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LES Lunes du Coufin Jacques, Icr. No. Avec cette épigraphe :

D'abord il s'y prit mal, puis un peu mieux, puis bien, Puis enfin il n'y manqua rien. La Fontaine. Abonnement pour Paris, 18 liv., pour la Province 21 liv.; chaque Lune prife féparément, liv. 16 fols, petit in-12. beau papier; le Ier. No. eft de 200 pages. A Paris, chez Lefclapart, Libraire de MONSIEUR, Pont Notre-Dame, No. 23.

C'EST un Auteur bien original, que le Coufin Jacques; il a un genre qui n'est qu'à lui, & un genre très drôle. J'ai déjà rendu compte de fes premières folies dans le N°. du 22 Janvier de cette année; je n'ai point fait grâce à fes défauts, en obfervant toutes fois que les défauts même ne pouvoient empêcher les facéties de trouver beaucoup de partifans. En effet, ceux qui aiment à rire s'amufent volontiers des faillies d'un jeune Écrivain qui plaifante à tort & à travers ; & pourvu que dans fon badinage il mette de l'efprit & de l'enjoûment (deux qualités dont le ciel a pourvu abondamment le Coufin Jacques, ) ils lui font grâce du refte.

On a pu très-bien dénommer fes Petites Maifons du Parnaffe une orgie d'efprit. Cette expreffion femble caractériser affez un Livre fans plan, fans ordre, où une tirade de vers

agréables fuccède à un morceau de profe triviale, à une réflexion folide une pensée extravagante.

Le premier N°. des Lunes vaut mieux que les premières Brochures du Coufin Jacques. Sa plume evite les écarts qu'elle s'étoit permile autrefois. Les différentes Pièces de vers qui ont paru de lui dans les Journaux depuis un an, ont été diftinguées de tant de Pièces affitôtoubliées que publiées. Beaucoup moins de trivialités, plus d'amertume, plus de ces difparates choquantes qui donnoient de l'humeur au Lecteur que la gaîté de l'Auteur avoit mis en train de rire. Si le Coufin s'eft encore permis quelques plaifanteries un peu bouffonnes, c'eft avec plus de réferve. Ses vers font plus foignés, fa profe eft plus chatiée; car d'ailleurs on fait que fon ftyle ne pêche point par le défaut de naturel.

Entre-autres bagatelles originales, telles que la Vie de Mlle Mirliflore, la relation d'un Hermite de Paris à M, le Duc de. .... &c. &c. j'ai diftingué fur tout la Converfation du Coufin avec un des arbres du Jardin du Roi; il y a long-temps que je n'ai rien lû écrit avec autant d'efprit & d'originalité.

Il y a des détails piquans & de la fatyre gaie dans les Dépêches d'un Clerc de Procureur de la rue S. Jacques, à fon père gros Marchand de la rue S. Denis. Il faut avouer que, grâce aux influences de la Lune, le Coufin donne à fes farcafmes une tournure

qui porte coup d'autant plus sûrement qu'il paroit y mettre moins de prétention.

Le Conte de Monfieur l'Amoureux eft plein de variété & d'intérêt. C'eft un ellai que l'Auteur publie avec une défiance d'autant plus louable, que M. Imbert a depuis long-temps accoutumé les Lecteurs à être très difficiles à contenter en ce genre, comme le Coufin le lui fait entendre luimême dans un Envoi qui termine ce Conte. S'il eft un Conteur agréable,

C'est vous, mon maître, affurément.
Mais on peut être fupportable

Sans égaler votre talent.

Aux loix de la gaîté fidèle
J'ai rifqué ce premier accès.
Je ferois plus sûr du fuccès
Si je vous prenois pour modèle.

J'aurois trop à faire s'il falloit indiquer ici tout ce qu'il y a de plaifant & d'original dans ce volume. Il eft plus fimple d'y renvoyer les Lecteurs, en les affurant qu'ils trouveront dans cette production attrayante par le fel dont elle eft affaifonnée, autant que par la fingularité qui la caractérise, de quoi paffer des momens agréables.

Le Coufin a déjà été encouragé par des Gens de Lettres, & en particulier par M. l'Abbé Aubert, qu'il a remercié par les vers ingénieux que l'on va lire.

AIR: Pour la Baronne.

POUR tes Affiches,

Le bon goût dicte des extraits.
Ce ne font point des fleurs poftiches.
Le Pinde cu fait éclore exprès
Pour tes Affiches.

DANS tes Affiches

Fais fouvent parler Apollon..
Orne-les de tes hémistiches ;
Rien ne nous femblera trop long
Dans tes Affiches.

DE TES Affiches

Naît chaque jour nouveau plaifir.
Auffi jamais tu ne nous triches.
Chaque jour accroît le defir

De tes Affiches.

QUE tes Affiches

Rarlent de mes foibles effais;

Mon Libraire & moi ferons riches;

Car rien ne vaut plus de fuccès

Que tes Affiches.

En un mot, il est certain que le Cousin à un genre & un gente très-plaifant dans toute la force du terme; & ceux à qui ce genre plaira feront peu affectés des déclamations déplacées d'un Cenfeur auftère, qui veut ramener tout à fon caractère fécieux, qu'aucuns nomment ennuyeux.

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VARIÉTÉ S.

Lettre de M. Thomas à M. de Lacretelle.

A Nice, ce 6 Février 1785.

JE VOU vous remercie bien véritablement Monfieur, de ne m'avoir point oublié à la distance où je fuis de vous, & de m'avoir » fa:t tenir un Ouvrage auffi précieux que le vôtre. Je l'ai lû avec le plus vif intérêt. Sagacité d'e'puit, fincffe de vûes, juftelse dans les idees, humanité dans les fenti» mens, pathétique dans tous les morceaux » qui en étoient fufceptibles, expreffions heureuses, nobleffe à-la-fois, & fagelle » dans le ftyle, voilà ce qui m'a frappé d'un » bout à l'autre de ma lecture. Par-tout vous » occupez, vous fixez l'attention, vous in» téreffez l'âme; & l'Ouvrage le plus utile est en même temps un Ouvrage très-agréable. On aime & l'on chérit celui qui voit » & difcute ainfi nos préjugés, & les maux qu'ils nous caufent.

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"Votre premier Difcours eft une hiftoire » piquante, faite, pour ainfi dire, fur des » matériaux qui n'exiftent pas, mais à qui » vous donnez, en les créant, toute la vrai» femblance qui repréfente à nos yeux la » vérité. Vous ralliez l'hiftoire d'une opinion » à celle des fentimens naturels de l'homme,

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