et Janequin ne pouvoient se louer à aultre qu'à mondict Seigneur (Philippe-le-Hardi), mais entendre et besoigner seulement en l'ouvrage d'icelle; et affin que ledict ouvrage fust faict et achevé le mieulx et le plustôt possible, Monseigneur taxa auxdicts Manuel, tant pour leur peine et vivre comme pour avoir leurs aultres nécessités, la somme de vingt sols parisis (environ 9 francs), pour eux deux, par chascun jour ouvrable et non ouvrable jusques à quatre ans prochains. » « 1460.- Droin Ducret, clerc à Dijon, reçoit du due 5 f. (28 f. 40 c.) pour avoir escript, en parchemin, l'Istoire et dictié du banquet du duc (Philippe-le-Bon), fait à Lille le 17 février 1455, contenant lxvj feuillets en volume; chaque feuillet au prix d'un gros, prix accoustumé. >> La première chanson anglaise, imprimée sur une feuille séparée, est celle sur la chute de Thomas, lord Cromwell, en 1550. En 1673, parut à Londres the Empress of Morocco, première tragédie anglaise publiée avec gravures. Le premier catalogue de livres anglais imprimés est dû à Maunsell, qui le publia sous le titre de Catalogue of English printed Rooles, 2 parties, 1595. « Je n'y ai pas mis, dit-il, les écrits des papistes, ni les libelles contre le gouvernement, m'embarrassant peu de ces sortes de li vres. » Les premiers abonnements de lecture en Angleterre datent de 1740.- Nous ne savons pas à quelle année on doit en faire remonter l'usage en France. Moncrif ayant publié, en 1738, un roman intitulé: Les Ames rivales, un brahme, entre les mains duquel ce livre tomba, crut y voir un développement fort sérieux du sys tème de la métempsycose, et, en témoignage d'estime, fit parvenir à l'auteur un petit in-folio, représentant les dieux de l'Inde. Moncrif fit hommage de ce manuscrit à la Bibliothèque royale, où il se trouve encore aujourd'hui. - Mercier s'étant brouillé avec son libraire, celui-ci, pour se venger, fit publier cet avis : « Le sieur Buault, libraire, rue de la Harpe, à Paris, avertit le public qu'il offre au rabais les quatre meilleurs drames de M. Mercier, qu'il donnera à raison de la modique somme de dix sous l'exemplaire broché, savoir: Childeric, premier roi de France, drame héroïque; Nathalie; le Juge; et Jean Hennuyer, évêque de Lisieux. Ces drames, les seuls dont il ait fait l'acquisition, se vendaient ci-devant, quand on le pouvait, trente sols la pièce. Le libraire prévient les amateurs de la dramaturgie que, passé le mois d'avril prochain, il ne sera plus possible d'en trouver, parce qu'il est déterminé à faire alors un autre usage des six mille exemplaires qui lui restent 1. » Duclos composa son roman d'Acajou et Zirphile, d'après des gravures exécutées pour un autre ouvrage, comme Sainte-Foix écrivit sa comédie des Parfails amants, d'après des décorations faites pour une autre pièce qui n'avait pas été représentée. On a remarqué comme une singularité que dans l'Essai sur les mœurs, du premier de ces écrivains, le mot femme ne se rencontre pas une seule fois. Darwin, médecin et poète anglais du dix-huitième siècle, a composé sur les Amours des plantes un poème où, par suite du système d'égalité politique de l'auteur, la rose est moins bien traitée que le chardon. Correspondance secrète, tome iv, p. 89. Un homme, dont le témoignage n'est pas suspect quand il s'agit de l'Angleterre, M. Guizot, a dit : « Il n'y a personne qui ne dise que les Anglais sont peu habiles à composer un livre, à le composer rationnellement et artistement tout ensemble, à en distribuer les parties, à en règler l'exécution de manière à frapper l'imagination du lecteur par cette perfection de l'art, de la forme, qui aspire surtout à satisfaire l'intelligence. Ce côté purement intellectuel des œuvres de l'esprit, est le côté faible des écrivains anglais, tandis qu'ils excellent à convaincre par la clarté de l'exposition, par le retour fréquent des mêmes idées, par l'évidence du bon sens, dans tous les moyens enfin d'amener des effets pratiques 1. » Dans un traité sur la rhinoplastie, ou réparation des nez, publié en 