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On voit combien ces formes se rapprochent du latin haberemus, haberetis, haberent.

De même les deux personnes du pluriel de l'imparfait de l'indicatif, rappellent la conjugaison latine; ex os'avaimes, os’avaites, habebamus, habebatis. Comp. avec les anciennes formes picardes, auriemes, aviemes.

Subj., que j'euche, que t'euches, etc. Ainsi se conjuguent à l'imparfait, au futur et au conditionnel la plupart des verbes en oir. Ces formes son très voisines de la conjugaison picarde. (XIIe et XIII® siècle.)

A vous, biau sire, le deviemes conter.

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HUON, v. 6943.

AVOURIE, n. f. Envie, désir violent: « J'avais une grande avourie de vous voir.»>

|| Entrain, ardeur: « Cet ouvrier met de l'avourie au travail. » Du lat. avere.

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Ainsi se prononcent en français coutil, fusil, courtil, nombril, outil, etc. En patois, la lettre l finale ne se fait généralement pas entendre; ex.: ava, seu, mo, fi pour aval, seul, mol, fil.

AVROGNE, n. f. L'aurône des jardins.

B

BABAINES, n, f. plur. Babines, La lettre i sonne ei ou ai dans la plupart des mots terminés en ine et igne; ex fraine, rachaine, malaine, faine, gamaine, poitraine, saigne, etc., au lieu de farine, racine, maline, fine, gamine, poitrine, signe. Les citations qui suivent prouvent que cette prononciation populaire était admise même par les lettrés, par les poëtes :

Cette coupe est toute pleine;
J'en vay laver mes poulmons;
C'est le chaud et la saleine,

Ce n'est pas nous qui buvons.

OLIV. BASSELIN

Prendray-je ceste médecine?

Ouy, ouy, ne prenons pas la peine, etc.

BABET, n. p. f. ment Lisabeth.

BABOT, n. f.

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J. LE HOUX.

- Diminutif d'Elisabeth. On dit plus générale

Femme, servante lourde et stupide : « C'est une babot qui ne comprend rien. » En latin babulus signifie nigaud.

BADIGOINCES, n. f. plur.

Babines, lèvres : « La bonne dame à ce qu'elle disoit, en se délayant les badigoinces, eût bien voulu avoir souvent de telles pratiques » (Béroalde de Verville.)

<< La mousse luy est creue au gouzier par faute de remuer et exercer ·les badigoinces. » (Rab., IV, 49.)

BADRÉE, n. f. — Marmelade de pommes ou de poires qu'on étend sur les pâtisseries, sur les tartes. On a rattaché ce mot à badré qui, dans l'Orne, signifie couvert de boue, mouillé, comme vatré dérive de water, eau.

BAGNOLE, n. f. banniole, de banne.

- Voiture, charrette en mauvais état; pour

BAGOU, n. m.- Faconde gasconne, loquacité intarissable. «< Bagou de commis-voyageur.» (Voir l'illustre Gaudissart de Balzac). Bagou forme débagouler. Etym. ba, particule de dépréciation, et goule, gueule.

BAIL, n. m. Fait au plur. bails. On dit de même travails, bétails, vitrails: « Après les bails finis.» (Loysel, cité par Littré.) BAISER, v. act. Avoir commerce avec une femme. Dans la vieille langue littéraire, je ne connais que Melin de Sainct-Gelays qui ait donné à baiser ce sens érotique.

Je ne suis beau ny advenant,

Je suis malheureux de tout poinct !

Ouy, si tu ne la baisois point.

Euv. Poét., t. II, p. 230.

Voir encore pour ce mot la cinquième Sérée de G. Bouchet, t. Ier, p. 197.

Attraper, duper. « Il m'a baisé une fois, c'est assez. »

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|| Verser « Le chariot a balé en tournant. »

Être chargé, accablé, « Les pommiers balent de pommes. >> Dans ce dernier sens, baler est synoyme de abaler qu'on a vu plus haut. BALIER, v. act.— Balayer.

L

L'air estant balié des froids soupirs de bize.

AGRIPPA D'Aubigné.

« C'est jetter son argent dans la rivière........ quand ayant basti une grande et superbe maison, elle demeure vuide par faute de revenu, et qu'il faille employer plus de temps à la ballier qu'à en labourer les terres. » (Oliv. de Serres).

