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Foy soy porter entre-promistrent.

Un jour avint qu'un grand cerf pristrent:
Quant vint à faire les parties,
Paroles y ot départies:

Le lyon dit qu'il yert seigneur

De la premiere, par honneur:

2

Et, pour ce que ma force est graindre,
Me doit la secunde remaindre: 4

Si veuil, je vous fais a savoir,
Pour mon travail la tierce avoir :
Et qui me néera la quarte,
Il convient qu'amour se departe.
Ainsi vuelt choisir et eslire
Que nuls ne li osa desdire.

Cils qui a plus fort s'acompaigne
De soi bien est drois qu'il s'en plaigne:
A peinnes voit-on homme fort

Qui, au foible, loiauté port.

Se tu veuls avoir compaignon,

Ne pren n'orgueilleux ne gaignon 5
Ne t'acompaigne a grans satrapes:
Ils auront le fruit, tu les grapes.
Ferme amour et grant seigneurie
Estre ensemble ne sieulent mie.
De seigneur amour, heritage

N'est pas bien : convient autre gage.

3

1 Nice, simple, niais. 2 Yert ou iert, étoit, de erat. 3 Graindre ou greigneur, plus grand. 4 Remaindre ou remanoir, rester, de remanere.— 5 Gaignon, querelleur comme un chien.

YSOPET II.

FABLE IX.

Comment li Lyons mena chacier le Torel, la Vache et la Brebis, et prirent un Cerf.

Un lions orgueilleus

Cruel et envieus

Si volt aler chacier:
Un chevrel esgarda
A qui il comanda
Qu'il li venist aidier.

La vache et la brebis
En a aussi requis
Qui volentiers y vont;
A la voie se metent,
Tous et un et s'apprestent,
Plus long sejour n'i font.

Un cerf ont encontré :
Tout quatre l'ont frapé
Tant que il l'ont occis:
Quatre quartiers en font,
Porce que quatre sont :
Devant eux les ont mis.

Seignor, dit le lion,
Oiez que nous ferons :
Je veil ce cerf partir.
La premiere partie,
Je l'ai bien desservie,
Qui ne vouldra mentir,

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Mais

- Lie,

1 Je m'en accort, j'en suis d'accord. — 2 Mécompte, mécontent. — › trie, pouvoir-4 Baillie, possession, puissance. — 5 Hon, honte. joyeux, de lætus. 7 Musart, sot, débauché.

mm

FABLE VII.

La Besuce.

་་་་་་་་་་་་་་་

Jupiter dit un jour : Que tout ce qui respire
S'en vienne comparoître aux pieds de ma grandeur:
Si dans son composé quelqu'un trouve à redire,
Il peut le déclarer sans peur;

Je mettrai remède à la chose.
Venez, singe, parlez le premier, et pour cause:
Voyez ces animaux; faites comparaison

De leurs beautés avec les vôtres.
Êtes-vous satisfait? Moi! dit-il, pourquoi non?
N'ai-je pas quatre pieds aussi-bien

que

les autres?
Mon portrait jusqu'ici ne m'a rien reproché :
Mais pour mon frère l'ours, on ne l'a qu'ébauché ;
Jamais, s'il me veut croire, il ne se fera peindre.
L'ours venant là-dessus, on crut qu'il s'alloit plaindre.
Tant s'en faut de sa forme il se loua très-fort,
Glosa sur l'éléphant, dit qu'on pourroit encor
Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles;

Que c'étoit une masse informe et sans beauté.
L'éléphant étant écouté,

Tout sage qu'il étoit, dit des choses pareilles:
Il jugea qu'à son appétit

Dame baleine étoit trop grosse.

Dame fourmi trouva le ciron trop petit,

Se

croyant, pour elle, un colosse.

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