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semblait quitter à regret l'étang splendide, la bête expirée, la meute impatiente, et les veneurs rangés à l'entour.

En revenant an château de L..., nous rencontrâmes les deux fils du comte qui avaient chassé à la plume, tandis que nous chassions au poil. Leurs superbes gibiers étaient gardés à vue dans un carrefour du bois par un chien d'arrêt, qui me parut le digne commensal de Bobêche.

- En effet, me dit le comte, les deux font la paire. Je vous montrerai, un de ces jours, Galimafré à l'œuvre, et je vous conterai aussi son histoire...

Bobêche était arrivé avant nous. Il nous attendait à la grille, et il sonna joyeusement notre entrée.

- Tel que vous le voyez, nous dit le comte, il pourrait m'épargner les frais d'un concierge et d'un valet de chambre. N'ayant plus d'autre moyen de se rendre utile, il passe la journée à garder ma porte et à m'annoncer mes visites. Au moindre bruit de la sonnette, il accourt aussi vite que l'àge le lui permet. Il a une manière de donner de la voix pour les amis, pour les inconnus, pour les gens comme il

faut et pour les suspects. Il se ferait tuer sur place avant de laisser passer un homme de mauvaise mine. Comme il se défie de son oreille depuis peu, il tient son regard braqué sur la sonnette, et dès qu'il la voit osciller, il se rend à son poste, avertit la maison et accompagne la visite.

Mais en fait d'esprit, Bobêche nous réservait le bouquet pour le soir. Comme tous les veneurs bien nés, le comte de L... a un fournil chauffé pour ses chiens.

Après le dîner, nous allâmes voir la meute repue de sa large curée et rangée autour des flammes pétillantes. Rendre les expressions variées de toutes ces figures parlantes serait chose impossible. Derrière le comte, arriva d'un pas lent maître Bobêche, qui voulait aussi prendre un air de feu. Il essaye en vain de se glisser à travers les rangs serrés. Le moindre basset tient à sa place et le repousse sans pitié ni respect. Au moment où, indigné de l'égoïsme des chiens, j'allais les écarter d'un coup de fouet devant leur doyen glorieux :

Laissez faire, dit le comte en me retenant la main,

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Gibier gardé par un chien, d'après le Bobêche est fier, il refuserait l'aumône du foyer, et il saura bien s'y installer sans intervention étrangère.

Bientôt, en effet, le vétéran se retire d'un air dédaigneux; il sort doucement par une petite porte à lui connue. Je le vois par la fenêtre se traîner jusqu'auprès d'un bosquet voisin. Là, il dresse la tête et entonne d'une voix formidable le lancer le plus retentissant qui ait jamais enlevé chiens et veneurs. Le résultat fut aussi prompt qu'infaillible. La meute entière, réveillée en sursaut, à cet

tableau d'Oudry (Musée du Louvre).

appel qui ne la trompa jamais, se lève en désordre, quitte le feu, et s'élance en se bousculant par la grande porte... C'est ce qu'avait prévu et c'est ce que voulait Bobêche. Il revient philosophiquement par un détour, rentre par la porte dérobée, trouve le foyer vacant, cherche la meilleure place en tournant et en remuant la queue, et s'y installe avec la simplicité qui est l'apanage du génie...Que vous avais-je dit? murmura le comte en souriant. Je ne répondis pas. L'admiration m'avait coupé la parole. C. DE C.

.

LES

RÉCOMPENSES DE MICHEL-ANGE (1).

UNE LETTRE DE FRANÇOIS I°r.

PREMIERS OUVRAGES.

Pendant ses pérégrinations de Venise à Bologne et de Bologne à Rome, Michel-Ange, encore jeune et inconnu, se trouva sans argent et sans travail. A Bologne il y avait une loi qui forçait les étrangers à porter sur l'ongle du pouce un cachet de cire rouge; faute de ce singulier passeport, Michel-Ange se fit arréter et condamner à une amende de 50 livres. Mais Jean-François Aldobrandi, gentilhomme d'esprit et de cœur, prenant sous sa protection le jeune étranger, fit casser le jugement, et l'accueillit chez lui par une noble et généreuse hospitalité. Là il passa les soirées à lire Dante et Pétrarque, et les jours à travailler à des ouvrages que la bienveillance de son hôte lui avait procurés.

