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avoir formulé dans les siècles primitifs les dogmes et les croyances, eut soin d'en surveiller la pratique et d'en diriger l'expression, n'y avait-il pas tout un ensemble qui constituait une véritable et harmonieuse unité?

Cette opinion, qui sert de but et de point de ralliement aux archéologues, ne saurait être combattue sérieusement, et de tout temps les explications n'ont pas manqué, pour donner un sens raisonnable et sérieux aux produits les plus bizarres en apparence de l'imagination des écrivains, des poëtes et des artistes. Il faut avouer cependant qu'en étudiant la symbolique du Christianisme, ou les productions mystiques qu'il a inspirées, on s'est le plus souvent abandonné à des hypothèses, et que ce n'est pas toujours d'une manière méthodique et scientifique que l'on a cherché à interpréter les monuments du Moyen Age.

(La fin au prochain numéro).

C. HIPPEAU.

STATIONS DU CHEMIN DE LA CROIX

de M. Ed. Viollet.

Nous avons déjà dit quelques mots du remarquable Chemin de Croix sculpté par M. Édouard Viollet de Lyon (tom. IV, page 46). Nous donnons ici une gravure qui, mieux que toute description, donnera l'idée de cette œuvre éminemment chrétienne. Nous croyons rendre par là un véritable service aux ecclésiastiques qui se trouvent parfois bien embarrassés pour choisir des stations réunissant tout à la fois le sentiment religieux, la perfection de la forme et la modération du prix. Nos lecteurs se rappellent sans doute les judicieuses critiques que M. Grimouard de Saint-Laurent a publiées dans notre REVUE (tome III, page 112) sur ces nombreux Chemins de Croix qui ne s'inquiètent nullement de satisfaire aux conditions les plus essentielles de l'art et du goût. Quand bien même on pourrait approuver sous beaucoup de rapports quelques compositions de gravure ou de peinture, il est souvent bien préférable de recourir aux sujets sculptés, qui s'harmonisent mieux avec l'architecture et qui trouvent plus facile

ment une place convenable. La station dont nous offrons le dessin est la douzième du Chemin de Croix; c'est Jésus qui

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meurt sur la croix. L'auteur s'est inspiré des meilleures tra

ditions du Moyen Age. Le Sauveur est ceint d'un tablier de la dimension qu'on lui donnait au XIIe siècle; ses pieds sont attachés avec deux clous. La Vierge et le Disciple bien-aimé sont auprès de la croix dans l'attitude de la douleur. L'Église, personnifiée par une jeune femme couronnée, tient d'une main la croix, et de l'autre, le calice dans lequel elle recueille le sang du Sauveur, source des grâces qu'elle doit répandre sur la terre. Au côté opposé, la Synagogue, un bandeau sur les yeux, courbant sa tête humiliée, tournant le dos au signe du salut, tient des deux mains un étendard. Mais personne ne viendra plus s'y ranger, car sa hampe est brisée. Au-dessus d'elle, un ange sur la tête duquel brille un croissant, représente la lune, symbole de l'ancienne loi, qui, comme l'astre des nuits, n'a pas une lumière qui lui soit propre, mais emprunte son éclat à la Loi nouvelle. De l'autre côté, c'est l'ange du soleil, image du Nouveau Testament; mais il voile ses rayons attristés, en face du déicide dont il est témoin.

Ces stations exécutées en stuc d'albâtre sont d'une très-' grande solidité et peuvent impunément braver l'humidité. Les cadres sont en cuivre doré; il y en a aussi en bois de noyer d'un prix beaucoup inférieur. La hauteur est de 40 centimètres et la largeur de 30. Le dépôt de ces stations se trouve à Lyon, chez MM. Fabvier, place de l'Archevêché, et à Paris, chez notre libraire-éditeur '.

J. CORBLET.

Le prix est de 900 fr. avec des cadres de cuivre; de 500 fr. avec des cadres en bois de noyer.

FETE PATRONALE

des Imprimeurs et Libraires'.

Les imprimeurs ont adopté pour patron saint-Jean-PorteLatine, dont ils célébraient la fête le 6 mai, date du martyre de cet Apôtre 2, sans que la tradition nous ait transmis le motif de ce choix.

Longtemps avant l'invention de l'imprimerie, il existait à Paris une Confrérie de Saint-Jean-l'Évangéliste, fondée en l'église Saint-André-des-Arts, et dont faisaient partie les libraires, les historieurs su enlumineurs, les parcheminiers et relieurs de livres, sous le titre de Suppôts de l'Université.

Les imprimeurs, nouveaux apôtres de la transmission de la pensée, par des moyens bien autrement puissants que ceux des écrivains ou scribes, leurs devanciers, sont entrés dans la

Cet article est détaché d'un ouvrage que M. Pouy doit publier prochainement sous ce titre : Recherches historiques sur l'imprimerie et la librairie à Amiens.

* On sait que saint Jean l'Évangéliste fut martyrisé à Rome le 6 mai de l'an 92, devant la porte que l'on nommait Latine. On le plongea dans une chaudière pleine d'huile bouillante, qui se changea en rosée pour lui et brûla ses bourreaux; ensuite il fut envoyé par Domitien en exil dans l'île de Pathmos, où il composa son admirable Apocalypse.

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