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La Bibliothèque royale de Dresde, fondée, en 1556, par l'électeur Auguste, contient 220 000 imprimés et 2700 manuscrits, au nombre desquels se trouve un calendrier mexicain, sur peau humaine.

Parmi les bibliothèques des autres contrées de l'Allemagne, nous citerons encore celles de Mayence, 90 000 imprimés; de Weymar, 95 000 imprimés; de Stuttgart, 180 000 imprimés; de Goettingue, 200 000 imprimés, 110 000 dissertations et discours académiques, et 5 000 manuscrits; de Wolfenbüttel, 190 000 imprimés, 40 000 dissertations, 4 500 manuscrits.

La capitale de l'Autriche, Vienne, possède huit bibliothèques publiques: la Bibliothèque impériale, fondée en 1480 par l'empereur Maximilien, compte aujourd'hui 300 000 imprimés et 12 000 manuscrits. Parmi ces derniers, on remarque entre autres un manuscrit mexicain écrit sur peau humaine et orné de figures coloriées.- La Bibliothèque de l'Université renferme 90 000 volumes. Les autres bibliothèques de l'empire d'Autriche, sans parler des bibliothèques d'Italie, sont celles de Prague, 150 000 imprimés, 8 000 manuscrits; de Grætz (Styrie), 100 000 imprimés; de l'Université de Pesth, 50 000 imprimés.

La Bibliothèque royale de Stockholm, fondée par la reine Christine, possède environ 40 000 imprimés et plusieurs manuscrits précieux; celle d'Upsal, où l'on voit le célèbre Évangile d'Ulphilas, renferme 80 000 imprimés.

La Bibliothèque royale de Copenhague, fondée de 1648 à 1670, contient 200 000 imprimés et 10 000 manuscrits. Pierre le Grand fonda la Bibliothèque de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, au moyen de 2 500 volumes dont il s'était emparé dans ses guerres avec la Suède. Elle se compose aujourd'hui d'environ 100 000 volumes,

La grande Bibliothèque Impériale compte près de 300 000 imprimés et de 13 000 manuscrits. Elle provient de la célèbre bibliothèque qui, fondée à Cracovie par Zauski, et transférée plus tard à Varsovie, fut enlevée par les Russes en 1795.

Iya à Constantinople trente-cinq [bibliothèques publiques, mais où l'on ne laisse entrer les Européens qu'avec les plus grandes difficultés. La Bibliothèque du Sérail, fondée par Sélim Ier, contient 3 ou 4 000 volumes arabes, turcs et persans, dont 1,294 manuscrits. Les livres grecs qu'elle contenait encore en grand nombre dans le dix-septième siècle ont été vendus, dispersés ou détruits. Sur la porte de cette bibliothèque on lit ces mots écrits en arabe: Entrez en paix. Il y a dans l'intérieur du Sérail plusieurs autres petites bibliothèques dont l'accès est interdit au public.

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DE LA DESTRUCTION ET DE LA DISPERSION DES LIVRES.

Nous venons de nous occuper des collections de livres qui ont contribué à diverses époques à entretenir ou renouveler les études littéraires et à nous conserver les chefs-d'œuvre de l'antiquité. Voici maintenant la contre-partié et le complément du chapitre précédent, car nous allons raconter d'une manière succincte comment ont péri les collections de ce genre.

Suivant Bérose et Alexandre Polyhistor, Nabonassar,

établi roi de Babylone vers 747 avant J.-C., fit détruire toutes les histoires des rois ses devanciers. C'est le plus ancien fait que nous connaissions relativement à la destruction de livres.

L'empereur chinois Chi-hoang-Ti, 213 avant J.-C., en haine des lettres et de leurs principes, ordonna de brûler tous les livres qui se trouvaient dans son empire; il n'excepta de cette proscription que les ouvrages qui traitaient de l'histoire de sa famille, de l'astrologie et de la médecine.

Nous avons parlé, au commencement du chapitre précédent, de la destinée des bibliothèques de Carthage, et du Brucchium à Alexandrie: nous n'avons donc pas à y revenir.

Plusieurs des bibliothèques de Rome furent, sous les empereurs, anéanties par des incendies. Nous citerons entre autres celles du palais de Tibère sous Néron, et du Capitole sous Commode.