C'est alors qu'il fit pour l'autel de Saint-Dominique, dans l'église dédiée à ce saint, deux petites figures de deux à trois pieds, l'une représentant saint Pétrone, et l'autre un petit ange à genoux, d'une douceur et d'une grace charmantes. Il paraît que ces deux statues, si minces qu'en fussent les proportions, eurent un tel succès, qu'un sculpteur de l'endroit menaça sérieusement Michel-Ange de l'assassiner. La haine des rivaux augmentait en raison des talents de l'artiste. Il y avait progrès, comme on voit. A Florence c'étaient des coups de poing, à Bologne c'étaient des coups de poignard.

Il se hâta de retourner dans sa patrie, qui respirait un peu après la tourmente. On fait remonter à cette époque l'exécution d'un petit saint Jean et celle d'un Amour endormi, auquel son propriétaire cassa un bras et qu'il fit passer ensuite pour antique. La plaisanterie réussit pour le statuaire, comme elle avait réussi pour la statue, et le mystifié, cette fois, fut un cardinal, qui paya deux cents ducats un morceau de sculpture dont il n'eût voulu pour rien s'il l'avait su moderne. Il est vrai que l'artiste ne toucha que trente écus sur cette somme; car il avait vendu l'Amour comme étant réellement de lui, sans compter que tout l'or du monde n'aurait pu décider Michel-Ange à mutiler si cruellement son œuvre. Mais Son Eminence fut punie par où elle péchait. Les connaisseurs de cette force sont la providence des brocanteurs.

Par un hasard des plus singuliers, Michel-Ange, tout en dessinant à la plume une main qui est restée, racontait à un ami du cardinal qu'il était l'auteur de la petite statue que Son Eminence avait achetée de seconde main, comme antique merveille du talent de ce jeune homme; et frappé par une révélation si extraordinaire, l'ami du cardinal engagea Michel-Ange à le suivre à Rome, où il ne manquerait pas d'occasions de travailler et de se faire connaître. L'artiste accepta, et à peine eut-il fait son entrée dans la ville éternelle, que les commandes abondèrent de toutes parts, et que son nom cessa d'ètre obscur.

Le premier ouvrage qu'il fit, pour Giacomo Galli, est le Bacchus de la galerie de Florence. Le dieu est couronné de pampres; sa figure est souriante; son regard, déjà voilé par l'ivresse, se porte avec amour sur une coupe qu'il

(1) Voyez les trois articles de M. Alex. Dumas, sur MichelAnge, t. XV, p. 1, et XVII, p 18 et 57.

tient de la main droite. Il semble déjà ne plus s'apercevoir de ce qui se passe autour de lui; car un charmant petit satyre, prodige de malice et d'espiéglerie, mange impudemment des raisins qu'il vient de dérober au dieu des buveurs.

LA PIETA.

Au Bacchus succéda presque immédiatement le beau groupe della Pietà (1), exécuté par ordre du cardinal de Saint-Denis. C'est Marie, qui soutient sur ses genoux le corps de son fils qu'on vient de détacher de la croix. Le succès qu'obtint ce groupe, lors de la première exposition, fut tel, que Vasari ne trouve pas de mots assez hyperboliques pour en faire l'éloge. A en juger par l'avis des contemporains, jamais ni les anciens ni les modernes n'avaient atteint à une telle hauteur pour l'idéal de l'art; jamais le marbre n'avait été travaillé avec un soin si exquis, avec une si désespérante facilité. Cependant, au milieu de ce concours de louanges si justement méritées, la critique reprocha à l'artiste d'avoir fait la mère presque aussi jeune que le fils.

- La mère du Christ était vierge, répondit durement Michel-Ange, et la chasteté de l'âme conserve la fraîcheur des traits. Il est juste, il est permis de croire que Dieu, pour rendre témoignage de la pureté de Marie, a voulu lui laisser longtemps l'éclat de la jeunesse et la puissance de la beauté.

