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substance sur laquelle on ait tracé des caractères. On formait des volumes avec des feuilles de palmier et de mauve. C'était sur des feuilles d'olivier (petala) que les Syracusains écrivaient leurs suffrages 1. Les peuples de la Perse, de l'Inde et de l'Océanie écrivent encore sur des feuilles d'arbre. Dans les Maldives, on emploie la feuille du makarekau, qui a un mètre de long sur trente-trois centimètres de large. La Bibliothèque royale possède plusieurs manuscrits sur des feuilles d'arbre dont quelquesunes sont veruissées et dorées.

Jusque vers la fin du sixième siècle, on se servit aussi de l'écorce extérieure ou intérieure de différents arbres 2, et même on en fit des livres.

Les plus anciens monuments écrits que l'on possède aujourd'hui ont été écrits sur bois. Une inscription gravée sur une planche de sycomore provenant du cercueil du roi égyptien Mycerinus, trouvé en 1857 daus la troisième des pyramides de Memphis, et qui est actuellement en Angleterre, remonte, suivant l'auteur anglais qui l'a expliquée, à cinq mille neuf cents ans.

Avant l'invention de leur papier, qui date à peu près de deux mille ans, les Chinois écrivaient sur des planches de bois et des tablettes de bambou dont quelques-unes sont encore conservées aujourd'hui par les Chinois eux-mêmes comme de précieux échantillons d'antiquité.

« On retrouve en Grèce et en Italic l'usage de graver sur des planches de bois les monuments de quelque im

1 D'où vint le mot pétalisme, qui chez eux correspondait à l'ostracisme des Athéniens.

Saint Jérôme, Cassiodore et Isidore de Séville prétendent que la siguification de livre, donnée au mot latin liber (écorce), vient de cet usage qui remontait à une haute antiquite.

portance. Vers le milieu du premier siècle de notre ère, il existait encore à Athènes, dans le Prytanée, quelques débris des tables de bois (axones) sur lesquelles, quatre cents ans auparavant, Solon avait écrit ses lois. Ces tables, jointes en forme de prismes quadrangulaires et traversées par un axe, fureut d'abord dressées perpendiculairement dans la citadelle, où, tournant au moindre effort sur elles-mêmes, elles présentaient successivement le code entier des lois aux yeux des spectateurs. Celles de Dracon avaient, sans doute aussi, été publiées sur bois; ce qui faisait dire longtemps après à un poète comique cité par Plutarque « J'en atteste les lois de Solon et de Dracon, avec lesquelles maintenant le peuple fait cuire ses légumes. >>

« A Rome, avant l'usage des colonnes et des tables de bronze, les lois étaient gravées sur des planches de chêne qu'on exposait dans le Forum. Les annales des pontifes, où s'écrivaient jour par jour les principaux événements de l'année, étaient écrites probablement à l'encre noire sur une planche de bois blanchie avec de la céruse et qu'on appelait album. Cette planche était exposée devant la maison du pontife, et des peines sévères étaient portées contre celui qui aurait osé l'enlever ou la changer, en raturer ou en altérer le texte. Les annales des pontifes cessèrent vers l'an 653 de Rome (420 ans avant J.-C.); mais l'usage de l'album se maintint longtemps encore, puisque nous trouvons dans le code Théodosien des lois publiées sur une table enduite de céruse. Le bois était encore en usage pour les actes privés; un passage du Digeste prouve que les testaments étaient parfois écrits sur des tablettes de bois 1.»

H. Géraud, Essai sur les livres dans l'antiquite, 4840, in-8, p. 19-20.

On trouve dans les caisses de momies des linges couverts d'écriture, et le musée égyptien du Louvre renferme plusieurs rituels sur toile. Il semble que cette substance ait été d'abord réservée aux monuments portant un caractère religieux. Ce fut, rapporte Tite-Live, au moyen d'un vieux rituel écrit sur de la toile que les Sammites réglèrent l'ordre et la cérémonie du sacrifice solennel par lequel ils préludèrent à la guerre contre les Romains. Les oracles sibyllins étaient aussi écrits dans des livres de la même matière.

On sait que plus tard on employa la toile dans des circonstances tout à fait différentes : c'était sur la toile que l'empereur Aurélien avait fait écrire un journal exact de toutes ses actions, qu'on traçait les plans cadastraux déposés dans les archives impériales, que plusieurs lois furent publiées sous les premiers empereurs chrétiens, et que Sidoine Apollinaire, au cinquième siècle, écrivait ses poésies légères.

