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la Samaritaine auprès du puits de Jacob, et saint Paul annonçant aux gentils la parole de Dieu. Les figures étaient des anges et des femmes ailées qui portaient les instruments de la passion et d'autres attributs. Ces sculptures demeurèrent intactes jusqu'en 1684; mais, cette année, les Augustins crurent les embellir en les faisant dorer. Au Musée des monuments français, les six figures et le bas-relief de saint Jean furent employés au revêtement du piédestal d'un David en marbre que nous retrouverons un peu plus loin dans la salle de Pierre Francheville. Le Louvre a recueilli seulement le saint Paul et quatre statuettes. La prédication de saint Jean est aujourd'hui placée dans une chapelle du chevet de l'église de Saint-Denis. Nous avons vu le troisième bas-relief abandonné dans une des cours de l'École des beaux-arts; nous ignorons où il peut s'être égaré aujourd'hui, et nous ne savons pas non plus ce que seront devenues les deux figures qui ne se retrouvent pas au Louvre. Les quatres figures conservées ont leurs attributs mutilés; il est facile cependant d'y reconnaître des palmes, une couronne d'épines et la hampe d'une croix. Elles sont élégantes, gracieuses, ajustées avec goût. Quant au bas-relief, nous l'avons toujours jugé assez pitoyable, et nous ne pouvons admettre que ce soit réellement une œuvre de Germain Pilon. Le saint Paul semble guindé sur des échasses, et ses bras sont embarrassés comme s'il n'avait pas la liberté de les mouvoir. Le groupe des auditeurs serait, à notre avis, l'ouvrage d'un élève qui cherche à copier son maître tant bien que mal, plutôt que l'œuvre d'un chef d'école. On lit gravé sur la pierre le treizième verset du chapitre VIII de l'épître aux Romains :

Si secvndvm carnem vixeritis, moriemini si autem spv facta carnis mortificaveritis vivetis. Roma. 8°.

A voir la mesquinerie de nos cheminées modernes, invariablement composées d'un tablette de marbre et de deux pieds-droits, on ne se ferait pas facilement l'idée de l'importance que les architectes donnaient autrefois à cette partie indispensable de l'ameublement dans la disposition des palais et même des maisons particulières. Sans remonter plus loin que la renaissance, nous pouvons citer encore les cheminées monumentales des châteaux d'Écouen et de Fontainebleau, ou celles qui se sont conservées aux deux extrémités de la grande salle de l'hôtel de ville de Paris'. Nous avons décrit, en commençant

4. Voir, dans l'œuvre de Ducerceau, les cheminées du château de Madrid près Paris. On fabriquait aussi, vers la fin du xvie siècle, des poêles de fer ornés de bas-reliefs, de rinceaux et de trophées. Il s'en trouve encore un certain nombre dans les corps de garde et dans les magasins de l'État.

notre travail, la grande et magnifique cheminée de l'hôtel de ville de Bruges. Nous ajouterons seulement que la Belgique est restée riche en monuments de ce genre. Notre musée de Cluny possède trois cheminées couvertes de sculptures en pierre. Il y en a une qui provient d'une maison de Troyes; c'est celle qui a été remontée dans une des salles du premier étage. Les deux autres, placées au rez-de-chaussée, ont été achetées par les soins de M. Edmond Dusommerrard, à Châlons-sur-Marne. Une de ces dernières porte la date de 1562, et le nom de son auteur, HUGUES LALLEME, gravé en caractères gothiques. La cheminée que nous voyons au Louvre, dans la salle de Jean Goujon, fut tirée par M. Lenoir des ruines d'un somptueux château élevé près de Mennecy, dans la vallée d'Essonnes, par les Villeroy, et démoli depuis la révolution par les spéculateurs de la bande noire '. M. Lenoir attribuait la sculpture de ce monument à Germain Pilon, et nous devons reconnaître qu'elle est tout à fait digne de ce grand artiste. Le chambranle, décoré de sphinx et d'enroulements, repose sur deux faunes ailés, aux oreilles pointues, à la tête couronnée de lierre, dont l'allure respire la gaieté la plus piquante et la plus originale. Plus haut, sur le manteau, deux charmantes figures de femmes, tenant des guirlandes de fruits et des couronnes de laurier, accompagnent une niche ovale. L'élégance de leur pose et la finesse de leurs draperies les mettent au rang des plus heureuses productions de Germain Pilon. Au sommet de la composition, deux jolis enfants soutiennent un écusson couronné d'un casque. Le marbre et la pierre ont été employés avec un goût exquis dans la construction de cette cheminée ; et quelques filets d'or, dont il reste encore des traces, avaient été sobrement distribués sur la pierre, de manière à donner plus d'accentuation aux contours des bas-reliefs. Nous ne pouvons que mentionner ici les mascarons, les corniches, les cordons de fleurs et de fruits, les cornes d'abondance, les panneaux à pointes de diamant. Au milieu de l'entablement, on lit, sur une tablette de marbre noir, cette devise qui rappelle si bien les agitations politiques du temps où s'éleva la fortune des Villeroy : PER ARDVA SVRGO. La plaque de fer posée dans l'âtre appartient au règne de Henri IV. L'épée royale protége le sceptre et la main de justice, comme l'expliquent ces mots inscrits sur la banderole: DVO PROTE

GIT VNVS.

F. DE GUILHERMY.

4. Le château de Villeroy était célèbre par ses galeries et ses appartements décorés de peintures et de dorures. On y trouvait de précieux tableaux, une collection de portraits historiques, des statues de marbre et de bronze, et une chapelle remarquable du titre de Notre-Dame.

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