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Plus un idiome teutonique est ancien, plus il se rapproche des formes de conjugaison et de déclinaison latines :

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Pour ne point passer en revue tous les faits, je me contenterai de comparer encore les participes présents:

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(1) V. Bopp, Conjugation-system der samskrita sprache;

et

Pott, Etymologische Forschungen. - V. aussi Eichoff, Ampère, Kaldschmidt, etc.

Les Goths et les Anglo-Saxons ont gardé la désinence is du génitif singulier latin, et le signe du pluriel s :

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Chez les Anglais, on disait autrefois : my fatheris name, (le nom de mon père); ce qui est devenu my father's name, qu'une foule de grammairiens ont expliqué maladroitement par my father-His name (mon père-son-nom) (1).

J'ai choisi quelques exemples qui m'ont semblé tout-àfait curieux, pour mettre hors de doute la communauté d'origine de toutes ces langues. J'ai maintenant à rechercher quels degrés de modifications ont accompagné cette parenté.

S V.

Des sources et des destinées des langues teutoniques et latines.

Je ne pense pas que le gothique soit venu du latin, ni le latin du gothique ou du grec, ni encore que toutes ces

(1) V. J. P. Thommerel, Recherches sur la fusion du normand et de l'anglo-saxon. Cette faute a été commise par le fameux Écossais Jean Knox, ce fougueux prédicateur calviniste, qui, de sa propre main, a écrit sur tous les livres de sa bibliothèque : John Knox his Book.

langues puissent se rattacher d'une manière absolue à une langue unique : je croirais plutôt que le grec, le latin ancien, le teuton primitif prirent de quelque vieil idiome encore imparfait et comme en embryon, leurs premiers éléments; et plus tard, par leurs propres forces, acquirent leur caractère et leur génie spécial.

Les langues néo-latines modernes sont les langues française, italienne, portugaise, catalane, romane et espagnole. Examinons-les:

La langue espagnole se sépare de ses sœurs et trahit le mélange du goth et de l'arabe, Les Goths qui s'étaient établis dans les Asturies conservaient religieusement l'idiome de leurs pères; les habitants de l'Andalousie, appelés aussi Arabes mixtes, Arabico eloquio elati, dit Alvarès (1), avaient complètement oublié le goth et le latin. De là ce caractère particulier de l'espagnol; de là cet idiome și riche tout à la fois et si étrange, pingue et peregrinum, dit Cicéron (2); de là enfin toutes ces aspirations gutturales et cette double Ll ou h aspirée qui commencent tant de mots.

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(1) V. Flores, Espana Sagrada. xI, 275. Velasquez, origen de la

poesia Castellana.

(2) Pro Archiâ, ch. 10.

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Nul doute que l'espagnol ne doive être rangé dans la famille de nos langues latines; mais il lui faut donner une place à part; c'est l'anneau qui relie, en s'en distinguant, les langues latines aux langues gothiques.

Parmi les familles de langues gothiques et germaines, l'anglais se rapproche plus de la souche latine que l'allemand moderne. L'anglais a celá de particulier, qu'il permet à ses poètes l'inversion, sans s'astreindre à notre analyse sévère, et sans adopter non plus la licence syntaxique des Allemands. Lisez ce début du poème de Milton :

Of man's first disobedience and the fruit
Of that forbidden tree, whose mortal taste
Brought death into the world and all our woe,
With loss of Eden, till one greater man

Restore us and regain the blissful seat,

Sing, heavenly muse (1).

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La syntaxe est ici toute latine, et William Dobson, d'Oxford, qui a essayé de rendre če poème en vers latins, sinon très-élégants, du moins très-fidèles, à été d'une trèsgrande exactitude:

Primam hominis noxam vetitâque ex arbore fœtus
Avulsos, morsû quæ degustata nefando

(1) Paradise lost, v. 1.

Humanæ genti mortem et genus omne malorum
Intulit.

Diva, canas (1)..

Une propriété spéciale de la langue anglaise, c'est d'avoir deux glossaires : l'un, des mots nécessaires pour la vie pratique, et ce sont les plus vieux; l'autre, des termes métaphysiques, qui révèlent une civilisation plus avancée et qui sont empruntés au latin, au français et au normand. Les divers mouvements du corps, to sit, to lie, run, walk, creep, crawl; la variété des sons, buzz, clash, hiss, et tous ceux qui peignent et colorent vivement quelque sensation, quelque bruit, sont anglo-saxons ou gothiques. Ces mots qu'affectionnent les écrivains naïfs ou originaux, Goldsmith, Swift, De Foë, semblent attribués au service du génie primitif de la race. Certains mots latins que les savants ont tenté de faire entrer dans leur langue, n'ont pu y prendre racine; Thomas Brown et Burton n'ont pas réussi à doter leur pays de clacularly (de clanculum), ni de immorigerate, intenerate et autres.

Souvent aussi l'anglais possède pour une même chose deux expressions: par exemple, flower (latin: flos, floris); bloom (islandais, bloma), d'où blooming et florid. Ainsi l'anglais jouit d'un double avantage : l'élégance et la délicatesse du latin lui donnent la couleur et la grâce; il emprunte du germain ou du gothique la vigueur et, pour ainsi dire, la charpente de la phrase, les assises solides et puissantes du langage. En Angleterre, le glossaire latin est celui des hommes du monde; l'idiome teutonique, celui du peuple et de la campagne. Ce n'est point

(1) Paradisus amissus. Oxon., 1750.

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