Malgré cette leçon, la critique ne s'avoua pas vaincue; mais aussi, malgré la critique et peut-être à cause d'elle, de nombreux admirateurs stationnaient devant le groupe della Pietà. Un jour que Michel-Ange se trouvait mêlé à la foule, il entendit un étranger demander à son voisin : Savez-vous quel est l'auteur de ce groupe?

- Certainement, monsieur; l'auteur de ce groupe est Gobbo de Milan.

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Dans la sacristie de Saint-Laurent, à Florence, comme dans tous ses chefs-d'œuvre, Michel Ange a voulu sortir des routes battues. Génie impatient et souverain, il a dédaigné la règle, méprisé la tradition, brisé les entraves; sa devise à lui, en peinture comme en sculpture, comme en architecture, est de n'imiter personne et de ne point avoir d'imitateurs.

On voit en entrant les deux tombeaux, l'un à droite, l'autre à gauche, adossés aux murs de la chapelle. L'ordonnance et la décoration du local s'harmonisent merveilleusement aux lignes de la sculpture et à la disposition des statues. Sur chacune des tombes, aux deux côtés in

(1) Voyez ce groupe, tome XV, page 18.

clinés du couvercle, sont couchées deux statues allégoriques. Tout cela est simple et grand. Rien ne trouble, dans cette paisible retraite, la méditation ou la prière. La pureté des lignes, l'harmonie de la composition, l'unité de l'ensemble, vous attirent et vous dominent par un charme singulier.

A droite c'est Julien de Médicis. C'est l'énergie, c'est la résolution, c'est la force. A ses pieds sont couchés la Nuit et le Jour.

A gauche, c'est Laurent. C'est la méditation, c'est le calme, c'est la pensée. Aussi cette statue admirable a été nommée Il pensieroso (1). Les deux figures allégoriques couchées sur le tombeau représentent, dit-on, le Crépuscule et l'Aurore. Va pour l'aurore et le crépuscule. Ce que nous affirmerons, c'est qu'on n'a jamais rien vu de plus parfaitement bean, dans l'idéal moderne, que ces quatre allégories et les deux portraits de Michel-Ange. Il ne s'agit pas de commentaires et d'analyses, ces six statues sont vivantes.

Entre les deux tombeaux, Michel-Ange a placé la Madone et l'Enfant Jésus. Ce groupe magnifique n'est pas terminé. L'attitude et le mouvement de la Vierge sont admirables de naturel et de douceur. L'Enfant Jésus a plus d'énergie et de grâce.

Tel est aussi le caractère général qu'on remarque dans la figure du Christ tenant la croix, exécuté par MichelAnge vers le même temps, pendant son séjour à Rome, et placée dans l'église de la Minerve. Dans ces ouvrages, un des plus achevés que nous ait laissés Bonarroti, le Sauyeur des hommes respire plus de terreur que de confiance. Mais jamais peut-être l'imitation du corps humain n'a atteint, sous le ciseau du grand sculpteur, un degré de vérité plus complète et plus frappante.

UNE LETTRE DE FRANÇOIS 1er.

La renommée du tombeau de Saint-Laurent franchit rapidement les Alpes, et nous avons sous les yeux une lettre de François Ier, adressée au sieur Michel-Angelo Bonarroti, par laquelle le roi chevalier supplie l'artiste de vouloir bien lui accorder la permission de mouler sa statue. Voici textuellement cette lettre curieuse, qui honore

également le roi qui l'écrit et l'artiste auquel elle est adressée :

« Sieur Michel-Angelo,

« Pour ce que j'ai grand désir d'avoir quelques beson«gnes de votre ouvrage, j'ai donné charge à l'abbé Saint« Martin de Troyes (François Frimatin), présent porteur « que j'envoie par delà les monts, d'en recouvrer, vous << priant, si vous avez quelques choses excellentes faites à « son arrivée, les lui vouloir bailler en les vous bien « payant (Digne roi!), ainsi que je lui ai donné charge, et « davantage vouloir être content pour l'amour de moi, « qu'il molle le Christ de la Minerve et la statue de No<< tre-Dame de la Febre, afin que j'en puisse aorner l'une « de mes chapelles, comme des choses qu'on m'assure « être le plus exquises et excellentes de votre art. <«< Priant Dieu, sieur Michel-Ange, qu'il vous ait en sa garde. « Escrit à Saint-Germain-en-Laye, le sixième jour de février mil cinq cent quarante-six.