Nous lisons dans le dict. de Trévoux : « Balier, balayer. Ces deux mots sont bons tous deux, mais balier est plus en usage que balayer, par ce qu'il est plus doux à l'oreille : Ex : « Balier une chambre »—

Eole lâche les vents quand il faut balier le monde.

D'une robe à longs plis balier le barreau.

SCARRON.

DESPRÉAUX, sat. I. (Anno, 1666.)

Ce n'est qu'en 1672 que Boileau remplaçe balier par balayer.

BALIETTE, n. f.- Petit balai.

BALIURES, n. f. plur.

Balayures « Gens latineux qui vont

grattant dans les baliures et bourbiers du latin, pour en tirer quelque haillon.» (Béroalde de Verville.)

Apprends-nous sous quel ciel, sous quel angle du monde.

Le ciel nous a jetés ballieures des ondes.

(Les Dél. de la poésie fr., p. 143).

BALLONNER, v. n.- Se dit d'un cheval qui n'a pas de reins, et qui marche en dandinant.

BALLONNEUX, Balonnier, adj.— Cheval qui ballonne.

BALLOQUER, v. n. - Être pendant, osciller; prononciation picarde de balocher que l'on trouve dans les C. N. N. (82o) avec le sens d'aller sur la balançoire ou sur l'escarpolette : « Si se reprint Hacquin à balocher. »

Balloquer est un fréquentatif du v. fr. baller, flotter, en parlant d'une étoffe, d'un drapeau; ex.:

Tantes, banières contre vent balle.

GARIN.

Dans le sens de être pendant, baller n'est usité en fr. qu'au part. prés.:

Et

que

font là tes bras ballants à ton côté ?

RACINE, les Plaideurs.

Dériv. balloquement, n. m.- Action de balloquer; vieux mot qui signifie trafic, échange, dans ce passage de Eust. Deschamps :

Baloquement de marchandise

Y sera fait, en mainte guise.

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BALLOTTER, v. n. Marchander longtemps; ne pas offrir d'un objet le prix qu'il vaut.

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BANCAL, adj.

Ce mot a une signification beaucoup plus large qu'en français. Il s'applique aux individus qui ont n'importe quel défaut physique, aux boiteux, aux manchots, aux bossus. De quelqu'un qui marche ou se tient mal, on dit qu'il est tout tortubancal.

BANNÉE, Bannelée, n. fr. Ce que contient une banne.

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BAQUET DE SCIENCE, n. m. Baquet rempli d'eau noirâtre dans lequel les cordonniers font tremper les cuirs durcis pour les ramollir. On ne remplace pas souvent cette eau qui acquiert ainsi des qualités spéciales pour la trempe du cuir.

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BARBOUILLER, v. act. et n Indisposer, rendre malade: « Il m'a fait boire je ne sais quoi qui m'a barbouillé le cœur. »

|| Parler mal, avoir une prononciation (embarrassée : Dériv. barbouillard.

BARDOU, n. m.

Sobriquet que l'on donne à un imbécile : « Bonjour Bardou. » C'est un mot antique : « Bonjour, Monsieur le badin, Monsieur le sot. » (Oudin, cité par L. de Lincy.) Du latin bardus, lourdaud, stupide. Bardou Ane. (Voir Nouv. Fabrique. p. 184.)

« A laver la tête d'un bardou, on n'y perd que la lessive.» (Adage du XVIe siècle.)

BARONNERIE, n. f. — Baronnie. Il y a à Grandcourt une ferme de ce nom, qui appartient au comte de Bryas.

BARRABAS, n. prop. Très usité dans cette locution prover

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biale « Connu comme Barrabas à la Passion, » c.-à-d. très-connu. Allusion au Barrabas qui figure dans la Passion.

BARRAGE, n. m. - Clôture faite avec des pieux et de longues pièces de bois transversales. Cela suffit pour arrêter le gros bétail, mais non les poules et autres animaux. Au lieu de barrage on emploie Souvent barrure qui est du féminin.

BARRE, n. f. — Barrière : « Fermer, ouvrir la barre. » Au fig., ce mot se trouve dans Régnier, Malherbe, Corneille.

Le Bourguignon d'ailleurs sépare nos provinces,
Et servirait pour nous de barre à ces deux princes.
CORNEILLE, Attila.

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