Les querelles des chrétiens et des païens furent toujours fatales aux lettres. Pendant le séjour de saint Paul à Éphèse, « plusieurs fidèles, dit Fleury, qui avaient étudié des curiosités inutiles, apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le monde. Le prix en fut compté, et on trouva la valeur de 50 000 drachmes, revenant à plus de 50 000 livres de notre monnaie. On croit que c'étaient des livres de magie 1. » Quant à nous, nous serions fort porté à croire que ces livres étaient des ouvrages relatifs à la philosophie païenne et aux religions de l'Orient, et

'Histoire Ecclésiastique, 1, 1, c. 42.

La plupart des ouvrages un peu importants écrits dans les langues de l'Orient avaient été traduits en grec. Nous en avons cité un exemple, voyez page 156.

dont l'esprit ne pouvait être par conséquent que fort dangereux pour les nouveaux chrétiens.

Ce qui se passa à Éphèse, vers l'an 54 après J.-C., dut probablement se renouveler, à diverses époques, dans une foule de villes de l'Orient et de l'Occident.

A chaque nouvelle persécution, les païens, ainsi qu'il a déjà été dit (voy. p. 157), s'empressaient de brûler les livres des chrétiens, perte assurément peu regrettable; mais le triomphe de ces derniers fut à peine assuré, qu'ils rendirent avec usure à leurs adversaires les outrages qu'ils en avaient reçus.

En 390, le patriarche d'Alexandrie, Théophile, que Gibbon appelle avec raison «un homme audacieux et pervers, et l'ennemi perpétuel de la paix et de la vertu, toujours affamé d'or et altéré de sang, » voulut abolir l'idolàtrie dans son diocèse. Après une lutte sanglante entre les païens et les chrétiens, lutte à laquelle mit fin un décret de Théodose, le temple de Sérapis fut détruit de fond ent comble, et la magnifique bibliothèque qui y était annexée fut entièrement pillée et dispersée. Aussi vingt ans plus tard, l'historien Orose s'écriait avec douleur (1. VI, c. 15): « Nous avons vu vides les armoires où étaient les livres qui ont été pillés par les hommes de notre siècle ! »

Les bibliothèques de Constantinople, qui s'étaient enrichies des dépouilles de l'Occident et de l'Orient, n'eurent pas une existence bien longue, par suite des incendies si fréquents dans cette ville. En 476, sous Basiliscus, le feu ayant pris à un marché, s'étendit avec rapidité et consuma plusieurs portiques et un grand nombre d'édifices publics. De ce nombre fut le portique où était pla cée la bibliothèque fondée par Théodose le Jeune; elle

fut réduite en cendres ainsi que les cent vingt mille volumes qu'elle renfermait.

Le pape saint Grégoire le Grand, mort en 604, a été accusé d'avoir fait brûler un grand nombre de livres païens et entre autres Tite-Live. Nous allons examiner si cette accusation est appuyée sur des preuves suffisantes.

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Le premier auteur qui en ait parlé est Jean de Salisbury, mort en 1180. Il en fait mention dans plusieurs passages de son livre de Nugis curialium. Dans l'un (1. 11, c. 26), il dit expressément que, « suivant la tradition, saint Grégoire livra aux flammes les écrits d'une lecture réprouvée, que renfermait la Bibliothèque palatine, et où se trouvaient les principaux ouvrages qui semblaient révéler aux hommes l'esprit des êtres célestes et les oracles des anciens. >>

Par ces mots D'une lecture réprouvée, les défenseurs de saint Grégoire ont prétendu, sans preuve, qu'il s'agissait, non pas d'ouvrages de littérature ancienne, mais de livres condamnés précédemment par les conciles. Les livres profanes étaient, en effet, considérés par le pape comme des livres d'une lecture funeste et dangereuse. « Si je puis apprendre, écrivait-il à Didier, archevêque de Vienne, que vous ne vous occupiez pas de ces bagatelles des lettres humaines, des sciences mondaines et séculières, j'en rendrai grâce à Dieu, qui n'aura pas permis que votre cœur soit souillé par les louanges pleines de blasphèmes données aux choses infâmes. »>>

'On lit reprobata lectionis, dans la première édition de Salisbury, et probata lectionis dans les suivantes. La première version est, à ce qu'il paraît, conforme aux plus anciens manuscrits. C'est à tort que la biographie Michaud (art. VARRON) et Timperley attribuent à Grégoire VII les faits reprochés à saint Grégoire.

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