«Signé FRANÇOIS.

« Signé L'AUBÉPINE. »

Puisque nous en sommes aux éloges contemporains, après la lettre du roi, citons quatre vers qu'on doit probablement à un homme du peuple, et qu'on trouva affichés contre la statue allégorique de la Nuit :

« La Notte che tu vedi en si dolci atti

« Dormire, fu da un Angelo scolpita

« In questo sano, e perche dorme ha vita;

« Destala se nol' credi, e parler' al ti. »

«La Nuit, que tu vois dormir dans une si douce attitude, « a été sculptée dans ce marbre par un ange, et puis« qu'elle dort, c'est qu'elle est vivante; excite-la, si tu « en doutes, elle te parlera. »>

Michel-Ange répondit par cet autre quatrain aux vers du poëte inconnu :

« Grato m'è il sonno e pri l'esser di sano
« Mentre che il danno e la vergogne dura,
«Non veder, non sentir m' è gran ventura;
< Peró non mi destar! oeh! parla bano!
ALEXANDRE DUMAS.

TROIS SIÈCLES APRÈS. FRANÇOIS GÉRARD.

Aux récompenses de Michel-Ange, citées par notre illustre collaborateur, nous devons en ajouter une qui honora sa mémoire trois siècles après sa mort.

C'est l'épisode le moins connu et le plus intéressant pent-être de la vie de notre grand peintre Gérard. On y verra une nouvelle preuve de ce que nous avons dit à propos de Lesueur (2), que l'influence des hommes de génie leur survit dans la postérité la plus reculée. Il s'agit nonseulement d'un chef-d'œuvre, mais encore d'une bonne action, produite par la Pietà de Michel-Ange.

François Gérard, qui devait s'immortaliser par tant de tableaux, et surtout par l'Entrée d'Henri IV à Paris, commença, comme Michel-Ange, par s'exercer dans la sculpture chez le statuaire Pajou. En 1782, sa vocation lui arracha le ciseau des mains, et le fit entrer chez le peintre (1) Voyez celle statue, tome XV, page 5. (2) Voyez Eustache Lesueur, t. XVI, p. 27.

académicien Brenet. Celui-ci, qui avait plus de routine que de talent, interdit les couleurs à son élève et ne lui permit que l'exercice du crayon. Gérard, alors âgé de douze ans, ne put supporter cette exigence. Dérobant un jour une palette et un pinceau, il alla peindre en cachette, dans un grenier, une large toile représentant une peste. C'est celle qui a figuré dans la collection de l'acteur Chenard. L'enfant avait atteint sa quatorzième année, et révélait déjà le peintre du Bélisaire.

Un matin qu'il se livrait à son travail favori, un inconnu s'introduisit dans son grenier.

-Jeune homme, lui dit-il, je suis le chevalier de Rougeville, j'aime les arts et les artistes. On m'a parlé de votre talent et de vos chagrins. Je les ai fait connaître à la reine dont l'esprit n'a d'égal que le cœur, et elle m'a chargé de vous commander un ouvrage. Venez demain travailler chez moi, vous y serez mieux qu'ici.

Gérard quitta le grenier de Brenet et courut au rendez-vous du chevalier. Il trouva, dans une chambre bien éclairée, un magnifique plâtre de la Pietà de Michel-Ange. 1- - Vous desirez, lui dit le gentilhomme, passer de la statuaire à la peinture. Voici une excellente occasion. La reine vous demande de lui traduire en couleur ce chefd'œuvre du roi des sculpteurs et des peintres.

Gérard, au comble de la joie, se mit à l'ouvrage. Il songea aux douleurs qui commençaient à frapper MarieAntoinette, comme reine et comme mère; et cette pensée, animant sa reconnaissance, lui fit suppléer à l'insuffisance de sa copie par une tendresse qui n'est pas dans la Vierge de Michel-Ange.

