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Une épouse douce & modefte

Embellit ma retraite & confole mon cœur ;
Si je vois quelquefois & ma fille & fon frère,
Sur le gazon, le plaifir dans les yeux,
Se difputer à qui courra le mieux

Pour venir embraffer leur mère!

Ah! je croirois alors, même au fein des déferts,
Pofféder, fentir feul le charme de la vie,

Et devoir excitèr l'envie

De tous les Rois de l'Univers.

(Par M. Bérenger.)

Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade eft Charbon; celui de l'Enigme eft Brochet; celui du Logogryphe cft Truice, où l'on trouve truie, étui, rue, ut, ré, titre, ire, têtu, Urie, tue, Eu', Ur, rit.

CHARADE.

NE perdons point de temps, courage, dépêchons;

Donnez la torture à vos têtes,

Et devinez de deux façons

Mon un, mon deux, mon tout; ce font autant de bêtes.

)

ENIGM E.

PLACE fur un portrait, dans les jardins fleuris,

Aux champs, plus fouvent qu'à la ville, Durant le jour je me rends fort utile; Pendant la nuit je n'ai plus aucun prix. Je vis par le foleil, par fa feule lumière ;

Sa four m'éclaire & ne m'anime pas :
A peine a-t'il atteint le haut de fa carrière,
De mon côté chacun tourne fes pas.
J'aime à les voir venir tous à la fuite,
Curieux, attentifs à l'indication,

Sur mon avis diriger leur conduite.
Je ne fais point payer la confultation;
On le croiroit, voyant qu'à chaque queftion,
Ils portent vîte une main à la poche;

Mais, loin de réclamer leur générosité,

Je me crois trop heureux, & fuis affez flatté

S'ils daignent, en partant, m'épargner le reproche Et de menfonge & d'infidélité.

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LOGO GRYPH E.

SUR mes huit pieds, fans pied, cher Lecteur, ra

me vois.

Je voyage en panier ou bien dans une hotte.
On me tourmente au point de me mettre en compote.
Veux-tu me voir deux pieds? Il faut m'en ôter trois.
Par tout pays, alors, fort importante,
Ici, de plus, je fuis charmante.

(Par M. le Marquis de Fulvy.)

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

DISCOURS fur le Préjugé des Peines Infamantes, couronné à l'Académie de Metz; Lettre fur la Réparation qui feroit dûe aux Accufes jugés innocens; Differtation fur le Minifière Public; Réflexions fur la Réforme de la Juftice Criminelle, par M. de Lacretelle, Avocat au Parlement. A Paris, chez Cucher, rue & hôtel Serpente, 1784.

Nous ne parlerons, dans cet extrait, que du Difcours qui formé la plus grande partie de cet Ouvrage.

Il eft divifé en trois parties: Quelle est

Porigine du préjugé qui étend fur la famille d'un coupable l'opprobre attaché aux peines qui ont été décernées contre lui? Ce préjugé eft-il utile? Quels feroient les moyens de le détruire? Telles font les queftions que M. de Lacretelle s'eft propofe de réfoudre, & qu'il traite chacune feparément dans une des trois parties de fon Difcours.

Le préjugé dont on examine ici l'origine & les effets, n'eft pas ce mouvement naturel qui nous inspireroit pour le parent d'un coupable une forte de défiance machinale ou cette efpèce d'éloignement qu'on éprouveroit pour la fociété d'un homme dont la préfence rappelle des idées triftes ou révol tan:es, & oblige d'ailleurs à une forte de contraite. Ce n'eft pas non plus ce fentiment qui nous fait préférer en général pour des mariages, pour des affociations, pour la nomination à des emplois, un homme forti d'une famille honorée, à celui dont les parens fe font avilis par des vices ou par des

crimes.

Si dans un grand nombre de circonftances ces fentimens nous trompent, fi nous avons tort de nous y abandonner fans les foumettre, pour chaque application particulière, au Jugement de la taifon, on ne peut cependant leur donner abfolument le nom de préjugés. Ce font des impreffions qui tien-nent à la Nature, auxquelles on ne doit pas céder fans examen, mais qu'il eft impoffible de détruire.

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,

Le préjugé confifte proprement dans l'opinion que le père, le fils, le frère d'un coupable, puni pour un crime deshonorant ne doit plus être admis dans la fociété des hommes, honnêtes; que toute alliance avec lui eft un opprobre; qu'il ne doit occuper aucune des places qui demandent une réputation d'honneur & de probité..

M. de Lacretelle trouve la première origire de ce préjugé dans l'ancienne Légifla-, tion des Germains. Chez ce peuple, la So-, cieté paroît avoir été le réfultat d'une affociation volontaire de familles, & leurs Loix nous fourniffent un grand nombre d'indices. de cette origine. Elles avoient établi la compofition pour la plupart des crimes; c'èltà-dire, qu'on renonçcit, pour une fourme, fixée, au droit de fe venger, fuite du dreit de guerre, auquel chaque famille avoit renoncé. La famille entière répondoit, dans, certains cas, des compofitions pour crime auxquelles un de fes menibres étoit condamné, & delà, au préjugé qui étend l'opprobre du crime fur tous les parens d'un, coupable: il n'y a pas loin, dans la logique d'un peuple ignorant & à demi barb re.

Une autre caufe vint augmenter la force, de ce préjugé. Dans le temps de l'anarchie, féodale, les Nobles étoient rarement punis, leurs affaffinats, leurs brigandages s'appelient des guerres; & on n'auroit pu même fans imprudence, étendre la honte d'un fup

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