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>tance un aide semblable à lui. Il leur donna le discernement, une langue, des yeux, des » oreilles, un esprit pour penser, et il les rem»plit de la doctrine de l'intelligence. Il créa dans eux la science de l'esprit (1); il remplit » leur cœur de sens, et il leur montra les biens » et les maux. Il fit luire son œil sur leurs » cœurs, afin qu'ils connussent la grandeur »de ses œuvres, qu'ils célébrassent par leurs » louanges la sainteté de son nom, et qu'ils le > glorifiassent de ses merveilles. Il leur imposa D des devoirs et leur donna la loi de vie en héritage. Il fit avec eux une alliance éternelle, et leur manifesta sa justice et ses juge» mens (2).

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(1) Par la science de l'esprit, on entend la science de la foi, la connoissance de Dieu, des anges, etc., que Dieu avoit données à l'homme en le créant. Sacy, in hunc loc.

(a) Deus creavit de terrâ hominem, et secundum imaginem suam fecit illum... Creavit ex ipso adjutorium simile sibi consilium, et linguam, et oculos, et aures, et cor dedit illis excogitandi: et disciplinâ in-. tellectûs replevit illos. Creavit illis scientiam spiritûs; sensu implevit cor illorum, et mala, et bona ostendit illis. Posuit oculum suum super corda illorum, ostendere illis magnalia operum suorum, ut nomen sanctificationis collaudent; et gloriari in mirabilibus illius ut magnalia enarrent operum ejus. Addidit illis disciplinam, et legem vitæ hæreditavit illos. Testamentum æternum constituit cum illis, et justitiam et judicia sua ostendit illis. Eccles. XVII, 1, 5, 6, 7, 8, 9, 10.

Voilà donc l'intelligence humaine et la religion qui naissent ensemble, par la révélation que Dieu fait au premier homme des vérités nécessaires et des devoirs qui en découlent, des dogmes et des préceptes qui forment la loi de vie; et cette loi, transmise en héritage, se perpétuera par la tradition.

C'est ce qui faisoit dire à Pythagore, que nous avons en Dieu nos racines (1); à Epicharme, que notre raison est née de la raison divine (2); à Cicéron, qu'il y a eu pre

mièrement une société de raison entre Dieu et l'homme (3) ; à Lucain, que l'auteur de l'homme, après l'avoir créé, lui dit tout ce qu'il est permis de savoir (4); à Confucius, que la lumière naturelle n'est qu'une perpetuelle conformité de notre âme avec les lois du ciel (5).

Adam viole ces lois, et se perd avec sa postérité. Le péché et la mort entrent dans le

(1) Ριζωθέντες ἐκ Θεοῦ καὶ φυέντες τῆς αὐτῶν ῥίζης ἐχώμεθα. Demoph. Sent. Pythagor., p. 40.

(2) ὁ δὲ γε τοῦ ἀνθρώπου λογος πέφυκεν ἀπὸ γε θείου λόγου. Epicharm. ap. Euseb. Præp. Evang. lib. XIII, cap. x111, pag. 682.

(5) Est igitur... prima homini cum Deɔ rationis societas. Cicer. de Legib., lib. I, c. vII.

Dixitque semel nascentibus auctor

(4)

Quidquid scire licet...

Lucan. Pharsal.

(5) Morale de Confucius, p. 151. Londres, 1783.

monde. Mais Dieu prend pitié de l'homme; il lui promet un rédempteur (1) qui, jusqu'à Jésus-Christ, n'a jamais cessé d'être attendu par l'universalité du genre humain. Déchus de leur innocence, nos premiers parens reçoivent un commandement nouveau, et l'on voit s'établir le culte expiatoire ou l'usage des sacrifices sanglans (2), qui dureront jusqu'à l'accomplissement du grand sacrifice qu'ils figurent.

Cependant le germe de corruption que renfermoit la nature humaine depuis la chute d'Adam, se développe; l'inclination au mal que nous apportons en naissant se manifeste de plus en plus; les crimes se multiplient et vont irriter dans le ciel la justice du Dieu trois fois saint. Il se résout à exercer sur une race perverse une mémorable vengeance. La terre et ses coupables habitans sont ensevelis sous les eaux; un seul juste échappe avec sa famille au naufrage universel, pour repeupler le monde désert, et sauver le genre humain d'une entière destruction: car alors même que le Tout-Puissant infligeoit à sa créature rebelle une punition si éclatante, une pensée de miséricorde tempéroit encore son cour roux, et en arrêtoit les derniers effets: il avoit promis à l'homme tombé un Réparateur, et ses promesses sont sans repentance.

