dats (VIII, 5); la matière dont ils se composent est périssable; notre âme, au contraire, est éternelle, créée pour l'immortalité. Portion de la divinité, elle n'habite le corps que comme une maison de passage. » La doctrine de Philon était aussi celle de l'ascétisme. « Il y a dès cette vie une véritable élévation de l'homme à Dieų, une intuition possible de la divinité. » (De mundi opif, 11; De alleg., L, 70.) << Celui qui est arrivé là, qui, par la pratique de la vertu et les purifications de toute espèce, s'est élevé à de telles intuitions de la divinité, celui-là seul mérite le nom d'ascète. » (De præm et pæna, 708.) « Le corps ressemble donc à une prison de l'âme, gardée par les désirs et les ins tincts. >> (De migr. Abrah., 389.) « On peut aussi le regarder comme le tom beau et le linceul de l'âme. » (De migr. Abrah., 390,) Tout cela néanmoins n'entrave pas la liberté de l'âme. Il dépend de son libre arbitre de faire le bien ou le mal. (Ibid., 300.) « Le monde, dit Rabbi Éliéser, le monde ressemble à une auberge sur la route : c'est l'autre qui est notre vraie résidence. (Talmud, Mora-Katan, ix, 6.) « Ce monde ressemble à un vestibule : cherche, homme! à atteindre à la perfection, afin d'être admis dans la salle d'appa rat. >>> (Pirke-Abot, iv, verso.) Nous pourrions multiplier les citations, le royaume du ciel étant très souvent discuté dans le Talmud. L'avenir a-t-il donné raison à la décision des sages docteurs du second temple? La pratique de la doctrine de Schamaï Les devoirs naturels sacrifiés au devoir Et dans le cas où cette doctrine serait par- Longtemps encore ces questions seront Mais lorsque les discussions antérieures à En résumé, si le royaume de Dieu n'est autre chose que le monde des justes sur cette terre, c'est le temps messianique prédit par Isaïe bien avant Jésus. S'il n'est autre chose que la vie future, acquise ici-bas par les bonnes œuvres, - c'est la morale des docteurs du second temple. S'il n'est autre chose que l'ascétisme, le royaume des eunuques volontaires, doctrine de Schamaï. c'est la Il en est donc du royaume de Dieu comme des préceptes de morale. Jésus a pu en donner une formule plus nette, plus concise, plus précise. Jésus n'a rien révélé. Et maintenant que nous sommes arrivés au bout de notre tâche, et que le fait d'avoir rétabli en entier le sermon de la montagne avec les documents antérieurs à son époque nous paraît un fait acquis, nous livreronsnous à l'examen de ses diverses conséquences? Non. Il suffit d'exposer les questions résolues scientifiquement et de laisser chacun en tirer les conséquences, conclure à sa manière, et donner ainsi la mesure de son bon sens, de sa sincérité et de la liberté de son jugement. Seulement, et afin d'user aussi de cette liberté laissée à chacun, qu'il nous soit permis de conclure que, si la religion prêchée et pratiquée par Jésus fut effectivement celle adoptée par les Juifs et celle adoptée par les judéochrétiens, il en ressort une preuve décisive que si la religion de Moïse et la religion de Jésus se pénétraient à nouveau des principes. de leur fondateur, et se reformaient d'après les résultats scientifiques et philosophiques obtenus de nos jours, la religion de Moïse et la religion de Jésus ne formeraient aussitôt qu'une seule et même religion. Car, à moins que l'on ne fasse exprès de s'opposer au cours naturel des choses, la re |