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travail précieux par son exactitude. Il en a lu les scolies avec attention, et ses notes contiennent souvent des renseignements pleins d'intérêt.

La traduction de MM. Campenon et Després (Paris, 1822) m'a paru aussi élégante que fidèle. Elle se recommande par un Essai sur la vie et les écrits d'Horace qui fait honneur à la plume de M. Campenon.

J'ai consulté ces diverses éditions, et quelques autres moins importantes que je ne crois pas devoir citer ici. J'y ai puisé tous les secours qui pouvaient m'être nécessaires, soit pour la correction, soit pour l'intelligence du texte.

M. Boissonade a bien voulu me communiquer des renseignements du plus grand intérêt, et tels que je pouvais les attendre d'un savant aussi distingué.

J'ai des obligations toutes particulières au nouvel éditeur de Cicéron. A des connaissances aussi variées qu'étendues, M. Leclerc joint un esprit très-juste et un goût très-sûr. Ses conseils m'ont été de la plus grande utilité.

Je dois aussi des observations judicieuses à M. Taranne, jeune professeur, qui promet de rendre des services importants à l'instruction.

Dans une édition purement critique et dépourvue de notes, la ponctuation est le seul moyen possible d'éclaircir les difficultés du texte (1). J'ai donné tous

(1) M. le chevalier Croft (Paris, 1810) a fait un petit ouvrage intitulé Horace éclairci par la ponctuation, qui présente des vues et des idées ingénieuses.

mes soins à cette partie importante de mon travail.

Quelques savants étrangers ont cherché, et cherchent encore aujourd'hui à introduire dans le texte des auteurs anciens une orthographe tout-à-fait nouvelle : j'ai cru devoir m'en tenir à l'ancienne, généralement adoptée par les éditeurs français. En suivant cette marche, j'ai pour moi, comme j'essaierai de le démontrer, non - seulement les raisons les plus plausibles, mais même les autorités les plus irrécusables,

J'ai classé par ordre de date les manuscrits que j'ai consultés, et j'ai assigné à chacun d'eux un numéro en raison de son ancienneté. Les variantes sont renvoyées à la fin du volume. Je n'ai pas cru devoir les multiplier inutilement, et je me suis borné à celles qui pouvaient avoir quelque intérêt.

A l'édition d'Horace, je joins la discussion de quelques-unes des leçons que j'ai adoptées. Par le travail que j'ai fait sur cet auteur, le public pourra juger de celui que je me propose de faire sur tous ceux qui composeront la nouvelle collection.

Paris, le 1er mars 1823.

F. G. POTTIER,

Professeur d'humanités.

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HORACE ORACE naquit à Venouse (Venusia), petite ville entre l'Apulie et la Lucanie, l'an de Rome 689, sous le consulat de Manlius Torquatus et de L. Aurelius Cotta. Il était fils d'un affranchi1. Son père, qui reconnut de bonne heure en lui d'heureuses dispositions, crut devoir les cultiver 2. Il vendit le petit domaine qu'il possédait, se rendit à Rome, obtint une charge d'huissier aux ventes, et se consacra tout entier aux soins que réclamait de lui un fils dans lequel il placait déja tout son orgueil, et qui devait faire un jour toute sa gloire. Il n'épargna aucun sacrifice pour lui donner une éducation conforme à celle que recevaient alors les jeunes gens des familles les plus distinguées 3. Tandis que des maîtres célèbres ornaient son esprit, il s'attacha lui-même à lui former le cœur. Des préceptes d'une morale aussi saine que simple, toujours appuyés par des exemples 4, lui inspirèrent de bonne heure l'horreur du vice, et la tendresse active et inquiète d'un père, qui l'accompagnait dans toutes ses leçons, dans toutes ses démarches 5, le garantirent des dangers auxquels pouvait être exposée l'inexpérience d'un jeune homme, dans une ville aussi corrompue que l'était alors la capitale du monde.

Athènes, malgré sa décadence, n'avait cessé d'être le séjour du bon goût, des lettres, et de la philosophie. Un voyage dans

Sat. I, 6, 6. - 2 Sat. I, 6, 71 et suiv.
- 3 Sat. I, 6,
5 Sat. I, 6, 81 et suiv.