1597, in-folio, sous le titre : De Curtorum chirurgia per insitionem, l'auteur, Tagliacozzi, emploie dix-huit chapitres, sur quarante-cinq dont son ouvrage est composé, à prouver l'importance, l'excellence et la dignité du nez, des lèvres et des oreilles, et, dans ce but, il invoque tour à tour l'autorité des médecins, des orateurs, des poètes, de la Bible et des Pères de l'Église. Viguerie, littérateur français du dix-huitième siècle, a fait une histoire de Carcassonne, où il donne la liste de tous les notaires et de leurs successeurs dans le Languedoc, et parle de tout, hors de l'histoire de la ville. Le traité De Virginitate, de Kornmann, Francfort, 1610, in-8, contient les choses les plus étrangères au sujet qu'il voulait traiter. Il examine, par exemple, si les femmes doivent cultiver les arts, si elles sont propres à 'Histoire de la Civilisation en France, Are leçon. l'état militaire ou aux fonctions d'ambassadeur. Il déclare qu'elles doivent, dans leurs vêtements, rejeter le rouge, le jaune et le noir, mais adopter de préférence le bleu, parce que c'est la couleur du ciel et l'emblème de la constance; le rose, parce qu'il plaît à la vue; le vert, parce qu'il rappelle les plantes médicinales et les herbes qui sont la nourriture des troupeaux; et enfin le blanc, parce qu'il désigne la simplicité, la pureté et la candeur de l'âme. Velthuysen, dans son Traité de la pudeur, passe en revue toutes les infractions qu'il est possible de faire à cette loi naturelle; la séduction, la fornication, l'adultère, la polygamie, le divorce, etc.; de telle sorte que son livre est l'un des moins pudiques qu'il soit possible de rencontrer. Voltaire, qui sympathisait très-peu avec les Allemands, disait, en parlant de certaines idées philosophiques de Leibnitz, «< ce sont des germes de confusion dont M. Wolf a fait éclore méthodiquement quinze volumes in-4, qui mettront plus que jamais les têtes allemandes dans le goût de lire beaucoup et d'entendre peu1. » Sagittarius, savant allemand, publia, vers 1615, un traité d'une haute importance, à en juger par le titre : Quid fiat quod multi abhorreant ab esu casei ? Un savant hollandais, Martin Schoockius, trouvant que la matière n'était pas encore épuisée, publia, en 1665 Tractatus de aversione casei. Il est juste de dire que ce sujet était pour lui un sujet éminemment national. Car les Hollandais, ces marchands de fromages, comme les appelait La Fontaine, avaient un vif intérêt à connaître, afin de 'Lettre à M. de Mairan, 5 mai 1744. les combattre, les mauvaises raisons qui pouvaient empêcher les hommes de manger du fromage en général, et en particulier du fromage de Hollande. On lit dans la Correspondance secrète : <«< Le titre de l'ouvrage de M. Percheron, Épitome sur l'état civil de la France, est assez singulièrement rempli; l'auteur, dit un journaliste, aime beaucoup, dans ses abrégés, à remonter à l'origine de ce qu'il abrége. Il parle d'abord du déluge et de la dispersion des enfants de Noé; le second volume débute par un chapitre sur l'administration civile des Hébreux et rappelle, à propos de l'origine de la langue française, la confusion des langages dans la tour de Babel 1. >> Le Voyage d'un observateur de la nature et de l'homme dans les montagnes du canton de Fribourg, par de La Verne, 1793, in-8, renferme des digressions sur le déluge, sur la musique, sur les femmes auteurs, sur la vaccine, sur Voltaire, sur Rousseau, sur l'esclavage des nègres, etc Dans les Recherches historiques, militaires, philosophiques, d'après Hérodote, Thucydide, etc., de Gail, on trouve des lettres de Henri II, une promenade aux Tuilerics, etc. Sir Edward Harrington a publié : Esquisse sur le génie de l'homme, où, entre autres sujets divers, on considère particulièrement le mérite et les tableaux M. Barker, jeune peintre de Bath, 1795, in-8. C'est surtout dans les ouvrages d'érudition qui ont le plus besoin d'ordre et de méthode que les auteurs ont donné libre carrière au dévergondage de leur esprit. En voici quelques échantillons. Tome viii, p. 428. |