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1848.

CHANT NATIONAL.

Sur l'air du "CHANT DU DEPART :" La victoire en chantant, etc.

Amis, d'un nouvel an nous saluons l'aurore :
Quels destins vient-elle éclairer ?

Comme au temps, d'autrefois, reverrons-nous encore
Le bonheur assis au foyer?

L'abondance au sein des campagnes,

Les douces vertus au hameau,

Et l'horizon de nos montagnes

Briller des feux d'un jour plus beau ?
Héritiers d'un passé de gloire,
Soyons unis, et le destin,

Au temple où se grave l'histoire, Bis.

Inscrira le nom Canadien!

Jadis de nos aieux, sous les drapeaux de France,
Le bras repoussa P'étranger :

Tel qu'au sein des autans lorsque l'aigle s'élance,
L'aiglon protège l'aire altier.

Du devoir esclaves dociles,

Plus tard, sous un sceptre nouveau,

Au champ d'honneur, loin de nos villes,

Leur sang acheta le repos.

Héritiers, etc., etc.

Mais des fronts couronnés la douce gratitude,

Hélas! n'est plus une vertu :

Bientôt le front vainqueur subit un joug plus rude

L'heure des dangers n'était plus.

Dès lors une race rivale,

Du pouvoir séides constants,

Par l'injustice et la cabale,

Insulte à nos droits impuissants.

Héritiers, etc., etc.

Des tyrans ici-bas, le règne est éphémère :
Le jour viendra; le peuple attend:
D'outrages, de mépris, il repaît sa colère;
La digue enfin cède au torrent.

Après les sombres jours d'orage,
Au ciel brille un feu plus serein:
Amis, espérons ; du courage!
Dieu garde un heureux lendemain !
Héritiers, etc., etc.

MARC-AURELE PLAMONDON.

1848.

L'ORPHELINE À SON BERCEAU.

Adieu, mon berceau, berceau que j'aime tant; toi qui me reçus à Paube de la vie, si frêle, si petite, qu'un souffle pouvait m'éteindre, adieu.

Au sortir d'un pur baptême, dans ton sein on me mit, comme dans un cristal une fleur naissante; j'ouviis à peine les yeux que pour les refermer et me rendre au sommeil, tout bas tu chantais.

Ta musique était douce, telle que les enfants l'aiment à cette heure première; et joyeux, tu me dis: petite, dors, la vierge et les anges veillent sur toi.

Que de jours et de nuits furent ainsi dépensés; jamais d'impatience, tu ne savais te plaindre; le berceau n'a t-il pas, pour la pauvre orpheline, l'amour d'une mère.

Plus d'un songe volage, bonheur de l'enfance, sur ton soyeux duvet, candidement je fis; plus d'un soupir aussi, sous tes blanches couvertures, mes lèvres colorées exhalèrent.

Tu fus aussi témoin de ces petits dépits, qu'à l'âge de la faiblesse, on veut bien pardonner; de ces larmes sans souffrance qui brillent comme des perles, et de ces gais transports, partis d'un jeune cœur.

O! j'aimais à te voir toujours si bien paré; tu le savais aussi, coquin berceau! une frange couleur de neige, quelques rosettes de plus semblaient te rendre fier! moi, j'avais du plaisir.

Tu te réjouissais de même, si la main nourricière, à ma blonde chevelure donnait un suave parfum! si dans un jour de fête, comme un lys argenté, ma robe avait de la splendeur.

Vois-tu, mon berceau, nous étions l'un pour l'autre ; toi le parterre mouvant où a cru l'innocence; moi, la rose que tu as fait fleurir.

Maintenant, je suis grande, à trois ans et demi; je le dis glorieuse! ton cadre est trop étroit, il faut nous séparer; l'oiseau devenu fort ne laisse-t-il pas son nid?

Ne vas pas t'attrister, ça serait peine perdue; encore si tu pouvais prendre de l'ampleur ; tu ne seras pas seul, à ma place reposera mon jouet le plus cher: ma poupée.

Jolie poupée! oh! plus sage que moi, ses cris n'ont point d'écho, tu ne veilleras plus; elle dort toujours sans jamais s'inquiéter, ni des ris, ni des pleurs.

