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connus en Italie, Démosthène, les Épîtres de Pline le Jeune, l'Iliade, l'Odyssée, Proclus, Procope, Appien, Phocylide, Apollonius le Grammairien, Lucien, Dion Chrysostôme, plusieurs lettres de Diodore de Sicile, les Argonautiques d'Orphée, Callimaque, Pindare, etc.

On doit au Pogge (mort en 1459) la découverte d'Asconius Pédianus, de Silius Italicus, de Valérius Flaccus, d'Ammien Marcellin, de L. Septimius, et des trois grammairiens Flavius Caper, Eutychius et Probus. Bien que Loup de Ferrière et Vincent de Beauvais aient cité Quintilien, et qu'il en existât plusieurs manuscrits horriblement mutilés en Italie, c'est encore le Pogge que l'on peut considérer comme ayant réellement découvert le rhéteur latin. Voici comment il annonce sa trouvaille, dans une lettre rapportée par Mabillon:

« Lorsque j'étais à Constance (lors du concile général tenu dans cette ville), le désir me prit de visiter le lieu où était ce manuscrit. C'était le monastère de Saint-Gall, éloigné de la ville d'environ mille pas. J'y allai avec le double but de reposer mon esprit, et en même temps de parcourir les livres dont, à ce qu'on m'avait dit, il se trouvait en cet endroit une grande quantité. Là, au milieu d'une foule de manuscrits qu'il serait trop long d'énumérer, j'ai trouvé un Quintilien encore sain et entier, mais pourtant plein de moisissure et couvert de poussière. Ces livres, en effet, n'étaient pas placés dans une bibliothèque, comme ils auraient dû l'être, mais enfouis dans une espèce de cachot obscur et infect, au fond d'une tour, où l'on n'aurait certainement pas jeté les condamnés à mort. J'y ai trouvé, en outre, les trois premiers livres et la moitié du quatrième des Argonautiques de C. Valérius Flaccus, et les Expositions de

Q. Asconius Pédianus sur huit Oraisons de Cicéron. J'ai transcrit ces ouvrages de ma main et très-promptement, afin de les envoyer à Léonard Arétin et à Nicolas de Florence; car, lorsqu'ils eurent appris de moi la découverte de ce trésor, ils me supplièrent, par leurs lettres, de leur envoyer Quintilien le plus tôt possible 1. »

Après la ruine de l'empire grec, des savants explorèrent en foule la Grèce, et y recueillirent un grand nombre de médailles, d'inscriptions et de manuscrits. L'un de ces voyageurs, Zambeccari, rapporta quatre cent trente-deux lettres de Libanius, qui furent publiées à Cracovie, 1504, in-4.

Du reste, par une singulière fatalité, quelques ouvrages fort importants disparurent, on ne sait comment, à cette époque.

S'il faut en croire le Catalogus librorum manuscriptorum de Scipio Tettius, littérateur napolitain du seizième siècle, les ouvrages entiers d'Abydène (Assyriaca et Chaldaica), dont Eusèbe nous a conservé quelques fragments, existaient, de son temps, en manuscrit, dans une bibliothèque d'Italie 2.

La Topographie de Constantinople, par Denys de Byzance, dont il ne reste aujourd'hui que des fragments, subsistait encore au seizième siècle. Le voyageur français Pierre Gilles, mort en 1555, a laissé un ouvrage, de Bosphoro Thracio, 1562, in-4, qui en est une traduction abrégée.

Mabillon, Museum italicum, tom. 1, part. 1, p. 214. Cette lettre se trouve à la fin d'un manuscrit dans la bibliothèque de Milan.

2 Voy. le supplément de la Bibliotheca nova librorum manuscriptorum de Labbe, p. 167. L'ouvrage de l'historien grec serait d'autant plus précieux qu'il paraît avoir pris pour base l'Histoire babylonienne de Bérose. On croit qu'Abydène vivait sous les premiers Ptolémées.

Malgré les minutieuses investigations de tant d'érudits et de philosophes qui se sont succédé depuis quatre siècles, nul doute pourtant qu'on ne puisse encore découvrir quelques auteurs classiques. Les diverses bibliothèques de l'Europe, surtout la grande bibliothèque de Paris et celles d'Italie, n'ont pas encore été suffisamment explorées. Pour ne parler que des découvertes récentes, M. J. Quicherat a retrouvé dans un manuscrit de la Bibliothèque royale cent quatre-vingt-deux vers d'un versificateur latin qu'il fait remonter jusqu'au siècle d'Auguste 1, et M. Minoïde-Minas a rapporté du couvent de SainteLaure, au mont Athos, les fables de Babryus, qui peuvent être, pour le style, comparées à ce que l'antiquité grecque nous a laissé de plus pur et de plus correct 2.

