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>> Il se prend aux lacs de Savoie ; et je pense que c'est >> celui duquel Aristote fait mention entre les poissons » des lacs et rivières, qui est nommé ballerus. » (Extrait du Dictionnaire étymologique ou Origines de la langue françoise, de Ménage.) Le mot bordelière est-il encore usité à Lyon, comme il l'était du temps de Rondelet, c'est-à-dire, au seizième siècle? Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'on le trouve dans le dictionnaire de l'académie et dans celui de Gattel.

BOURDIFAILLE, s. f., lugdunensisme omis par M. Molard, et qui signifie bombance, prodigalité, excès, désordre. C'est une bourdifaille, c'est une vraie bourdifaille. Tout va dans cette maison à la bourdifaille.

CAMION, S. m., sorte de petit haquet, traîné par un cheval ou par deux hommes, et dont on se sert pour voiturer quelques marchandises. GATTEL. L'Académie n'admet camion que dans le sens de fort petite épingle. Le camion, voiture, sert à transporter les ballots et marchandises dans l'intérieur de la ville. Camionner, camionneur, camionnage, sont des composés de ce mot usité à Lyon. Viendrait-il du grec xaux, à terre, sur la terre, humi, la voiture qu'il désigne étant très-basse ?

CHANIN, adj., de chien, qui tient du chien, du latin caninus. On dit à Lyon un temps chanin, pour un temps sombre et froid. Une des rues de cette ville se nomme Bourgchanin.

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CHAUD-ET-FROID s. m. On appelle à Lyon un chaud-et-froid ce refroidissement subit qui arrête la transpiration et donne des maladies quelquefois mortelles. Il a pris un chaud-et-froid. Il est mort d'un chaud-etfroid.

CHEFTAINE, 5., féminin de chef, usité dans quelques-unes de nos administrations de bienfaisance, et notamment dans celle du dispensaire, pour désigner une femme placée à la tête d'une des branches du service (1).

CLAUDE, s. m. formé figurément du nom d'un homme du peuple, et qui se prend en mauvaise part. M. Nodier, Examen des dict,, art. Claude. Un Claude signifie un niais, un imbécille, peut-être aussi par allusion à l'empereur romain de ce nom. Doit-on le prononcer comme s'il avait pour initiale ung? M. Molard soutient l'affirmative « Prononcez, dit-il, le c comme un g, ainsi » que dans Claudine, second, secondement. » M. Nodier croit, au contraire, que si le mot était français, il faudrait le prononcer comme on l'écrit. Quoi qu'il en soit, Rubys nous apprend dans ses Privileges des habitans de Lyon, 1574, pag. 23, que de son temps on disait et que même on écrivait indifféremment Claude ou Glaude. Il y a un cas où il nous semble que l'usage veut qu'on emploie la seconde de ces prononciations : c'est lorsqu'on parle de l'espèce de prunes, connue sous le nom de prunes de reine Claude.

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CLIMATÉRIQUE, adj. des deux g. Il serait plus exact d'écrire, comme on l'a fait autrefois, climactérique, conformément à l'étymologie: car cet adjectif vient de haps dont la racine est aλipag, échelle. « Il n'a » d'usage que dans ces phrases, an climatérique, an

(1) Ne trouve-t-on pas dans nos anciens auteurs le mot chieftain, au masculin; et n'y aurait-il pas quelque analogie entre ce mot ancien et le mot actuel capitaine?

D. P. S.

» née climatérique, et signifie chaque septième année de >> la vie humaine, et particulièrement la soixante-troi»sième, qui est le neuvième septénaire. » L'ACADÉMIE. Ce mot a été dernièrement l'objet d'une méprise assez singulière deux académiciens de province l'ont cru un adjectif tiré du substantif climat, et dans des discours qu'ils ont prononcés dans la même séance publique, l'un a parlé de la situation climalérique de Lyon, et l'autre de la position climatérique des peuples.

DARE, s. f., expression vicieuse oubliée par M. Molard, et qui signifie scène violente, injures, inveclives. Faire une dáre à quelqu'un, lui faire une scène, le maltraiter, l'attaquer violemment de paroles.

