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mais sans voile, sans nuage, sans ombre, et tel qu'il est (1). Oh! qui pourrait dire avec quelle ardeur les Bienheureux regardent cette Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle! avec quelle soif ils se plongent tout entiers dans cette fontaine de Vie, qui les désaltère et les enivre tout à la fois! Qui pourrait dire avec quelle plénitude de joie ils sentent toute inquiétude éteinte, et combien ils se reposent calmement dans la possession de Celui qui est tout Bien! Perdus et absorbés en Dieu qui les attire, ils s'illuminent sous la clarté du Verbe qui leur est divinement communiquée, et sentent l'Esprit-Saint les posséder dans une ardeur infinie, et les inonder d'un fleuve de délices et d'une mer de voluptés.

Mille années s'écoulent comme une petite heure; mais les Bienheureux ne comptent plus ni les années ni les temps. Mille fois mille années s'écoulent; mais jamais les Bienheureux ne tournent leurs regards en arrière, pour savoir combien de jours ils ont vécu. Mille fois mille fois mille années s'écoulent encore; mais la récompense des Bienheureux reste toujours tout entière; pour eux le temps ne mesure plus leur vie; ils vivent pour l'ÉTERNITÉ.

(4) e Épitre de saint Jean, chap. ill.

Telle est la Vie Bienheureuse réservée à ceux qui ont reçu Jésus-Christ, et qui, l'ayant reçu, ont vécu comme ils devaient.

Gloire soit au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, comme elle était au commencement, et maintenant, et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

CHAPITRE XV.

Conclusion.

Vous hésitez encore? Je le vois; votre intelligence est vaincue; mais votre volonté résiste et a besoin d'un dernier coup. Écoutez donc les conseils d'un ami qui vous aime, et puisqu'il s'agit du Salut de votre âme, je vous en prie, ne me fermez point votre oreille et votre cœur.

D'abord, abstenez-vous de tout péché et de toute faute; faites effort, faites un grand effort sur vous-même, afin de vous conserver, autant qu'il vous sera possible, dans une entière pureté. Ce sont les péchés qui obscurcissent l'intelligence, qui diminuent la puissance de son regard, et qui jettent continuellement des nuages sur des vérités

que, sans eux, il nous serait facile d'apercevoir et de comprendre clairement. Ce sont les péchés qui endurcissent le cœur, qui en ferment toutes les portes, et qui en chassent Jésus-Christ, lorsqu'il frappe doucement pour voir si nous viendrons le recevoir. Ce sont les péchés qui affadissent l'âme, qui énervent sa vigueur, qui la rendent molle, distraite, incapable d'un grand sacrifice et d'une généreuse et sublime résolution.

Chassez donc les péchés de votre âme, et, à leur place, semez avec abondance les vertus et les bonnes œuvres, sur ces jours que la Providence divine consent encore à vous laisser. Soyez bon avec tous ceux qui vous entourent; avec vos serviteurs, avec vos amis, avec votre famille; Dieu est bon luimême, et il chérit ceux qui sont bons. Si vous le pouvez, soyez utile à tous ceux qui sont dans quelque nécessité ou quelque peine; soulagez ceux que la tristesse accable, et que la maison du pauvre connaisse la joie de votre visite et le son de votre voix. Jésus-Christ passa faisant le bien : imitez son exemple; il regarde, il protége, il illumine, il fortifie ceux qui s'efforcent de marcher fidèlement sur ses pas. Faites quelques aumônes; car, ainsi que l'Ange le disait au vieux Tobie, c'est l'aumône « qui délivre de la mort, qui efface les péchés et

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qui fait trouver la miséricorde et l'éternelle « vie (1). >> C'est une aumône que nous demandons à Dieu, quand nous lui demandons la vérité et le courage; pour obtenir de lui, il faut donner à ceux qui sont autour de nous.

Mais surtout, ayez recours à la prière. Songez ce qu'il en est de vous et de nous tous : que sommesnous? Néant, faiblesse, impuissance, ténèbres. Dieu, au contraire, est la Force, la Lumière et la Magnificence. Demandez donc avec de continuels et saints désirs, avec une ardeur incessante, avec toutes les puissances de votre âme, la rosée céleste, le soleil et la chaleur qui doivent descendre sur votre champ pour le fertiliser. Mettez-vous à genoux, et réunissant toutes vos forces pour cet acte suprême, dites: O mon Dieu! ô Dieu qui m'avez fait et qui me conservez la vie, ne permettez pas que je me trompe dans cette recherche, où se tromper, c'est mourir. Ne permettez pas que je m'aveugle; car je sens au dedans de moi-même je ne sais quelle résistance coupable qui m'épouvante, qui me trouble, et qui m'empêche de me plonger tout entier dans la vérité qui me séduit. Triomphez de moi-même et de ma faiblesse; faites briller inévi

(1) Tobie, chap. XII.

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