Ces livres en toile sont désignés sous le nom de carbasina volumina dans un passage de Martianus Capella, écrivain du quatrième ou du cinquième siècle.

On voit, d'après une lettre de Symmaque, qu'on écrivait aussi sur des étoffes de soie, et que cet usage venait de la Perse. Au dix-septième siècle, comme en font foi les vers si connus de Boileau 1, on faisait tirer sur du satin quelques exemplaires des thèses soutenues dans nos universités; ils étaient destinés à être donnés en cadeau.

Peindrai-je son jupon bigarré de latin,

Qu'ensemble composaient trois thèses de satin,
Présent qu'en un procès sur certain privilége
Firent à son mari les régents d'un collége,
Et qui sur cette jupe à maint rieur encor,
Derrière elle faisait lire argumentabor.

1

Le papyrus est une espèce de roseau dont la tige, longue d'environ 1 m. 30, est recouverte par une enveloppe membraneuse au moyen de laquelle on fabriquait différentes espèces de papier. « La première qualité se nomma d'abord hiératique ou sacrée, parce qu'elle était réservée pour la composition des livres saints: la flatterie lui fit donner ensuite le nom de papier auguste ou royal ; par le même motif, le papier de seconde qualité fut appelé livien, du nom de Livie, femme de l'empereur Auguste. La dénomination de hiératique ne s'appliqua plus, dès lors, qu'au papier de troisième qualité. Une autre espèce de papier était connue sous le nom d'amphithéâtrique, parce qu'il était fabriqué à Alexandrie dans le quartier de l'Amphithéâtre; mais ce papier était susceptible de grandes améliorations. Fannius, grammairien de Rome, parvint, en le remaniant, à étendre un peu sa largeur et à polir sa surface. Le papier, ainsi refait, prit le nom de papier fannien, et rivalisa avec le papier auguste; celui qui n'avait pas subi ce remaniement garda le nom d'amphithéâtrique, et resta au quatrième rang. Le papyrus, qui croissait aux environs de Saïs en grande quantité, mais en qualité inférieure, servait à faire le papier de cinquième qualité, qu'on appelait papier saïtique. En sixième lieu venait le papier ténéotique, ainsi nommé d'un quartier d'Alexandrie où on le fabriquait; de qualité inférieure, il se vendait au poids. Au dernier rang se plaçait le papier emporétique ou papier marchand. Il n'était nullement propre à recevoir l'écriture, et ne servait qu'à faire des

Cette plante, nommée Biog par les Grecs, croissait du temps de Pline dans les marais de l'Égypte, en Syrie et aux environs de Babylone. Aujourd'hui elle vient naturellement en Sicile.

serpillières ou des enveloppes pour les autres espèces de papier1. >>

L'empereur Claude fit fabriquer une espèce de papier auquel il donna son nom, et qui enleva le premier rang au papier auguste.

On parvint à donner au papier de papyrus des dimensions considérables, car on possède des actes qui ont environ 2m, 70 de longueur.

Ce que nous appellerions aujourd'hui la main de papyrus contenait vingt feuilles du temps de Pline, et seulement dix au quatrième siècle.

On ne peut assigner aucune date à l'invention du papyrus, qui est due aux Égyptiens. Suivant une lettre, adressée par Champollion jeune au duc de Blacas, le savant voyageur a retrouvé des contrats sur papyrus, portant leur date avec eux, et remontant à dix-sept cents'ans avant l'ère chrétienne.

On ignore à quelle époque le papyrus a été introduit en Grèce et en Italie; mais on sait, d'une manière positive, qu'à Rome on lui faisait subir une nouvelle préparation; et, c'est à l'apprêt qu'il recevait dans cette ville, que l'on doit de n'avoir pas pu, jusqu'à présent, tirer grand parti des manuscrits latins trouvés à Herculanum. En effet, en 1825, sur deux mille deux cent soixante-dix pages qu'on était parvenu à dérouler, quarante sculement appartenaient à la langue latine, les autres étaient en grec.

L'Égypte paraît avoir conservé, de tout temps, le monopole du commerce du papyrus, dont les principales fabriques étaient à Alexandrie. Aussi il suffisait que la

1 Essai sur les livres dans l'antiquité, p. 25-26.

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