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breux auditoires, pour s'attirer plus de regards, détourner l'attention des fidèles par l'attirail de la vanité. On entend la parole de Dieu avec un cœur qu'enflamment la volupté, l'ambition, la vengeance. Quel fruit peut produire la divine semence, sur des cœurs ainsi disposés ?

ADEL. C'est une terre sèche et aride; une terre hérissée de ronces et d'épines; le bon grain ne peut y fructifier. Que devonsnous faire pour que nos cœurs deviennent comme cette bonne terre dont parle l'Evangile, et qui rapporte au centuple?

CHRIST. Il faut entendre la parole de Dieu avec foi, avec humilité et un saint désir de la mettre en pratique. Je dis avec foi; car c'est Dieu qui nous parle par son ministre. Jésus-Christ ne dit-il pas à ses Apôtres : « Celui qui vous écoute m'écoute?» Ce n'est donc pas l'homme que nous devons chercher au sermon, c'est Dieu seul. Recueillons les oracles de l'Esprit-Saint; ne cherchons, ni les discours sublimes, ni les phrases cadencées, ni les expressions choisies; préférons les exhortations touchantes et pathétiques; aimons les Prédicateurs qui prêchent plutôt pour instruire que pour

briller. Un homme touché de Dieu fait passer dans nos cœurs le feu divin dont il est enflammé. Il est ordinaire, après un sermon, d'entendre des personnes qui disent: Ah! que tels et tels ont bien dû se reconnoître; le prédicateur les a peints à merveille, ils sont bien aveugles, s'ils ne se reconnoissent. Ne dites, ni ne pensez rien de semblable, mes chères amies; ne pensez qu'à vous-mêmes; cherchez à vous reconnoître dans les différens tableaux que trace le prédicateur. Ce n'est pas assez que d'entendre la parole de Dieu avec humilité, il faut encore l'entendre avec désir d'en profiter. C'est un pain spirituel; on n'en tire aucun fruit quand on le prend avec dégoût. Si au contraire, vous le prenez avec plaisir, si vous avez peur d'en perdre la moindre partie, il vous nourrit, il vous anime, il vous fortifie, il vous soutient durant votre pélerinage, jusqu'à ce que vous parveniez à la terre de promission, qui est le Ciel.

ADEL. Le second moyen d'obtenir la persévérance, c'est la prière. Dieu veut être prié. Jésus-Christ nous a dit : « Priez sans cesse, et ne vous lassez point. Demandez.

et vous recevrez. »

CHRIST. Oui, ma douce amie, et la prière la plus agréable que nous puissions faire à Dieu, c'est de lui demander la persévérance dans son amour. Il veut sincèrement notre salut; et, tout Dieu qu'il est, peut-il· nous sauver si nous ne persévérons point? EUPHR. Tous les jours de ma vie, je lui demanderai la persévérance.

ADEL. Si l'on nous promettoit un trésor à condition que nous le demanderions, avec quelle ardeur ne le demanderions-nous pas? C'est à cette condition que Dieu promet le plus grand de tous les biens, quelle seroit notre folie de ne pas le demander?

CLOT. C'est pour le Seigneur un agréable spectacle de voir une personne qu'anime la Foi, l'Espérance et la Charité, se prosterner à ses pieds et lui exposer ses besoins. Il lui ouvre tous les trésors de ses miséricordes, il lui prodigue ses bienfaits. Il ne peut rien lui refuser, quand elle le demande au nom de Jésus-Christ. «En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon père en mon nom, il vous le donnera. » Ce sont les paroles même de JésusChrist. Plus on demande, plus on obtient, une grâce est le prix d'une autre grâce; et

Dieu couronne ses dons par celui de la persévérance finale.

ADEL. Voudriez-vous, ma petite maman, continuer votre ouvrage, et nous parler de la fréquentation des Sacremens ?

CHRIST. C'est dans ces canaux vivifians que nous puisons la vie et la force. Sommes nous infirmes, avons · nous reçu quelques blessures dans le combat? la pénitence nous guérit et ferme toutes nos plaies. Nous trouvons dans l'auguste sacrement de nos autels un pain sacré qui nous fortifie.

ADEL. Un homme attaqué d'une maladie dangereuse, a recours au remède et ne meurt point. Un autre prend la nourriture dont il a besoin et ne tombe point en défaillance. Faisons de même pour notre ame: dès les premières chutes, ayons recours à la pénitence; le poison funeste du péché, ne séjournant point en nous, ne pourra nous affoiblir. Recevons le pain de vie; nourrie de cet aliment céleste, notre ame croîtra chaque jour en force et en vertu, et ne mourra point à la grâce.

EUPHR. Vous nous avez dit, M.lle Christine, qu'un autre moyen de conserver la

grâce, c'est de fuir les occasions. Ceci me touche particulièrement; hélas ! à combien de périls ne serai-je pas exposée ?

CHRIST. Vous voulez donc, mademoiselle Clotilde, que je tienne toujours votre place. Il ne m'appartient pas d'enseigner en votre présence.

CLOT. Je me garderai bien de vous interrompre. Continuez à nous édifier, chère amie.

CHRIST. Par nécessité, ou par devoir, sommes-nous dans une occasion dangereuse, Dieu qui voit la droiture de nos intentions nous en fera sortir sans aucun mal; mais si, par témérité, nous bravons le péril, notre imprudence sera punie, et tôt ou tard nous tomberons. Eh! comment, sans miracle, résister à tant d'ennemis qui ont juré notre perte? Pouvons-nous espérer la victoire lorsque nous allons sans armes, à un combat où Dieu ne nous appelle point et qu'il nous ordonne de fuir ? Il n'autorise point une témérité indiscrète. « Qui s'expose au péril, périra. >>

ADEL. Fuyons, ma chère Euphrasie, fuyons; il n'y a de sûreté pour nous, que dans les bras de notre aimable Père.

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