle-ci, entrant dans le verger du palais, compte cet oiseau parmi ceux dont le chant s'y fait entendre:

Auberi fu apoiés au saucel,

Voit le peisson néer par le gravel,

Oi l'aloe, la melle et l'estornel,

Et la chalandre chanter sous l'arbrissel.

Dans Partonopeus de Blois, il est question de tigres vivant au milieu des précipices et se baignant dans la boue, comme les porcs :

Es desrubans li tygre maignent,

Qui, comme porc, en tai se baignent.

L'auteur du Bel Inconnu, poème de la Table-Ronde que nous venons de publier, mentionne, comme se trouvant représentés à la cour du roi Arthur, quelques-uns des animaux du Bestiaire: caucatrix, léopard, lion, dragon, serpent volant, alérion, papegai, papemor. Il y est aussi question de la panthère :

Ço est une beste marine :
Plus souef flaire que canele;
Ainc Dius ne fist beste si bele.
Dalès la mer paist la racine;
Et porte si grant medecine,

Qui sor lui l'a ne craint venin,
Tant le boive soir et matin.

Un autre poète compare l'homme puissant au faucon, et le pauvre au poulet le premier, flatté pendant sa vie et jeté

1

Ms. 7227 fol. 70, cité par P. Paris. Hist. litt. de la France, t. xxII, p. 326.

sur un fumier après sa mort; le second, jouet et victime des faucons tant qu'il existe, mais servi pompeusement sur la table des grands seigneurs, lorsqu'il a été tué '.

Les Lapidaires sont aussi très-souvent mis à contribution. par les poètes du Moyen Age. Dans les poèmes de Raoul de Cambrai et d'Ogier le Danois, les escarboucles jettent une clarté qui fait resplendir tous les lieux environnants. Dans celui d'Eracles, publié par M. Massmann, le héros reçoit de Dieu le privilége de connaître les propriétés mystérieuses des pierres. Sur le tombeau de Blanchefleur, dans le charmant poème de ce nom, brillent la plupart des pierres précieuses dont le Lapidaire contient la description:

Pieres i a qui vertus ont,

Et moult grant miracles i font,
Jaconces, saffirs, calcedoines,
Et esmeraudes et sardoines
Pelles, coraus et crisolites

Et diamans et amecites.

Il est dit dans le même poème que sur une tablette d'or étaient représentés quelques-uns des événements de la guerre de Troie. L'épée de Pâris est ornée d'une escarboucle :

El poumel desus ert asis

Un escarboucle de grant pris ;
N'est sous ciel si orbes celiers,

S'il i estoit li boutilliers,

Ne péust, sans autre clarté,

Cler vin connaistre d'ysopé.

Dans le Clericalis disciplina d'Alphonse, il est question d'un serpent dont les yeux étaient des jacinthes.

Il est souvent question, dans ces sortes d'ouvrages, de l'aimant, appelé aussi diamant, qui joue un grand rôle dans

1 C'EST LA COMPARAISON DU FAUCON.

-

Ms. de la B. I., 6988.

les Lapidaires. Cette montagne d'aimant qui, dans les Mille et une Nuits et le Voyage de Sindbad-le-Marin, attire à elle les vaisseaux voguant en pleine mer, se trouvait déjà mentionnée dans le Pseudo-Callisthène. Nos trouvères n'ont pas manqué de faire figurer dans leurs récits une pierre aussi fameuse. Témoins ces vers du roman d'Æneas:

Tot environ ont fait III rens

De Maignetes, par molt grant sens,
D'une piere qui molt est dure.
Li magnete est d'itel nature

Ja nus hom armés n'i venist
Que la pierre a soi ne traisist,
Tant i venissent à haubers

Ne fussent lues al mur ahers '.

Dans le roman de Huon de Bordeaux, la montagne de diamant attire et fait périr le navire qui porte ce preux chevalier. Entraîné par un torrent sous un souterrain, Huon est éclairé pendant la nuit par l'éclat des pierres précieuses dont le lit de la rivière souterraine est tapissé. Il prend quelques-unes de ces pierres l'une est une escarboucle et l'autre une topaze. La première garantit celui qui la porte de toute espèce de poisons et d'enchantements, et celui qui sera possesseur de la seconde n'aura plus à craindre aucun péril, soit par le fer, soit par le feu. Une autre rendait invisible. Ce sont là précisément les propriétés attribuées à ces pierres par les auteurs des Lapidaires.

Li romans d' Eneas, par M. Al. PEY, p. 6.

La fin au prochain numéro).

C. HIPPEAU.

C de linas del 1861

Lith Desavary-Dutilleux, Arras.

X Siecle. I. Ms Anglo-Saxon du British Museum, Cotton, Claudius, AI XI® Siècle, 2 Bibl. imp_anc. fonds lat. N: 8. 3 el 4. Bibl de Valenciennes, 460. T. 4.XI.XII Siecle 5 Peint murale de l'Abbaye de Nonnberg à Salzbourg.– 6. Peint murale de la Catacombe dite Platonia à Rome 7, Dalle tummulaire de l'Evêque Barthelemy de Vir 1150) à la Cath. de Laon – 8 Sceau de l'Eglise de Saint-Omer (1166) XIII: Siècle. 9. Bibl. de Troyes, N° 103.

« PoprzedniaDalej »