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Rome parle des Tabńрara Oso 1, saint Ignace d'Antioche de l'apa et du πάθος Θεοῦ 2, Tatien d'un Θεὸς πεπονθώς 3.

Barnabé enseigne : « Le Fils de Dieu ne pouvait pas souffrir, si [148] ce n'est pour nous... et c'est pour nous qu'il a offert en sacrifice le vase de son esprit *. » Saint Irénée parle de la même manière 5: « Le Logos unigenitus impassibilis est devenu passibilis...; » et saint Athanase: ἐσταυρώμενον εἶναι Θεόν 6. On aimait surtout à se servir de l'expression Mère de Dieu (sorixos, Deipara), et nous la rencontrons plus d'un siècle avant les luttes christologiques dans les écrits d'Origène, d'Alexandre d'Alexandrie et d'Athanase 7. Cependant il ne faut pas oublier que les attributs d'une nature n'ont jamais été reportés sur l'autre en elle-même, mais constamment sur la personne qui est à la fois Dieu et homme. Les attributs humains ne sont pas reportés sur la divinité, mais simplement à Dieu et vice versa. On n'a pas dit: La divinité a souffert ; mais bien : «< Dieu a souffert. » La raison d'être de cette communication des idiomes se trouve dans l'union hypostatique des deux natures par laquelle le Fils de Dieu et le Fils de l'homme ne font qu'une seule personne. Longtemps avant que cette expression: union hypostatique, fût connue, les Pères avaient la notion, peu précise il est vrai, de la doctrine qu'elle exprime, quand ils cherchaient à donner le motif de la communication. Ainsi saint Grégoire de Nysse dit : « Quand on considère à part le divin et l'humain dans le Christ, ils conservent l'un et l'autre, sans mélange, leurs propriétés (iduópata), mais après la réunion (le mélange, άvaxpabɛ襤), la chair, c'est-à-dire la nature humaine, prend part à la puissance et à la magnificence du Logos et à la puissance de la divinité 8. » Saint Épiphane dit à son tour avec plus d'exactitude : « Lorsque Dieu a souffert dans la chair, sa divinité prise en elle-même n'a pas souffert, mais ce qu'il a souffert dans cette chair supportée par la divinité se rapporte aussi à la

1. Clemens Rom. I, ad Corinth., 2, dans Funk, Patr. apost. op., 1887, t. I, p. 62.

2. Ignat., Ad Ephes., c. 1, et Ad Romanos, 6, id., p. 172, 220.

3. Tatien, Ad Græcos, c. xi, P. G., t. vi, col. 833.

4. Barnabé, Epist., vir, dans Funk, p. 20.

5. Iræneus, 1. III, xvı, 6, P. G., t. ví, col. 925.

6. Athanas., Epist. ad Epict., n. 10, P. G., t. xxvi, col. 1065.

7. En outre, Münscher, Lehrb., t. 1, p. 286; Socrate, Hist. eccles., vii, 32, P. G., t. LXVII, col. 808.

8. S. Grégoire de Nysse, Contra Eunomium, 1. IV, P. G., t. xLv, col, 617 sq.; Münscher, Lehrbuch der Dogmengesch., t. 1, p. 276.

divinité. Il en est de même lorsqu'un homme porte un habit qui vient à être taché de sang: on dit aussitôt que cet homme a été taché de sang, quoique de fait l'habit seulement ait été taché de [149] sang 1.

Théodore avait protesté contre l'expression de « mère de Dieu ». <«< Marie, disait-il, a enfanté Jésus, mais non pas le Logos: le Logos a toujours été, il est sans commencement, quoiqu'il ait habité d'une manière toute particulière dans Jésus. Marie est donc, à proprenient parler, la mère du Christ et non pas la mère de Dieu. On ne peut l'appeler mère de Dieu que d'une manière figurée et parce que Dieu était d'une manière toute particulière dans le Christ. Elle a, à proprement parler, donné naissance à un homme, auquel le Logos avait commencé à s'unir, mais cette union était alors si peu complète qu'il ne pouvait pas être appelé le Fils de Dieu (il n'a pu l'être qu'après son baptême). » Et dans un autre passage : « C'est un nonsens que de dire que Dieu est né d'une vierge... Ce n'est pas Dieu, mais bien le temple dans lequel Dieu a habité, qui est né de Marie 2. »

