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lire, dégagés du fatal bandeau qui vous tient dans un aveuglement vraiment inconcevable s'il n'avait été annoncé par les prophètes comme la punition de votre désobéissance (2)! Puisque vous reconnaissez l'authenticité de ce volume, plus précieux que les perles et que les choses les plus désirables ( Prov., 3, 15.), je n'ai qu'à vous recommander de l'ouvrir.

Depuis la promesse faite à notre père Abraham, que de lui sortirait le Rédempteur annoncé au premier homme (3), jusqu'à Malachie (4), dans la tombe duquel notre nation enferma le privilége de posséder des hommes de Dieu, prédisant les évènements futurs, vous verriez une suite de prophéties qui précisaient d'avance, et à des époques d'une distance énorme de l'évènement, les moindres détails de l'œuvre de la rédemption, laquelle fut accomplie sur la croix. Certains chapitres des psaumes et d'Isaïe sont de véritables évangiles de N.-S. Jésus-Christ; d'autres passages de l'ancien testament seront toujours pour vous, malgré la subtilité des rabbins, des lettres closes et un chaos inextricable de difficultés tant que vous aurez le malheur de rejeter les explications si claires, si simples qu'en donne l'évangile, et de repousser la doctrine qui en est la conséquence nécessaire (5).

Votre opiniâtreté vous soumet depuis longtemps à la punition, dont vous a menacés Moïse notre maître, (6) de tâtonner en plein midi, c'està-dire, quand la lumière de l'évangile brille à vos yeux dans tout l'éclat de sa splendeur : liscz enfin, je vous en conjure, méditez ce livre divin; ah! comme à sa lecture le cœur d'un sincère Israélite se dilate, ravi du véritable sens de ces belles et sublimes prophéties que les Voyants consignèrent en dépôt sacré dans les archives de notre nation! Et quel n'est à cet égard l'avantage de ceux d'entre vous qui ont l'intelligence de la langue du texte sacré (7) en bien des endroits plus chrétien, si j'ose m'exprimer ainsi, que le latin canonique de l'Eglise? Quel peuple fut jamais plus à portée de comprendre la grande vérité de la rédemption d'Israël et de la gentilité, que celui qui était depuis de longs siècles le dépositaire des promesses de Dieu, et le confident de ses desseins sur toutes les nations de la terre ?

Aussi est-ce au milieu de notre nation que daigna s'incarner le Fils de Dieu, ce Messie descendant, selon la chair, de la tige de David, si révérée parmi nous; Messie en même temps d'opprobre et de gloire, que les justes, parmi nos ancêtres, demandaient avec une sorte d'impatience. A tel point, que le prophète

Isaïe, en parlant d'un événement, lequel éloigné encore de plus de deux cents ans, devait précéder de près de quatre siècles la venue du Juste par excellence, s'écrie dans une sainte extase, comme pour presser les pas du temps « Cieux, faites découler le Juste d'en haut, et qu'il distille des nuées ; que la terre s'ouvrant, fasse germer en même temps, comme des fruits précieux, le Sauveur et la »justification (8). » (Isaïe, 45, 8.)

C'est dans les mêmes dispositions que notre père Jacob, en annonçant à ses enfants as semblés ce qui devait leur arriver à la fin des jours, après avoir déterminé d'une manière si précise l'époque de l'incarnation de N. - S. Jésus-Christ, auquel adhéreront (9) les peuples de la terre, s'interrompt tout-à-coup par cette exclamation: J'espère en ton salut, û Seigneur (10)!

Mais les justes de l'ancienne loi, sculs vrais Israélites, n'attribuaient pas au Messie qu'ils attendaient, la mission de ramener dans la terre sainte les Juifs exilés, comme l'enseigne la synagogue actuelle, particulièrement dans ses treize articles de foi (11); mais celle d'opérer notre salut, ainsi que l'a fait N.-S. JésusChrist. La preuve incontestable en subsiste dans la prière appelée les dix-huit bénédictions

(12), que vous récitez trois fois par jour. Cette formule de prière fut rédigée plusieurs siècles avant la naissance du Sauveur, par la grande synagogue (13), où siégeaient cent vingt docteurs, dont plusieurs prophètes, présidés par le scribe Esdras (14). La bénédiction qui a rapport à la venue du Messie est ainsi conçue :

Fais bientôt fleurir le rejeton de David, et »élève sa puissance par l'effet de ton salut; >> car, tout le jour, nous espérons en ton sa»lut (15). Sois béni, ô Seigneur, qui fais fleu-. »rir la puissance du salut (16). » Dans celle de ces bénédictions, où les docteurs tracèrent aux fidèles la manière de demander le retour de leurs frères encore dispersés, et particulièrement des dix tribus, il n'est nullement question du Messie. La voici toute entière. C'est la dixième : « Sonne de la grande trom»pette pour annoncer notre liberté. Lève ta >> bannière ponr rassembler nos frères dispersés. >> Rassemble-nous des quatre coins de la terre. >>Sois béni, ô Seigneur qui rassembles les exilés >>de ton peuple Israël.»

Par ces mêmes motifs, notre nation fut la première à qui le Seigneur annonça le royaume des cieux, d'abord par Jean, son précurseur, ensuite de sa propre bouche. C'est comme Roi d'Israël que le Seigneur parut sur la terre

(Joan. 1, 49. 12, 13), et comme Sauveur et Rédempteur d'Israël qu'il souffrit. (Act. c. 13. -Luc. 25, 21.) C'est au milieu de notre nation qu'il opéra ses miracles si authentiques, pour confirmer (17) la bonne nouvelle qu'il nous apportait. (Matt. 4, 23.-Marc. 1, 23.-Luc. 4, 33.-Joan. 4,46.-Act. 2, 22. 10;37,39.) C'est dans notre nation qu'il choisit ses disciples et ses apôtres; que s'établit d'abord non-seulement la première Église, mais aussi le centre de la religion chrétienne (Act. c. 15); et c'est encore au milieu de notre nation que triompha le premier un de nos frères (Ibid. cc. 6 et 7), qui scella de son sang la vérité dont il avait été témoin. Alors s'ouvrit cette glorieuse carrière du martyre, qu'ont fournie d'une manière toute surnaturelle, premièrement les apôtres, en témoignage de ce qu'ils avaient vu et entendu eux-mêmes; (Act. 4, 20.-1 Cor. 9, 1. - 1.Ep. Joan. 1, 1.) ensuite tant de milliers de soldats de Jésus-Christ. Enfin, selon l'expression du juste Siméon, la lumière qui venait éclairer les nations, devait être la gloire de son peuple Israël : Lumen ad revelationem gentium, et gloriam plebis tuæ Israël. (Luc. 2, 31.)

Paul, également un de nos frères que par l'effet des prières d'Etienne, sa victime ( 18),

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