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» truffes, dit à ce sujet M. Etienne dans sa Notice sur le » Tartuffe, Paris, Panckoucke, 1824, in-8.o, viendraient >> donc de la tartufferie: peut-être n'est-ce point parce

qu'elles sont difficiles à découvrir qu'on leur a donné >> ce nom, mais parce qu'elles sont un moyen puissant » de séduction, et que la séduction n'a guère d'autre but » que la tromperie. » Quoique ceci ait tout l'air d'une plaisanterie, il y a trop de rapport entre les mots dont il s'agit pour qu'il n'ait pas existé aussi quelque analogie secrète entre les choses qu'ils exprimaient. Je laisse à de plus habiles le soin de résoudre ce problème qui n'a peut-être pas encore été assez soigneusement examiné, quoiqu'on s'en soit souvent occupé, et qui offre un grand intérêt, puisqu'il concerne le titre du chef-d'œuvre de la scène française; mais je peux du moins indiquer à ceux qui voudraient se livrer de nouveau à cet examen, un passage d'un de nos plus anciens écrivains, propre, si je ne me trompe, à jeter quelque lumière sur la question. Dans ce passage que le hasard m'a fait tomber sous les yeux, on trouve les mots truffe et tartuffe tels que nous les écrivons aujourd'hui, mais, avec une signification qui, bien que difficile à déterminer précisément, diffère de celle que chacun d'eux a conservée. Il s'agit d'une stance du poëme de Martin Franc, intitulé le Champion des dames. On sait que l'auteur vivait vers le milieu du quinzième siècle. La stance en question se lit au verso du folio cxlvij de son livre, édition de Paris, Pierre Vidoue, 1530, petit in-8.° Je crois devoir, pour plus d'éclaircissement, en transcrivant ici cette stance, transcrire également celle qui la précède. Franc-Vouloir, un des principaux personnages du poëme, y parle de loutrageuse luxure daulcuns, et s'exprime ainsi :

Mais or suis contrains et hastez
De dire de nos damoiseaulx
Qui font faire les grans pastez
Plains d'espices et moiniaulx
Affin que leur entre es boiaulx

Quelque chaleur pour les rains poindre
Encor les affaitez rigaulx

De certain huile se font oindre.

Ie tais estancon et tartuffes

Et maintes choses quaulcuns prenent
Pour leurs luxurieuses truffes (1)
Soustenir, dont par trop mesprenent
Car contre nature se tiennent
Las comme peut dieu endurer
Que les ordures quilz maintiennent
Puissent si longuement durer.

HISTOIRE.

De la fraternité consanguine des peuples de Lyon et de Milan, dissertation, par M. l'abbé Guillon de Montléon, conservateur de la bibliothèque Mazarine à Paris ( II.c article ).

II. Le territoire que ces Insubres avaient occupé dans notre Gaule, est celui qui, plus long que large, a sa base sur la ligne de Lyon à St-Chamond, et s'étend entre le Beaujolais et les montagnes d'Auvergne, jusqu'à l'Autunois où dominaient les Eduens (2). Ces Insubres

(1) Truffe semble vouloir dire ici luxe, délices, du grec Tpup qui a la même signification.

P. S.

(2) Voyez Geographia vetus, par Pierre Berti, et la Géographie ancienne de Danville.

dans

y avaient eu une ville qu'ils nommaient Mediolanum et dont un explorateur de l'empereur Théodose 11, le premier quart du cinquième siècle de l'ère chrétienne, crut reconnaître des ruines, et marqua le site présumé sur la carte qu'il fit des pays qu'il avait parcourus. Le territoire où il ne croyait pas pouvoir se dispenser de voir ces ruines, était encore appelé de son temps, l'Insubrie de la Gaule lyonnaise (1).

Quelques auteurs du dix-huitième siècle ayant avancé que le Mcdiolanum des Insubres de notre Gaule avait existé au lieu où l'on voit le village de Malain, près Dijon et que le mot Malain était une contraction du nom gaulois Mediolanum, notre incomparable géographe Danville leur objecta victorieusement « que le site de Malain avait appartenu, non aux Insubres, ni aux Eduens, mais aux Lingons, (aujourd'hui Langrois), peuple puissant, qui ne releva jamais des Eduens, et que c'est pour avoir été du territoire des Lingons, que Malain appartient au diocèse de Dijon, formé (dans le dernier siècle) en grande partie, d'un démembrement du diocèse de Langres (2). » D'autres supposaient que ce Mediolanum avait existé entre Feurs et Roanne ; mais Danville, calculant les distances marquées en milles romains par l'explorateur de Théodose, croyait pouvoir assurer que cette ville fut située entre Lyon et Feurs, à l'endroit où est le bourg de Meys, « dont le nom, disait-il, conserve de l'analogie avec le premier et le principal des deux membres dont celui de Mediolanum est composé ; et

(1) Voyez Tables Antonine et Theodosienne, comparées par Peutinger, édition atlantique de F. Christophe Scheyb, Vienne, 1753.