128. Nestorius.

Nestorius, dont le nom évoque les souvenirs de la première période des luttes christologiques 3, fut disciple de Théodore. Né à Germanicia, en Syrie, Nestorius vint jeune à Antioche pour apprendre les usages du monde. Son don d'improvisation, sa belle voix, sonore et vibrante, attirèrent l'attention sur lui. Il entra dans le monastère d'Euprépios, à Antioche, qu'il quitta dans la suite pour devenir diacre et enfin prêtre à la cathédrale d'Antioche. Comme prêtre il prêcha souvent et avec un succès considérable. Il s'acquit en outre une réputation d'ascète sévère, et montra un grand zèle pour l'orthodoxie, ayant le premier attaqué ouvertement une opinion erronée émise en chaire par Théodore de Mopsueste. Mais, au rapport de Théodore et des autres historiens, une ardente vanité et

1. S. Épiphane, Ancoratus, e. XXXVI, XCV, Hæres., LXIX, n. 24 et 42; LXXII, n. 23, P. G., t. XLII, col. 240, 265.

2. Hardouin et Mansi, op. cit.; Dorner, op. cit., p. 50.

3. Il n'est pas absolument certain, mais très probable que Théodore de Mopsueste a été le maître de Nestorius, ainsi que l'ont prouvé Petau, Dogm. theolog., t. iv, 1. I, c. vii, et Walch, Ketzerhistorie, t. v, p. 315 sq.

un désir passionné de popularité perçait dans toutes ses démarches et dans ses discours 4.

1. Socrate, Hist. eccles., 1. VII, c. xxix, P. G., t. LXVII, col. 801; Théodoret, Hæret. fabul., 1. IV, c. xii, P. G., t. LXXXIII, col. 432; Évagre, Hist. eccles., 1. I, c. vii, P. G., t. LXXXVI, col. 2433; Gennadius, De scriptor. eccles., c. LIII, P. L., t. LVIII, col. 1988; N. Alexander, Hist. eccles., in-fol., Venetiis, 1778, t. v, p. 187-192; Zaccaria, Thes. theolog., 1762, t. x, p. 323-338, 580-594; Baronius, Annales, ad ann. 428, n. 19-41; ad ann. 429, n. 22-42; ad ann. 430 n. 3-74, 90-94; ad ann. 431, n. 2-183; ad ann. 435, n. 1-2; ad ann. 436, n. 1-9 ; Pagi, Critica, 1689, ad ann. 428, n. 11-22; ad ann. 429, n. 13-26; ad ann. 430, n. 2-26; ad aun. 431, n. 2-40; ad ann. 432, n. 7; ad ann. 435, n. 3-5; ad ann. 436, n. 2-3; [J. Bruguier,] Disputatio de supposito, in qua plurima hactenus inaudita de Nestorio tanquam orthodoxo et de Cyrillo Alexandrino aliisque episcopis Ephesi in synodum coactis tanquam hæreticis demonstrantur..., in-8, Francofurti, 1645; J. R. Eneberg, Comparat. inter Nestorii et Cyrilli de Incarnatione, vou hóyou in concil. Ephes. dijudic. dogmatica, in-4, Aboæ, 1827; D. Ceillier, Hist. génér. des auteurs ecclésiastiques, 1727, t. xi, p. 408-422; 2o édit., t. vii, p. 366-374; J. A. Fabricius, Bibl. græca, 1719, t. ix, p. 283291, 304-305; édit. Harlès, t. x, p. 529-549, 561-563; J. S. Francus, De Nestorio disputationes tres, in-4, Witteberga, 1670; J. P. Gabler, Explicat. Nestorii in unione naturarum in Christi sententia, in-4, Ienæ, 1793; A. Gengler, Ueber die Verdammung des Nestorius, dans Tübing. theolog. Quartals., 1835, t. 1, p. 213-299; P. E. Jablonski, Dissertatio de Nestorii meritis, in-8, Francofurti, 1738; J. Ochs, De Nestorii doctrina commentatio dogmatico-historica, in-8, Monachii, 1849; J. Sartorius, Dissertationes Il de Nestorio hæresiarcha, in-4, Thoruni, 1698; Schmidt, Vera Nestorii de unione naturarum in Christo sententia explic., in-4, Ienae, 1793; A. Thierry, Nestorius et la question des deux natures, dans la Revue des Deux-Mondes, 1871, t. xcvi, p. 21-55; Les grandes hérésies du ye siècle, Nestorius et Eutychès, in-8, Paris, 1878 ; Tillemont, Mém. hist. ecclés., 1709, t. xiv, p. 283-287, 297-487, 606-615, 748, 787789. Toute étude sur Nestorius doit aujourd'hui être entreprise en tenant compte du livre de Fr. Loofs, Nestoriana, Die Fragmente des Nestorius gesammelt, untersucht und herausgegeben, in-8, Halle, 1905. Peu d'années après la condamnation de Nestorius, l'empereur Théodose II ordonna de brûler impios libros nefandi Nestorii adversus venerabilem orthodoxorum sectam. Ce décret fut si ponctuellement exécuté qu'il ne reste qu'une quantité minime des écrits de Nestorius. Nous ne possédons au complet qu'une quinzaine d'homélies et cinq lettres avec quelques autres fragments. Les fragments étaient dispersés dans les ouvrages des adversaires de Nestorius. La compilation qui en fut faite par Garnier dans son édition de Marius Mercator, en 1673, P. L., t. XLVIII, col. 753-1218, est devenue insuffisante. La nouvelle édition a été promise dans Realencyklopädie für protest. Theol. und Kirche, 3e édit., t. x, p. 739; les Prolegomena ont paru dans Osterprogramm der Universität HalleWittemberg für 1903-1904, enfin l'édition a paru en 1905 sous le titre donné plus haut. Les fragments ainsi exhumés des actes conciliaires, notamment d'Éphèse, du Synodicon, et des écrits de Cyrille d'Alexandrie, de Marius Merca

