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DU

TRÉSOR DE L'ÉGLISE

OU LES

INDULGENCES EXPLIQUÉES AUX FIDÈLES,

ouvrage dogmatique et pratique,

PAR M. L'ABBÉ RAVIER,

PRÊTRE DU DIOCESE DE PARIS.

PARIS,

GAUME FRÈRES LIBRAIRES-ÉDITEURS,

RUE CASSETTE, 4.

1851.

660.4.379.

LE

TRÉSOR DE L'EGLISE,

OU

MANUEL DES INDULGENCES

A L'USAGE DES FIDÈLES.

AVERTISSEMENT.

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Ce n'est point un traité complet sur les indulgences que nous offrons au lecteur; ce n'est pas non plus un ouvrage de polémique à l'adresse des savants, nos prétentions ne vont pas jusque là! c'est tout simplement un livre pratique à l'usage des fidèles.

Frappé de cette recommandation de l'Esprit-Saint: Ne laissez pas échapper la moindre parcelle des dons cétestes, nous nous proposons d'inspirer aux chrétiens un saint désir de profiter de toutes les indulgences qu'ils peuvent gagner, en leur montrant de quels biens spirituels ils se privent lorsqu'ils négligent les indulgences que l'Église

leur accorde avec une libéralité toute maternelle.

Pour atteindre ce but il faut, avant tout, amener les chrétiens à estimer à sa juste valeur le trésor inépuisable qu'ils ont entre les mains dans les indulgences, et leur faire sentir vivement le besoin qu'ils ont de ces richesses.

Qu'on leur mette sous les yeux la grandeur, la multitude de leurs péchés, les sommes énormes dont par conséquent ils sont comptables à la justice divine, même après que le péché a été pardonné; qu'on les convainque de leur insolvabilité radicale; qu'on leur rappelle enfin les châtiments rigoureux par lesquels Dieu fait payer, jusqu'à la dernière obole, ceux qui meurent débiteurs de sa justice! Qu'à ce sombre tableau on oppose le moyen doux et facile que leur offrent les indulgences de s'acquitter ici-bas. Et ces sentiments d'estime pour les indulgences, qu'on cherche à leur inculquer, seront bientôt les leurs; car ils n'auront pas de peine à passer dans leur âme. Il est si naturel d'aimer, de rechercher ce qui peut håter notre bonheur, surtout lorsqu'il n'en coûte que peu d'efforts!

Mais en stimulant le zèle des fidèles, il faut aussi le diriger: sans cela, il courrait risque de s'égarer dans l'exagération et le faux. Ce travers n'est que trop fréquent en matière d'indulgence! Que de chrétiens, mus par une piété plus ardente qu'éclairée, se font de l'indulgence des idées erronées, bizarres, lui donnent une valeur, une étendue qu'elle ne peut avoir, et qu'elle n'a jamais eue dans l'intention de l'Église (1)!

Ces notions fausses des indulgences, ces effets exorbi

(1) Ce mal n'est pas nouveau. Il remonte jusqu'au temps de Luther et au delà. Ces fausses doctrines ont été propagées, accréditées parmi les fidèles par des gens sans science, souvent sans aveu. Poussés par un zèle extravagant, quelquefois par des sentiments plus vils, spéculant sur la crédulité populaire, ils parcouraient les villes et les bourgades, promettant, vendant des indulgences de milliers d'années! Indulgences fausses, apocryphes, sortant on ne sait d'où ne venant certainement pas de Rome! Indulgences contre lesquelles tout ce qu'il y a de sensé parmi les théologiens ont toujours réclamé. C'est là que l'impartialité des ennemis de l'Église est allée chercher des armes contre les indulgences. Cause perdue que celle qui se défend par de tels moyens!}

tants que leur attribue l'ignorance ou la mauvaise foi, ont malheureusement fourni aux hérétiques et aux incrédules des prétextes pour attaquer ces saintes largesses de l'Église, les livrer au ridicule et les rejeter avec dédain.

Il y a un moyen péremptoire de réfuter les calomnies débitées par les ennemis des indulgences, c'est d'exposer simplement la saine doctrine de l'Église, telle qu'elle a été définie par le saint concile de Trente. En agissant ainsi, on est sûr de rester dans les limites du vrai, de fermer la bouche aux détracteurs et d'exposer aux fidèles une doctrine orthodoxe, qui ramènera leurs esprits à des idées justes et vraies touchant les indulgences.

On le voit par ce court exposé, notre travail doit être un livre élémentaire, destiné à expliquer aux fidèles ce qui leur importe de connaître relativement aux indulgences et ce qu'ils doivent faire pour les gagner.

En conséquence, nous avons dû négliger toutes les questions purement spéculatives: elles ne sont bonnes qu'à servir d'aliment à d'interminables discussions. Lorsqu'il se présente des questions pratiques et controversées, forcé alors de nous prononcer, nous embrassons toujours l'opinion la plus suivie, ou la plus sûre dans la pratique. C'est le moyen de ne pas mettre l'indulgence en péril (1).

(1) Mais, dira-t-on, si le sentiment le plus sûr devient tellement onéreux, qu'il détourne les fidèles de gagner l'indulgence ?

Cette objection est plus spécieuse que solide. D'abord nous n'admettons pas l'hypothèse. Rien de bien pénible dans les conditions imposées par le supérieur qui accorde l'indulgence. Qu'ordonne-t-il ordinairement? Quelques prières à réciter. Pour certaines indulgences, il impose la confession, la communion, le jeûne, une aumône, quelques visites à faire aux églises. Tout cela n'est pas au-dessus des forces humaines! Dans certaines circonstances on a encore la facilité de faire commuer les pratiques. C'est donc une faveur accessible à tous.

Mais acceptons la supposition. Que gagneront les fidèles à suivre une opinion qui les expose à ne pas recueillir le fruit de l'indulgence?

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