(2) Notice de la Gaule, au mot Insubres.

« c'est, ajoutait-il, en tronquant les anciennes dénominations, qu'on les a communément altérées (1). » Ainsi Danville rapprochait beaucoup de Lyon ce Mediolanum. Le père Pierre L'Abbé dans ses curieuses dissertations sur Lyon, en 1664, avait été plus hardi en conjectures à cet égard, sans oser toutefois l'être dans ses explications, de peur de choquer les préjugés de son temps. Il paraît avoir cru que le Mediolanum de l'Insubrie lyonnaise fut Lyon même; car en rappelant que nos Insubres, après avoir franchi les Alpes, et s'être établis dans l'Insubrie d'Italie, y bâtirent une ville qu'ils appelèrent Mediolanum, ce savant dit que par là ils se donnèrent en Italie un autre Lugdunum. C'était insinuer assez formellement que la ville de l'Insubrie lyonnaise qu'ils avaient abandonnée, était celle-là même que nous appelons Lyon: Et Mediolanum, alterum Italia Lugdunum condiderunt (2). Du fond de cette idée, s'il était permis de s'y arrêter, on verrait jaillir des lumières, ou du moins quelques éclairs capables de percer, jusqu'à un certain point, les ténèbres épaisses dont l'origine de Lyon reste enveloppée ; car il est démontré, pour les gens instruits, dont le prestige du nom romain n'éblouit pas l'intelligence, que notre Lugdunum avait existé long-temps avant ce lâche et traître Plancus, auquel de passionnés latinisans ont fait attribuer, par le vulgaire, la fondation de cette ville. A-t-on jamais observé que Jules César n'avait pas voulu la nommer dans son récit de la conquête des Gaules; que même au temps d'Auguste, elle n'avait

(1) Notice de la Gaule, au mot Mediolanum, 46° 23°, et Eclaircissemens géographiques sur l'ancienne Gaule, par le même auteur.

(2) Dissertatio XVII.

pas encore, d'une manière généralement déterminée le nom de Lugdunum? Strabon la nommait tantôt Λούγουδουνον, et tantot Λούγδουνον. Dion Cassius et le vieil auteur du Livre des fleuves disaient Lugodunum. Dans plusieurs inscriptions antiques on lit: Lugudunum (1). D'autres écrivains du même temps l'appelaient Lugdus (2). En divers écrits anciens, elle est nommée tantôt Leopolis ( ville du lion), et tantôt Leontopolis (3), sans qu'on sache si ce fut depuis le séjour qu'y fit Marc-Antoine, ou antérieurement, comme l'a cru le père L'Abbé. Dans un rescrit de l'empereur Constance, notre Lyon est nommé Lygdunum (4); et dans le manuscrit des Pandectes, découvert à Florence, vers 1553, les Lyonnais sont appelés Lygdonenses (5). On ne doit pas négliger de remarquer que ces divers noms, qui cependant avaient une physionomie commune, étaient, la plupart, venus des Romains, de même que celui d'Albii, qu'au temps de Pline, ils don

(1) Voyez Notitia Galliarum, par Adrien de Valois. (2) C'était comme très-familier avec l'antiquité, qu'en 1550, le docte et malheureux Barthélemi Aneau, victime sanglante d'une perfidie imitée des Grecs au siége de Troye, nommait Lyon Lugdus, dans une épigramme latine dont le Laboureur a cru devoir enrichir son précieux livre des Masures de l'Isle-Barbe, pag. 177 du tom. II. (3) Idem, ibid., et le P. Pierre L'Abbé, dans sa Dissertation XIX.

(4) Adrien de Valois, Notitia Galliarum.

(5) Idem, ibid., où il dit: Cujatius, in capit. XXXIII, libri XXVII Observationum suarum, testatur, in archetypo Pandectarum Florentiæ, scriptum esse Lygdonenses, libro ultimo de Censibus.

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