La réputation de Nestorius était telle que, après la mort de [150] Sisinnius (24 décembre 427), il fut élevé sur le siège de Constantinople, qui pensa recevoir d'Antioche un second Jean Chrysostome. A peine sacré (10 avril 428), il manifesta un goût très vif pour la prédication et un grand zèle contre les hérétiques. Déjà, dans un de

tor et de quelques autres sont au nombre de 72, la plupart dans le texte grec,
quelques-uns en latin seulement, d'autres en syriaque. Le soin apporté à l'édi-
tion est au-dessus de tout éloge et s'il est relevé ici, c'est moins pour en faire
honneur à l'auteur que pour donner tout son prix théologique et historique à ce
recueil d'une singulière importance pour l'histoire du dogme et des hérésies.
On y rencontre en esset quelques textes qui ménagent une véritable surprise.
Les traités dogmatiques nous affirment que Nestorius a enseigné l'existence de
deux personnes en Jésus-Christ. Or voici qu'on rencontre des textes comme
ceux-ci : Non duas personas, unam personam facimus (p. 196, ligne 21), et en-
core : τὴν μὲν τῶν φύσεων ἐπήνουν (Nest.) διαίρεσιν (κατὰ τὸν τῆς ἀνθρωπότητος καὶ
θεότητος λόγον) καὶ τὴν τούτων εἰς ἑνὸς προσώπου συνάφειαν (p. 176, ligne 15-17, cf.
p. 196, ligne 16; p. 224, ligne 13). Nestorius va jusqu'à admettre l'expression
Dεotóxos, pourvu qu'on n'en tire pas de conclusions hérétiques, à savoir que la
sainte Vierge était Mère de Dieu (dans le sens formel du mot): Si quis autem
hoc nomen theotocon propter natam humanitatem conjunctam Deo Verbo non
propter parentem proponet, dicimus quidem hoc vocabulum... non esse conve-
niens (Nestorius le prenait toujours au sens strict et formel)... ferri tamen
potest, à cause de l'union du Verbe avec l'humanité, qui est le templum Dei
Verbi non quia ipsa sit mater dei verbi (p. 167-168). De même volentibus con-
cessi ut pie genitricem vel particen Dei virginem nominarent, id est neque circa
Apollinarii, neque secundum Arii sensum, sed... propter unitionis rationem
(p. 185, cf. 181, ligne 18; 184, ligne 25, etc.). Peut-être trouverait-on une expli-
cation plus ample dans des écrits nestoriens que ne contient pas l'édition des
Nestoriana. « Il est indubitable, écrit dom Chr. Baur, dans la Revue d'hist.
ecclés., 1906, t. vii, p. 617, que plusieurs sermons ou traités de Nestorius se
cachent encore sous les noms d'autres Pères de l'Église. Garnier avait déjà
remarqué, que plus d'un fragment de Nestorius se trouve dans un sermon attri-
bué à saint Jean Chrysostome, ce qui l'amena à revendiquer tout le sermon
pour Nestorius. Loofs prouve qu'il a été trop loin. Attiré par cette piste,
Mgr Batisfol, Sermons de Nestorius, dans la Revue biblique, 1900, t. 1x, p. 329-
353, voulut restituer à Nestorius 52 sermons conservés la plupart sous le nom
de Basile de Séleucie. Les preuves ne sont pas péremptoires. Le sermon com-
plet de Nestorius a été édité pour la première fois en 1838 par M. Becker sous
le nom de saint Jean Chrysostome. P. G., t. LXIV, col. 480-492. M. Loofs et
presque en même temps, mais indépendamment de lui, M. Haidacher (dans la
Zeitschrift für katkol. Theol., 1905, t. xxix, p. 196 sq.) ont réussi à prouver la
véritable provenance de cette œuvre. Sous peu le savant professeur de Salz-
bourg complètera encore les Nestoriana de M. Loofs. Déjà on nous annonce
aussi l'édition d'un autre ouvrage de Nestorius: le Liber Heraclidis conservé
en syriaque et retrouvé par le Dr Goossens; la publication est confiée à l'orien-
taliste M. Bedjan. » (H. L.)

