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BOUND JAN 1 1914

PRÉFACE.

HORACE est sans contredit un des auteurs les plus aimables, un des poètes les plus parfaits que l'antiquité ait transmis aux modernes. Si la douce philosophie qui respire dans ses écrits a fait dans tous les âges le charme et les délices des hommes éclairés, son texte, qui présente des difficultés assez fréquentes, a, dans tous les temps, et récemment encore, exercé la critique et la sagacité des commentateurs les plus distingués. Des travaux aussi multipliés qu'estimables peuvent-ils laisser l'espoir de donner encore quelque chose de nouveau? Peut-être même ne doit-on pas trop ambitionner cette espèce de mérite. Le texte d'un poète aussi généralement connu, aussi fréquemment cité, est en quelque sorte consacré par le prestige d'une tradition antique, et l'empire, pour ainsi dire irrésistible, que conservent les anciennes habitudes pardonne difficilement des innovations qui semblent porter atteinte à ses droits. Quel est donc le devoir, et quel peut être le travail d'un nouvel éditeur d'Horace? C'est de recueillir les nombreux matériaux que lui présentent en foule les savants qui l'ont précédé, de faire un choix éclairé parmi ces richesses diverses, et de justifier ce choix par l'autorité des manuscrits. L'édition que j'offre au public, comparée avec chacune des éditions modernes, se distingue peut-être par un assez grand nombre de variantes; mais

il est vrai de dire qu'elle contient peu de leçons nouvelles qui ne se rencontrent pas dans quelqu'une des éditions anciennes ou modernes les plus estimées.

Tous les secours dont je pouvais avoir besoin, soit en manuscrits, soit en livres imprimés, ont été mis à ma disposition de la manière la plus obligeante par les divers chefs des bibliothèques publiques, et je ne puis assez leur témoigner ici toute ma reconnaissance.

La Bibliothèque du Roi possède quarante-trois manuscrits d'Horace. J'ai lu avec attention tous ceux du dixième et onzième siècle, j'ai comparé les variantes de ceux du douzième et treizième, j'en ai consulté plusieurs du quatorzième et quelques-uns du quinzième, et je me suis assuré que ceux que je négligeais ne pouvaient rien offrir d'intéressant. M. Malepeyre m'a secondé efficacement dans ce travail.

Acron et Porphyrius (Venise, 1490) se placent avec avantage a la tête des commentateurs anciens. Ces scoliastes ont le mérite de retracer fréquemment les bonnes leçons des manuscrits.

Lambin (Paris, 1567) a le premier en quelque sorte constitué le texte qui depuis a servi assez généralement de base aux éditions subséquentes. Ce commentateur joint une grande érudition à beaucoup d'esprit.

Cruquius (1597) a eu l'avantage de consulter quelques manuscrits assez anciens, qui depuis ont été détruits. Ce commentateur a beaucoup de sagacité. Ses notes et les leçons de ses manuscrits donnent beaucoup de prix à son édition.

Torrentius (Van der Becken, Anvers, 1608) était

très-versé dans la connaissance de l'histoire romaine. Son commentaire donne des renseignements précieux sur cette partie.

Schrevelius, dans l'édition variorum de 1670, a fait un extrait des anciens commentateurs. Si les notes souvent claires et toujours précises de J. Bond peuvent servir de modèle pour une édition classique, le travail fait par Schrevelius serait peut-être un exemple à suivre pour une édition littéraire.

Parmi les éditeurs d'Horace considérés sous le rapport de la critique, Bentley (Cambridge, 1711; Amsterdam, 1713) me semble devoir occuper la première place sans contestation comme sans partage. On lui a reproché, et sans doute avec raison, beaucoup trop de hardiesse dans ses corrections et dans ses conjectures; mais partout il discute, il raisonne, il éclaire, et ses erreurs mêmes sont instructives.

Les nombreuses corrections de Cuningham (Londres, 1721), diversement appréciées par quelques savants, n'ont pas en général survécu à leur auteur, qui n'est plus guère connu que par l'acharnemeut peu littéraire avec lequel il poursuit son compatriote Bentley.

Les commentaires réunis de Dacier et Sanadon (Amsterdam, 1735) sont indispensables pour se bien pénétrer du sens des passages difficiles d'Horace.

Gessner, dans l'édition qui réunit les notes de Baxter et de Zeune (Leipsick, 1802), laisse reconnaître le savant qui a fait une étude approfondie de la langue latine, et l'esprit sage qui sait se restreindre dans les limites d'une juste critique.

Jani (Leipsick, 1782 ) a recueilli un assez grand nombre de variantes relatives aux odes. Dans ses notes, il explique son auteur avec assez de sagacité.

M. Combe (Londres, 1792-93), dans une édition toute brillante du luxe de la typographie anglaise, offre, avec quelques variantes, un choix judicieux de notes des commentateurs les plus estimés, et donne un index verborum très-étendu.

M. Wetzel (Leignitz, 1799), en suivant en général le texte de Bentley, fait preuve d'un discernement éclairé et d'une critique judicieuse. Son édition, recommandable par des analyses faites avec goût, par une histoire assez étendue du temps d'Horace, et par divers index, est une des plus estimables de ce poète.

M. Mitscherlich (Leipsick, 1800) s'est peu occupé de la critique. Son commentaire sur les odes paraît jouir d'une grande estime. Ce savant, en développant toutes les richesses de l'érudition, se défie peut-être un peu trop de l'intelligence de son lecteur, et accorde en général plus à l'autorité qu'au raisonnement.

M. Döring (Leipsick, 1803), dans une édition purement exégétique, donne assez heureusement le sens général de l'auteur dans les passages difficiles. L'on désirerait quelquefois des explications plus littérales.

M. Féa (Rome, 1811) a publié une édition remarquable par une foule de leçons nouvelles, au milieu desquelles on en rencontre plusieurs de très-heureuses puisées dans les manuscrits d'Italie.

M. Vanderbourg (Paris, 1812-13) a fait pour les odes, sur un assez grand nombre de manuscrits, un

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