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infime, mais devenus grands par le caractère le chrétiens qu'ils avaient reçu dans le baptême, se sont posés en face de ces maîtres du monde, pour leur reprocher le sang répandu, et leur demander, non pas grâce, mais justice pour le peuple chrétien. « On vous appelle pieux, philosophes, défenseurs de la justice, amis de la science et de la vérité, leur dit saint Justin dans sa première Apologie; de tous côtés vous vous entendez donner tous ces titres; mais les méritezréellement? C'est l'événement qui le ir. Ce n'est ni pour flatter, ni pour er des indulgences et des faveurs, que hions du trône. Nous nous lamer la justice qui nous qu'on nous juge après qu'on ne s'écarte point premiers principes de cation doit nous être les autres sujets de si pendant douze sièrit d'erreur et de menlise ni rêve ni repos; téléstés, toutes ises stion, tous irés et jeSymbole des nopropager ont sourité sées aussi, des lé és d'acnt groupour les ussière pour les

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maîtres viennent les disciples; sur les pas des chefs se pressent à l'envi et marchent les soldats. Comme les héros d'Homère, ils viennent dire leur mot dans la dispute et apporter leur épée dans le combat. Un coup d'oeil rapide jeté en courant sur la succession des siècles suffira pour nous donner une idée de ces légions de milice sainte, qui ont combattu tour à tour les combats du Seigneur, et contribué de leur science, de leurs talents et de leur génie, à remporter toutes les grandes victoires de la vérité.

On le conçoit sans peine, la prédication du christianisme ne pouvait de suite opérer la transformation complète des esprits sur lesquels elle produisait son impression. Toute révolution religieuse a pour effet inévitable de soulever d'autres activités, et de les voir s'élancer loin du but vers lequel elle tend. La religion chrétienne ne pouvait done se répandre sans entraîner à sa suite la superstition et le fanatisme. Au premier bruit de son apparition, ces formes corrompues, ou plutôt ces compagnons pervers de toute institution excellente, ne pouvaient manquer de se présenter. Déjà les apôtres eux-mêmes avaient eu à livrer des combats contre des esprits extravagants et exaltés, qui, profanateurs du don de Dieu dès le commencement, avaient déposé les premiers germes de l'erreur dans le berceau même du christianisme. Ces germes, en se développant, n'avaient pas tardé à porter leurs fruits. Simon le Magicien avait engendré Ménandre, et tous deux avaient donné naissance à Saturnin et à Basilide, puis, après eux, à toutes les sectes de gnostiques, qui, ressuscitant le dualisme des païens, réussirent à perpétuer pendant longtemps le fameux système des deux principes. L'EvanSym-gile, après les apôtres, eut donc plus que pureté jamais besoin de défenseurs. Il les trouva Duveau dans les Pères de l'Eglise.

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les Pères de l'Eglise durent développer un double plan de défense. D'abord, aux philosophes grees il fallait montrer l'impuissance de la raison; et pour cela il sufisait d'exposer ses contradictions perpétuelles, ses erreurs sans nombre et la nullité absolue de ses systèmes. De là, comme conséquence logique au profit de la religion, jaillissait l'indispensable nécessité d'une base plus. solide, l'autorité. C'est dans ce sens que

furent dirigés les travaux de saint Justin, d'Arnobe, de Lactance et d'Hermias. En suite, aux philosophes qui faisaient appel aux traditions, il fallait montrer que le christianisme seul pouvait revendiquer cet appui, puisqu'il avait la priorité, et que ses dogmes se retrouvaient partout au milieu des ombres de l'idol trie. Les principaux d'entre les Pères qui entreprirent cette tâche sont Eusèbe, dans sa Préparation évangélique; saint Cyrille, dans ses Livres contre Julien, et saint Clément d'Alexandrie dans son livre des Stromates, a véritable trésor de science antique, dit l'abbé Gerbet, et dont une phrase a conduit, de nos jours, M. Champollion à son importante découverte sur la manière de lire les hiéroglyphes égyptiens. »

Cependant, dans cette lutte entre le paganisme agonisant et le christianisme à son aurore, la partie n'était pas égale. Soutenu de la triple puissance du génie, de la science et de la vertu, l'Evangile triompha; une partie de ses adversaires se convertit; plusieurs même devinrent ses apologistes, et le petit nombre qui refusa de se rendre fut réduit à se réfugier dans les chimères du mysticisme et de la théurgie. Ce furent, entre autres, Porphyre, Julien, Jamblique et Maxime. Désespérés de ne pouvoir plus s'appuyer ni sur l'autorité, ni sur la raison, ils prétendirent que l'homme pouvait entrer en communication immédiate avec Dieu, et apprendre de lui-même la vérité. Là ils disparurent évanouis dans les nuages de leurs propres pensées.