ses premiers sermons, il apostrophait ainsi l'empereur Théodose II: « Donne-moi, ô empereur, la terre délivrée des hérétiques et, en retour, je te donnerai le ciel; aide-moi à combattre les hérétiques et je t'aiderai à combattre les Perses 1. » Quelque temps après, il voulut enlever aux ariens une maison de prières qu'ils possédaient encore à Constantinople qui, à cette occasion, faillit être incendiée 2. Aussi les ariens et plusieurs orthodoxes jetèrent-ils à Nestorius l'épithète d'incendiaire et de meurtrier. Il s'attaqua aussi aux novatiens, aux quartodécimans et aux macédoniens, et fit rendre par l'empereur plusieurs lois sévères contre les hérétiques. Seuls les pélagiens trouvèrent grâce devant lui, car il approuvait leur doctrine sur la suffisance de la volonté libre pour faire le bien sans partager leur opinion sur le péché originel. Il reçut chez lui Julien d'Éclane, Célestius et d'autres chefs des pélagiens exilés. En 429, il intercéda pour eux auprès de l'empereur et du pape Célestin 3. Mais Marius Mercator, simple laïque de l'Église d'Occident, séjournant alors à Constantinople, adressa à l'empereur un mémoire (Commonitorium) l'instruisant du véritable état des choses et de la condamnation des pélagiens par les conciles de l'Occident et par les papes 4. Théodose leur ordonna de quitter la ville 5. On voit tout le chagrin qu'en eut Nestorius dans une lettre adressée à Célestius, l'ami de Pélage à qui il donne les titres d'honneur les plus pompeux et qu'il compare, à cause des persécutions dont il est l'objet, à saint JeanBaptiste, à saint Pierre et à saint Paul 6.

1. Socrate, Hist. eccles., 1. VII, c. xxix, P. G., t. LXVII, col. 801 sq.

2. Nous avons dit dans le Dictionn. d'arch, chrét., t. 1, col. 2824, que les ariens n'avaient pu obtenir de saint Jean Chrysostome la concession d'une église à l'intérieur de Constantinople. En vertu d'un arrangement intervenu entre l'empereur Arcadius et le chef goth Gaïnas, une chapelle située hors des portes avait été concédée aux hérétiques pour y célébrer leurs offices et tenir leurs assemblées. Nestorius la ferma de sa pleine autorité. Les ariens voulurent se défendre, on se battit, les sectaires furent chassés et la chapelle incendiée. L'incendie se propagea dans la ville et brûla tout un quartier. Socrate, Hist. eccl., 1. VII, c. xxix, P. G., t. LXXII, col. 801. (H. L.)

3. Marius Mercator, dans P. L., t. XLVIII, col. 61, 174, 179, 181, 185, 187, 203 note.

4. Id., col. 63 sq.

5. C'est ce qui résulte du titre du Commonitorium.

6. Marius Mercator, dans P. L., t. XLVIII, col. 182. [Cette inclination de Nestorius vers les chefs du pélagianisme ne procédait pas simplement d'une sympathie pour leur personne, mais d'une sympathie pour leurs erreurs ; car au

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