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|| Douloureux, sensible. Comp. avec le fr. dolent et le vieux mot douloir.

DOUTANCE, n. f.

Doute, crainte. « J'avais la doutance que ce

malheur arriverait. » Dans nos vieux auteurs, doutance est généralement synonyme de crainte ; ex.:

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On voit par ce dernier exemple que douter signifiait aussi craindre, comme le latin dubitare, dans ce vers de Virgile:

Et dubitant homines serere atque impendere curam.

Géorg., II, 433. Redouter, redoutable rappellent la signification ancienne de douter.

DOUVERRET, n. m. Pomme à cidre.

-

DRAGIE, n. f. Mélange de vesce, d'avoine ou d'orge qu'on sème au printemps.

|| Dragée : « C'est un biau parrain, i n'a mie acheté d'dragies ! » Dont se présentèrent varlet

Qui donnèrent vin et dragie.

CHAST. DE COUCY, v. 2078.

DRAPÉ, Drapiau, n. m. - Lange. Ce sont les anciennes formes

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DRÉCHER, v. act. Verser le bouillon du pot-au-feu dans la soupière « Il est temps de drécher la soupe. »

|| Donner une verte correction : « Attends un peu, je te vais drécher, » dit-on à un enfant qui ne veut pas obéir.

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DRÈS QUE, loc. conj. Dès que « Je vois beaucoup de personnes qui sont en cette prononciation: Drès que je serai en état, remar– que Marg. Buffet (Observ. page 133). Drès se dit aussi dans le Berry. (V. Jaubert, Ier, p. 353.)

DRIÈRE, n. m. — Derrière. Au plur., chemins détournés : « Je suis arrivé par les drières. »

En drière, en cachette, à l'insu de « : Elle donne aux pauvres en drière de son mari. >>

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DROIT (tout), loc.

tout droit d'arriver.

Dyssenterie.

Attendre, perdre son temps à attendre.

adv. Tout à l'heure, justement : « Il vient

C'est tout droit ce qu'il fallait faire. »

Au droit, en face. vis-à-vis : « Il demeure au droit de nous. >>

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tres, » comme disent nos paysans.

|| Dévoiement. Dériv. Drouiller, Drouilleux, Drouillade.

DUIRE, v. act.— Corriger, châtier : « Si cet enfant ne vous obéit pas, il faut le duire. » Du lat. ducere.

|| Elever, instruire, habituer, comme dans nos vieux auteurs : « En la manière que l'en duist et chastie un asne ou un autre beste de labeur.» (Oresme, Eth., 326.)

« Ceux qui sont duicts à combattre nuds, on les veoid se jecter aux hazards... (Montaigne, II, 12.)

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De là (grand heur à moy) mon père me retire,

Me baille entre les mains de Dorat pour me duire.

BAÏF.

Duit, dressé, en parlant des animaux « Un cheval, un chien bien duit. » Le poëte Coquillart a employé aduyre dans le sens de duire : Se ung grant prince se veult aduyre... COQUILLART. Le Blason,

Ils sont à mal faire aduits,

J. DE MEUNG, dans DOCHEZ.

DUISIBLE, adj. — Qui peut être duit : « Dévotieux (Louis XI), mais grand oppresseur de peuple pour entretenir ses pensionnaires estrangers et pour acheter à quelque prix que ce peust estre tous ceux qu'il cognoissoit duisibles à ses desseins.» (Gilles Corrozet, Antiquitez de Paris.)

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DUR, adv.' - Comme fort, clair, net, etc.; a le sens de beaucoup, extrêmement. « Travailler dur, manger dur, crier dur, etc. » On appelle tape-dur, un homme dur au travail, à la peine. Croire dur une chose, y croire fortement, d'où le substantif Croidur, sobriquet que l'on donne à une personne crédule.

Dans nos vieux auteurs, durement avait le sens de notre mot dur. Moult durement s'an mervilloient,

Totes les gens qui la veoient.

DOLOPATHOS, p. 275.

Souventes fois sa mere regretta,

Gérart, son frère, que durement aima.

De voir sachiés, quant les oï,

Moult durement m'en esjoï.

HUON, v. 2643.

ROSE, v. 670.'

« Li Escot sont dur et hardit durement. » (Froissart, Ier, 51.)

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DURER, v. n. Rester chez soi, rester à la même place: faut que je me promène, je ne puis durer à la maison. » Nequeo durare in ædibus. (Plaute.)

α

Vivre « Je ne puis pas durer avec un pareil régime. »

Vo douce alaine m'a si le cuer enblé.

Je vous aim tant que je ne puis durer.

HUON, v. 5851.

Amen, fait-elle; car nous ne pouvons durer avecques luy en nostre meson. » (Les XV Joies.)

Comparez avec le latin:

Sub Jove durabant, et corpora nuda gerebant.

OVIDE, Fastes., II, 299,

Nan quærit ab omni

Quisquis adest, socio, cur hoc in tempora duret,
Quod facinus dignum tam longo admiserit ævo.

JUVENAL, sat. X.

En français,durer ne s'emploie pas d'une manière absolue.

DUSQU'À, prép. Jusqu'à : « Viens me conduire dusqu'à

l'forêt. »

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Ses nes commanda a chargier,

Puis appela de ses fouriers

Dusqu'à quarante chevaliers.

FLOIRE et BLANC.

VII lieues grans fist faire de muraige,
Qui encor durent desc'à la mer salvaige.

HUON, v. 13.

Et quant li corps est mis en cendre,
Si covient à Dieu réson rendre
De quanques fist dusqu'à la mort.

RUTEBOEUF.

Tout le monde par parole oignent,

Mès lor losenges les gens poignent
Par derrière dusques as os.

LA ROSE, v. 1046.

Etym. latin de et usque.

E

E.

Dans notre patois l'e fermé des terminaisons se change toujours en e ouvert, et se prononce ai bontai, véritai, chantai, étai, etc., bonté, vérité, chanté, été, etc. Les exemples de cette prononciation ouverte en ai, ou plus adoucie en ei, abondent dans les vieux auteurs de la langue d'oïl :

Neies Robert li archevesques

Otrei en fist, o les evesques,

Sor qui esteit sa poestei,

Qui en la chartre sunt nummei.

GUILL. DE SAINT-PAIR, v. 2426.

Vasseur qui estes à l'ostei,

Et vos li bacheleir errant,
N'aiez pas tant le siècle amei,
Ne soiez pas si non-sachant
Que vos perdeiz la grant clartei
Des cielz qui est sonz oscurtei.
On varra-hon vostre bontei:
Prenez la croix, Diez vos atant.

RUT., La Ch. de Puille.

La terminaison ée des participes et des noms féminins se prononce comme le simple e fermé. On dit montai, arrivai, couvai, nichai, appelai, etc., montée, arrivée, couvée, nichée, appelée. Il n'y a que quelques noms qui font exception, comme bouchée, poignée, aiguillée, amassée, brassée qui se prononcent bouchie, pognie, aguillie, amassie, brachie. Cette diphthongue ai qui a chez nous un son très-ouvert, au temps de Palsgrave se prononçait le plus communément ei. C'est ce son qui a prévalu dans beaucoup de mots, et particulièrement dans les imparfaits des verbes, le langage normand substituant des formes grêles et tenues aux syllabes pleines et sonores des autres dialectes. (V. Fallot, Rech., p. 25.)

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