On a trouvé dans des caisses de momies plusieurs chants de l'Iliade; il serait donc possible de découvrir de la même manière quelque autre manuscrit qui serait inédit, aujourd'hui que l'on connaît assez les caractères cursifs grecs pour ne plus regarder comme un griffonnage diabolique ou ridicule, et détruire comme tels, les papyrus ou les parchemins couverts de cette écriture. Peutêtre encore pourra-t-on faire une trouvaille de ce genre si l'on découvre quelque ville comme Herculanum et Pompéi.

L'usage subsista longtemps de cacher les livres dans

' Ces vers ont été publiés dans le premier volume de la Bibliothèque de l'école des Chartes (1839-1840), p. 54. Ils ont été réimprimés plusieurs fois en Allemagne et en partie dans les Latini sermonis vetustioris reliquiæ selectæ, de M. Egger; mais ce dernier les a accompagnés de quelques observations dont l'inexactitude a été relevée par M. L. Renier, dans le premier numéro de la Revue de philologie, de littérature et d'histoire ancienne, Paris, 1845, in-8, pag. 103.

Elles ont été publiées par M. Boissonade, Paris, 1844, in-8.

des vaisseaux de terre ou dans des murs. Ainsi, les deux versions grecques qui font partie des Hexaples d'Origène, avaient été trouvées par ce dernier dans un vaisseau de terre1.

Mathieu Paris raconte que sous Eadmer, neuvième abbé de Saint-Albans, des ouvriers qui construisaient une église sur l'emplacement de l'ancien Vérolamium, trouvèrent, en creusant les fondations, les restes d'un ancien palais; dans le creux d'un mur ils découvrirent des livres et des lambeaux dont l'un, écrit dans un langage inconnu, était orné de décorations en filets d'or. Il était couvert de planchettes de chêne et lié avec des rubans de soie.

Suivant Leland (Collectanea, III, 157), un livre écrit, d'une vingtaine de feuilles, fut trouvé dans une pierre creuse, en creusant les fondations de l'église d'Yvy, près de Salisbury.

On trouva aussi dans l'église de Hoddington (comté de Northampton) un curieux manuscrit original du Nouveau Testament, enclavé dans un mur.

Cet antique usage réserve peut-être à nos descendants quelques précieuses découvertes.

Plusieurs auteurs, dont le texte original est perdu, nous ont été conservés par des traductions: ainsi le texte grec du roman où Apollonius de Tyr racontait ses aventures est perdu aujourd'hui. Il en reste une version latine que Welser a publiée à Augsbourg en 1595, in-4, d'après un très-ancien manuscrit.

Il y a dans une traduction allemande, de la tactique d'Onosander, imprimée à Mayence, 1532, in-f', un chapitre entier qui ne se trouve ni dans les éditions du

Le prophète Jérémie (xxxII, 16) avait adopté une méthode semblable pour conserver ses livres.

texte grec, ni dans les versions publiées jusqu'à présent.

Au mois de décembre 1844, les journaux ont annoncé comme une découverte que l'on venait de trouver dans la Bibliothèque Bodléienne, à Oxford, une traduction complète du grand ouvrage de Galien sur l'anatomie. Ce fait est connu depuis longtemps, et a été signalé par le Danois Thomas Bartolin et par Fabricius. Il est plus que pro

bable, du reste, que les manuscrits arabes et orientaux doivent contenir d'autres traductions d'ouvrages anciens. On a des fragments des ouvrages d'Eusèbe qui nous ont été conservés dans les versions arméniennes. Si même l'on en croyait l'orientaliste hollandais Erpenius, la bibliothèque de Fez renfermerait en entier un grand nombre d'ouvrages que nous ne possédons qu'incomplets, comme Tacite, Tite-Live, Hippocrate, Pappus, etc.

Dans le chapitre consacré à l'histoire de la liberté d'écrire, nous ajouterons plusieurs particularités relatives à la destruction des livres.

DES TITRES DE LIVRES

ET DES FRONTISPICES.

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De tous temps, les auteurs ont regardé comme une grande affaire le choix d'un titre pour leurs ouvrages. Pline l'Ancien et Aulu-Gelle nous ont laissé à ce sujet, dans leurs préfaces, des détails qui ne manquent pas d'intérêt.

« Les Grecs sont admirables en fait de titres heureux,

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