1) Genes. III, 15. (2) Genes. IV, 4.

Le déluge dut laisser une impression pro fonde dans la mémoire des enfans de Noé : aussi toutes les nations ont-elles conservé le souvenir de cette terrible catastrophe (1),

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(1) Euseb. Præp. Evang., lib. X, c. xi, pag. 414 et seq.; lib. XII, c. xv, p. 587. Ed. Colon., 1688. Plato de legib., lib. III. Oper. tom. VIII, p. 112. Lucian. Samosat. De Syriâ deâ. Oper. tom. II, p. 968. Paris., 1624. — Edm. Dickinson, Græci phoenicisantes, in append., pag. 170. Seq. opuscul. quæ ad histor. et philolog. spectant, tom. I, sive fascicul. I. Joan. Nicolai Note in Caroli Sigonii, lib. de Republ. hebr., c. I. Antiquit. sacr. Thesaur. Blas. Ugolini, vol. IV, col. 141. Essai sur les hiéroglyphes des Egyptiens, tom. II, pag. 508. Le ChouKing, ouvrage recueilli par Confucius, traduit par le P. Gaubil, revu et corrigé sur le texte chinois, par M. de Guignes, p. cvi. seq. 4, seg. 13, 15, 26, 35. Paris, 1770. Hist. univers. trad. de l'anglois, t. I, p. 159. M. de Humboldt, Vues des Cordillières et monumens de l'Amérique, tom. I, p. 114. ~Voyage des missionnaires anglois à Othaïti. Selon la chronologie des Thibetains, le déluge a dû arriver l'an du monde 2190, et selon celle des Chinois, l'an 2290. C'est à cette même année que Bonjour (Dissert. des ann. Diluv. S II, p. 54) rapporte ce grand événement, d'après des calculs fondés sur le texte hébreu. Vid. Alphabet. Thibetan., tom. I, pag. 293. « Ce » fait incompréhensible, dit Boulanger, que le peuple »> ne croit que par habitude, et que les gens d'esprit »nient aussi par habitude, est ce que l'on peut ima»giner de plus notoire et de plus incontestable. Oui, >>le physicien le croiroit, quand les traditions des hommes n'en auroient jamais parlé; et un homme » de bon sens qui n'auroit étudié que les traditions, le

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dont notre globe offre partout des traces si évidentes, qu'aucune vérité physique n'est aujourd'hui regardée comme plus certaine par les géologues (1).

Il ne paroît pas que l'erreur ni l'idolâtrie fussent au nombre des désordres qui provo

» croiroit encore. Il faudroit être le plus borné, le plus » opiniâtre des humains, pour en douter, dès que l'on » considère les témoignages rapprochés de la physique » et de l'histoire, et le cri universel du genre humain." Vid. L'antiquité justifiée, ou Réfut. d'un livre intitulé: L'Antiquité dévoilée par ses usages. Ch. 1, p. 3 et 4. (1) « Je pense donc, avec MM. De Luc et Dolomieu, » que, s'il y a quelque chose de constaté en géologie, » c'est que la surfacé de notre globe a été victime d'une » grande et subíte révolution, dont la date ne peut re» monter beaucoup au-delà de cinq ou six mille ans; » que cette révolution a enfoncé et fait disparoître le pays qu'habitoient auparavant les hommes et les espèces d'animaux aujourd'hui les plus connus ; qu'elle »a, au contraire, mis à sec le fond de la dernière mer, »et en a formé les pays aujourd'hui habités ; que c'est > depuis cette révolution que le petit nombre des individus épargnés par elle se sont propagés sur les terrains nouvellement mis à sec; et, par conséquent, que c'est depuis cette époque seulement que nos so»ciétés ont repris une marche progressive, qu'elles » ont formé des établissemens, recueilli des faits natu»rels, et combiné des systèmes scientifiques. » Cuvier, Discours préliminaire des Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes. Voyez aussi De Luc, Lettres géologiques. Paris, 1798. André, Théorie de la surface actuelle de la terre. Paris, 1806. Th. Howard, The scriptural hystory of the Earth.

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