La philosophie païenne était vaincue, mais le dualisme ne l'était pas; il restait infiltré comme un germe de mort dans toutes les veines du corps social, et, comme nous l'avons remarqué plus haut, toutes les sectes gnostiques s'appliquaient de toutes leurs forces à l'entretenir, à le développer et à l'étendre. C'était le cancer dévorant attaché aux entrailles mêmes de la société, et auquel il fallait arracher le monde pour l'empêcher de périr. Telle fut la tâche de la philosophie chrétienne, tâche immense, sublime, seconde création en quelque sorte, dans la quelle le genre humain devait de nouveau puiser la vie. Eh bien, cette seconde création, Dieu l'opéra, comme la première, par quelques mots sortis de la bouche de son Verbe. Paroles de vie, germes puissants de la régénération universelle, les voici Ily en a trois qui rendent témoignage dans le ciel; le Père, le Verbe et le Saint-Esprit, et ces TROIS ne sont qu'cx; et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre: l'esprit, l'eau et le sang, et ces TROIS ne sont qu'cx (Joan. v, 7 et 8). Père saint, je vous en conjure, qu'ils soient CN, comme nous sommes UN, afin qu'ils soient consommés dans l'UNITÉ Joan. XVII, 22). Ces paroles, qui, sans porter aucune at

(1) Homil. 9 in Exod., no 3.

(2) Catéch. 4.

(5) Ad Autolyc., lib. i.
(4) Contra Eunom., i). 1.
(5) Serm. 44 in Pentecost

teinte au grand principe de l'unité, établissent clairement et d'une manière irréfragable la trinité en Dieu et la trinité dans l'homme, furent pour le genre humain des paroles de salut universel. Les Pères en comprirent de suite toute la fécondité, et cette idée de l'unité et de la trinité en toutes choses devint immédiatement la base de leur sublime philosophie. « Nous adorons un Dieu créateur universel. Nous reconnaissons Jésus-Christ comme Fils du vrai et unique Dieu; avec le Père et le Fils, nous adorons le Saint-Esprit qui a parlé par les prophètes,» dit saint Justin dans sa première Apologie. Un autre apologiste, Athénagore, dit également : « Nous faisons profession de croire en un seul Dieu, créateur et souverain de l'univers. Vos accusations d'impiété sont sans fondement elles ne peuvent point s'autoriser de la distinction des personnes Père, Fils et Saint-Esprit, dans le dogme de la Trinité, puisque, dans la croyance des chrétiens, elle n'altère point l'unité de l'essence divine, pas plus que le rayon n'altère le soleil d'où il part. » — « Le Dieu que nous adorons, dit à son tour Tertullien, est un; c'est lui qui, pour manifester sa majesté suprême, a tiré du néant cet immense univers avec tout ce qui le composé, les éléments et les esprits. La Parole a commandé, la Sagesse a ordonné, la Puissance a exécuté. » Or, dans le langage de Tertullien, la Parole, la Sagesse, la Puissance, c'est la Trinité. Pour s'en convaincre, il suffit de jeter un coup d'œil sur le chapitre 21 de son Apologie, dont nous ne rapportons que ces paroles pour ne pas trop prolonger les citations. Mais, quelque bornées qu'elles soient, elles sont assez explicites cependant pour nous permettre d'en tirer cette conséquence : Dieu est donc unité et trinité. Or l'univers est une manifestation de Dieu, et Dieu ne peut manifester que ce qu'il est. Donc, l'univers aussi est unité et trinité. De même que dans le type immuable, la pluralité des personnes ne rompt pas l'unité de l'essence; de même dans les créatures formées à son image, la pluralité des rapports, la diversité des fonctions ne rompt pas l'unité de nature. Autrement, image de Dieu, le monde, l'homme, l'intelligence, la société périt, si elle perd sa ressemblance avec son type, si elle cesse d'être unité et trin:té; car, dit Origène, dans sa réfutation des erreurs de Celse: La Trinité est le pivot de l'univers.

Voilà ce que proclament à l'envi toutes ces grandes voix catholiques de l'Orient et de l'Occident. Telle est la magnique Inconnue que les Origène (1), les Cyrille de Jérusalem (2), les Théophile d'Antioche (3, les Grégoire de Nysse et de Nazianze 5), les Basile (6), les Chrysostome (7,, les Hilaire de Poitiers (8) et les Augustin (9), s'efforcent - (6) Homil. in fide. (7) Serm. 3 in Genes. (8) De Trinitate. (9) De Trinitate.

DE PATROLOGIE

OU

RÉPERTOIRE HISTORIQUE, BIBLIOGRAPHIQUE, ANALYTIQUE ET CRITIQUE

DES SAINTS PÈRES, DES DOCTEURS ET DE TOUS LES AUTRES ÉCRIVAINS
DES DOUZE PREMIERS SIÈCLES DE L'ÉGLISE,

Contenant, par ordre alphabétique, avec la Biographie des Auteurs,

L'ANALYSE RAISONNÉE

DE LEURS OEUVRES DOGMATIQUES, MORALES, DISCIPLINAIRES, ASCÉtiques, oratoires et littéraires, LE TABLEAU DE TOUS LEURS ÉCRITS AUTHENTIQUES ET EXISTANTS,

LA NOMENCLATURE DE LEURS ÉCRITS PERDUS,

LA DISCUSSION DE LEURS ÉCRITS DOUTEUX ET SUPPOSÉS,

LE JUGEMENT MOTIVÉ DES PLUS SAGES CRITIQUES DES DIVERS PAYS ET DES DIVERS TEMPS, AINSI QUE LE CATALOGUE DES MEILLEURES ÉDITIONS QUI LES ONT REPRODUITS;

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