Adieu, mon berceau, berceau que j'aime tant; toi, qui me reçus à l'aube de la vie, si frêle, si petite, qu'un souffle pouvait m'éteindre, adieu.

CHS. LEVESQUE.

1848.

LA FÊTE DU PEUPLE

Femmes de mon pays,
Blondes et brunes filles
Aux flottantes mantilles ;
Hommes aux fronts amis,
Venez! la fête est belle,
Splendide, solennelle,

C'est la fête du peuple! et nous sommes ses fils!

Quand il veut d'une fête,

Le peuple ceint sa tête,
Ses épaules, ses reins;
L'érable est sa couronne;

L'écharpe qu'il se donne,

Quoique noble, rayonne

Moins que sa gaité franche et ses regards sereins!

C'est la fête du peuple! accourez-y, nos maîtres!
Vous, qui, pour son suffrage, avez tendu la main!
C'est la fête du peuple! allez! que vos fenêtres,
De leurs riches pavois ombragent son chemin!

Cette bannière qui déploie

Nos couleurs sur l'or et la soie

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Quand il a déroulé les plis de ses bannières,
Quand le parvis du temple a brui sous son pied,
Le peuple était sublime!... oh! j'aime les prières
Et les chants de ce temple où tout homme s'assied !

C'est la fête du peuple! Et son mâle génie,
Après les durs labeurs, demande les plaisirs;
Il lui faut des festins, des bals, de l'harmonie :
Les parfums du banquet appaisent ses désirs!

Blondes et brunes filles,
Femmes de mon pays
Aux flottantes mantilles,
Hommes aux fronts amis,
Venez! la fête est belle,

Splendide, solennelle,

C'est la fête du peuple! et nous sommes ses fils!

1848.

J. LENOIR.

COURS DE CHIMIE.

DISCOURS D'INTRODUCTION.

MESSIEURS,-Les sciences humaines se divisent en deux grandes branches: les sciences "exactes," et les sciences "naturelles," qui d'abord pour l'étude sont distinctes, mais qui se prêtent enfin un tel appui par suite de la multiplication extraordinaire de leurs applications, qu'elles finissent par se confondre et à ne pouvoir se bien embrasser les unes sans les autres.

Les sciences exactes ont pour objet l'étude des quantités, et pour fondement l'arithmétique et la géométrie.

Les sciences naturelles ont pour but l'étude des corps, leur histoire, leur classification, leurs propriétés. Elles se subdivisent elles-mêmes en deux branches considérables: la "physique" et la "chimie." La physique qui, à proprement parler, comprend l'étude des phénomènes de la nature, embrasse tous les faits qui peuvent s'offrir à notre attention, et par conséquent l'étude d'une foule de branches dont chacune serait assez vaste pour occuper les facultés d'un homme d'une haute intelligence puisqu'elle renfermerait l'astronomie, l'histoire naturelle, la mécanique, l'hydrostatique, la botanique, l'acoustique, l'optique et la minéralogie. Mais afin de simplifier, de régulariser, et par conséquent, de faciliter l'examen des diverses branches des connaissances humaines, il a été convenu de restreindre la physique aux connaissances générales des proprietés des corps pris dans leur entier et comme ils s'offrent à nous dans la nature, et de laisser l'étude des principes élémentaires des corps à la chimie, vaste science qui pénètre dans l'intérieur même des substances pour y observer, y découvrir les lois selon lesquelles leurs molécules, c'est-à-dire les atomes infiniment petits qui les composent, agissent les uns sur les autres à des distances plus ou moins rapprochées; pour y étudier les combinaisons ou les séparations qui résultent de la tendance générale de ces molécules ou atomes à s'unir, et les modifications, que les diverses circonstances, capables de les écarter ou de les rapprocher, apportent à cette tendance.

La chimie est donc une science presque toute d'expérience, qui a créée, comme la plupart des autres branches des connaissances humaines, par l'observation accumulée des faits souvent accidentels mais raisonnés, comparés, calculés et habilement groupés par les génies d'élite de toutes les nations.

La chimie, qui est la science dont j'ai à vous exposer, dans

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