, M. de Rougeville fut enchanté de lui, le présenta à la reine, et le fit entrer à l'atelier de David. Cinq ans après, il remportait le second prix de Rome.

Il revint d'Italie en 1792, avec sa mère mourante. Il trouva la France bouleversée, David lancé dans la révolution, ses anciens amis suspects ou dispersés... Retiré au chevet de sa mère, il fit une seconde Pietà, plus belle encore que l'autre, et tout imprégnée de ses larmes filiales.

Bientôt sonne 93, l'an de terreur et de misère. La réquisition atteint Gérard au milieu de ses travaux. Il recourt à David, alors tout-puissant. Le peintre jacobin l'exauce; mais à quel prix? en l'associant à ses œuvres de sans-culotte, en l'inscrivant parmi les jurés du tribunal révolutionnaire !...

Figurez-vous l'horreur et les combats du jeune artiste.

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S'il refuse ce terrible honneur, il risque sa liberté et peutêtre sa vie ! S'il accepte, le voilà complice de Robespierre et du bourreau! I accepte cependant, avec l'espoir de sauver ses propres victimes. Mais bientôt, il voit où l'a mené sa faiblesse, et l'illusion de son cœur tombe devant la sanglante réalité. Il se sent les mains liées pour faire le bien et libres seulement pour accomplir le mal. Les révolutions sont comme les cylindres mécaniques. Si vous y mettez le bout du doigt, votre corps y, passe tout entier. Chaque jour les têtes les plus innocentes et les plus illustres vont du tribunal où Gérard siége, à l'échafaud qu'il ne peut renverser.

Un soir enfin, il apprend qu'il va juger Marie-Antoinette! A ce dernier coup, sa raison s'ébranle; il cherche une issue au cercle de sang... Il ne peut ou il n'ose en trouver. Son courage se réveille et s'abat tour à tour... Il voit l'œil de David dardé sur lui comme un poignard. S'il cède, il est infâme! 'S'il résiste, il est perdu! Que faire?

Il en était là, lorsqu'un homme, vêtu de la carmagnole, entre chez lui. Il reconnaît, sous l'horrible déguisement, le chevalier de Rougeville!

Ce brave gentilhomme, qui remuait alors tout Paris pour sauver la reine (1), déroule une toile qu'il portait sous le bras, et montre à Gérard la copie de la Pietà, qu'il lui avait commandée pour Marie-Antoinette...

Monsieur, lui dit-il avec force, le peintre d'un tel tableau ne peut juger la mère de Louis XVII!

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-Non! non! s'écrie l'artiste éperdu; mais comment détourner ce calice?

- Comment? reprend te clie valier; mais vous éles malade, très-malade... Vous avez une fièvre ardente... Appelez mon ami, le docteur T...., pour vous tirer une palette de sang...

Gérard a compris le noble stra tagème. Il embrasse le gentilhomme. Le docteur T... arrive; il saigne le peintre à blanc; et David le trouve épuisé dans son lit, quand il vient le chercher pour l'audience.

Voilà comment la Pietà de Michel-Ange épargna à Gérard le jugement de Marie-Antoi

nette.

Malheureusement, le chevalier de Rougeville ne trouva pas le même cœur cliez les autres jurés de la reine.

Gérard prolongea son heureuse maladie assez longtemps pour se faire rayer de la liste fatale, six semaines avant la mort de Robespierre.

Ce fut le souvenir de ce trait généreux qui imposa silence aux ennemis de son talent sous le règne de Louis XVIII.

PITRE-CHEVALIER.

(1) C'est lui que M. Alex. Dumas a mis si dramatiquement en scène, sous le nom du chevalier de Maison-Rouge

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Frontispice Le Génie du commerce, d'après le tableau des Changeurs de monnaie, de Quintin Metzys. (1) Sous ce titre modeste, nos lecteurs reconnaîtront bientôt l'étude la plus complete, la plus piquante et la plus française qui ait été faite sur l'Angleterre et les Anglais. Leur voyage à Londres avec M. F Wey leur en apprendra plus que tous les trains de plaisir. OCTOBRE 1850. DIX-HUITIEME VOLUME.

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