EAU, s. f. On l'emploie figurément pour fleuve ou rivière. Passer l'eau, traverser la rivière en bateau. De l'autre côté de l'eau, de l'autre côté du fleuve ou de la rivière. Par eau on désigne à Lyon le Rhône ou la Saône. On appelle gens de de-là l'eau, suivant l'Académie, des gens qui ne savent pas les choses du monde, et, suivant un commentateur de Rabelais, des gens dangereux, à qui l'on ne peut se fier.

ECLAINE, adj. des deux g., mot vicieux et populaire qui est du nombre de ceux que M. Molard n'a pas recueillis, et qui sert à exprimer l'état d'un tonneau, d'un cuvier ou gerle, d'une benne ou d'une seille (voyez ce que nous avons dit de ces mots ), dont les douves, appelées ici duelles, sont desserrées et disjointes.

ENIVRER. Énivrer, faute d'orthographe et de prononciation très-commune en province. Ecrivez enivrer et prononcez en-ivrer, en faisant sentir la liaison du n avec

l'i, comme dans en outre. On doit pareillement écrire enorgueillir, et prononcer en-orgueillir.

EPOUX. Mon époux, au lieu de mon mari, « est du >> bon ton de province. » M. NODIER, Examen des dictionnaires, art. Homme. Il en est de même de mon épouse, au lieu de ma femme. Les femmes du peuple disent mon homme ou notre homme.

FAIRE. Fais-je, fait-il, fit-il, pour dis-je, dit-il, etc. Cette manière de parler, usitée par le peuple, est ancienne dans la langue; on la retrouve fréquemment dans les écrivains du seizième siècle.

FEUILLETTE, S. f., « Feuillette, feillette, fillette, » tonneau de vin de la contenance d'un demi-muid. » Suivant Henri Etienne, dans son abrégé de Arte » vascularia, de Lazare Baïf, les habitans de Lyon >> auraient donné le nom de fillette à une mesure de deux pintes; Ménage (1) prétend que le mot feuillette vient » de l'italien foglietta, mesure de vin. Ce mot, fait-il >> observer, n'étant pas ancien dans la langue italienne, >> en celte signification, il serait possible qu'il eût été >> emprunté du français. » M. DE ROQUEFORT, Dict. élymolog. de la lang. fr., art. Feuillette.

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Dans l'article qu'on vient de lire, au lieu d'Henri Etienne, il faut Charles Etienne. C'est, en effet, ce dernier qui a donné un abrégé de l'ouvrage de Lazare de Baïf, intitulé de Vasculis ou de re vasculario, Paris, 1535, in-8.o Le passage dont il s'agit, s'y trouve, pag. 38, en ces termes: Lugdunenses fillettam appellant quasi fideliam: quæ duplicem pintam continet. La fidelia

(1) Dict. étym., art Fillette.

des anciens était un vase de terre de Samos propre à mettre des liquides. Voy. Nonius Marcellus.

FILIATRE, ou fillâtre, s. m., ancien mot lyonnais qui signifiait gendre, suivant Ménage, Dict. étymol., ou beau-fils, suivant Spon, Recherch. des Antiq. de Lyon, pag. 47. Pasquier, Recherch. de la France, VIII, 50, nous apprend que ce mot auquel il donne la seconde des significations que nous venons d'indiquer, était déjà ancien de son temps : « Nos ancestres...., dit» il, userent du mot parastre, comme de marastre » pour descouvrir celuy que nostre mere avoit espousé >> en secondes nopces, et semblablement de fillastre pour » nommer le fils de nostre mary ou femme, qui estoit >> issu d'autre mariage. »

ע

Spon, loc. cit., rapporte une inscription antique en latin où filiaster est pris dans ce sens et employé par conséquent comme synonyme de privignus.

FROID. Elre en froid avec quelqu'un, nous sommes en froid, expression lyonnaise qui signifie que l'amitié qu'on avait pour quelqu'un a souffert quelque altération. On peut dire, d'après un exemple cité par l'académie, il y a du froid entre nous. Les auteurs latins ont employé frigus dans le même sens.

Majorum ne quis amicus

Frigore te feriat.

Horat, Sat. II, 1, 63-64.

Votienus Montanus et amicitia Tiberii notus et frigore. Sénèque, Epist. 123.

(Munatius Plancus ) refrigeratus ab Antonio. Velléius Paterculus, II, 44.

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