4 Sat. I, 4, 106 et suiv.

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cette patrie des Sophocle, des Démosthène, des Socrate, était alors regardé comme le complément nécessaire de l'éducation. Ce fut pendant le séjour d'Horace dans cette ville célèbre qu'éclata la guerre civile qui suivit la mort de César. Brutus, passant par Athènes, réunit sous ses étendards les jeunes Romains qui s'y trouvaient. Il connaissait Horace, il lui donna une charge de tribun dans son armée.

Après la défaite de son parti, Horace profita de l'amnistie accordée par Auguste, et revint à Rome. Le désir de se faire connaître, ou plutôt, comme il le dit lui-même, le besoin de réparer la perte de sa fortune', l'engagea à faire des vers. Les Romains furent surpris d'entendre, pour la première fois, la lyre des Grecs retentir d'une manière aussi harmonieuse sous les doigts d'un poète latin. Des sons aussi nouveaux pour eux les ravirent d'admiration. Mécènes, dont le nom est devenu depuis un titre de gloire, se faisait alors un mérite d'honorer de son amitié, et d'encourager de sa protection tous les genres de talents. Varius et Virgile, qui déja avaient eu part aux bienfaits de ce ministre, s'empressèrent de lui présenter un poète 2 qui venait de faire une conquête aussi brillante sur le génie des Grecs. Mécènes reçut Horace au nombre de ses amis. La faveur d'un protecteur aussi puissant ne fut pas capable d'éveiller l'ambition du jeune poète. Il sut borner ses vœux à une honnête médiocrité, et, content de sa terre de Sabine, qu'il tenait de la libéralité de Mécènes, il ne sollicita jamais 3, ou, pour mieux dire, il refusa constamment de nouveaux dons 4. Cette modération lui concilia l'estime de son bienfaiteur. Ce ministre, juge éclairé des hommes, apprécia toute la noblesse du caractère d'Horace, et l'admit

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Epist. II, 2, 50 et 51. — 2 Sat. I, 6, 55. — 3 Od. III, 16, 4 Epod. I, 25 et suiv.

dans sa familiarité la plus intime. Il trouvait dans sa société un des délassements les plus agréables; l'homme de lettres devint même si nécessaire à l'homme d'état, que leur existence semblait, en quelque sorte, confondue l'une dans l'autre, et que leurs deux ames n'en formaient, pour ainsi dire, plus qu'une seule 1.

Dans ce commerce d'intimité, l'homme puissant paraît avoir cherché quelquefois à user de l'autorité de ses bienfaits; mais le protégé, sans manquer aux égards que lui commandait la reconnaissance, sut défendre les droits d'une noble et généreuse indépendance. Horace, dans son Épître à Mécènes, la septième du premier livre, semble avoir pris soin lui-même de répondre à la malveillance, qui, de nos jours, a voulu le représenter comme un adroit courtisan et un humble flatteur. Mécènes, qui avait tant chéri ce poète pendant sa vie, lui donna à sa mort un nouveau témoignage de son attachement, en le recommandant à Auguste comme un autre lui-même.

Auguste, de son côté, avait su apprécier Horace, et l'avait honoré d'une amitié particulière; il avait même voulu l'attacher à sa personne, et lui avait fait proposer une place de secrétaire intime 2. Cet emploi ne pouvait convenir à un homme pour qui l'indépendance était le premier et le plus précieux des biens: Horace le refusa, et ce refus ne lui fit aucun tort dans l'esprit d'Auguste, qui ne cessa depuis de lui faire les avances les plus amicales, et de le combler de ses bienfaits.

La faveur de Mécènes et d'Auguste donna à Horace une grande célébrité. Il fut accueilli, fété, recherché de tout ce que Rome comptait alors de personnages le plus distingués par leur naissance et leurs talents. Horace, qui vit tout ce que la poésie avait fait pour lui, se plut à célébrer son pouvoir.

1 Od. II, 17, 5 et suiv. 2 SUÉTONE.

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