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enfin fléchir; mais la maladie continua toujours ses ravages, et ils ne cessèrent qu'après une procession solennelle, où l'on porta la châsse de sainte Geneviève à la cathédrale. Lorsqu'elle fut à l'entrée de l'église, tous les malades recouvrèrent sur-le-champ une parfaite santé, à l'exception de trois qui, sans doute, avaient manqué de foi. Ceci arriva sous le règne de Louis le Gros, l'an 1129. Le Pape Innocent II, qui vint en France l'année suivante, ordonna, après avoir constaté la vérité du miracle, qu'on en célébrerait tous les ans la mémoire le 26 de Novembre. L'église, anciennement appelée Sainte-Geneviève la petite (i),

(1) Cette église était auprès de la cathédrale et de la maison où sainte -Geneviève était morte. On l'a démolie en 1747, pour bâtir l'hôpital des enfans trouvés. Voyez M. Leboeuf, et Le Fèvre, Cal. hist. de Paris, p. 500 (*).

(*) Après la démolition de cette vieille église on bâtit à Paris la nouvelle église sous l'invocation de Ste Geneviève, temple superbe, et un des plus beaux monumens que les hommes aient élevés à la gloire de l'Éternel. Le célèbre Soufflot en eut la direction; il y a déployé toutes les richesses de l'architecture ancienne et moderne. Un poète ingénieux, en voyant élever ce superbe bâtiment dans un temps où le dépérissement de la religion devenait de jour en jour plus visible, adressa la plainte suivante à la Piété, qu'il appelle tardive, pour avoir différé si long-temps l'exécution d'un si bel ouvrage.

Templum augustum, ingens, regina assurgit in urbe,
Urbe et patrona virgine digna domus.

Tarda nimis pietas, vanos moliris honores,
Non sunt hæc cæptis tempora digna tuis;

Ante Deo in summa quam templum erexeris urbe,
Impietas templis tollet et urbe Deum.

Cette prédiction ne s'accomplit malheureusement que trop au jour où les dépouilles mortelles de Mirabeau, de Voltaire, de Rousseau, de Marat et des autres chefs des philosophes modernes furent portées en triomphe, en 1791, dans cet asile sacré, et que ces cadavres odieux y furent déposés comme autant de reliques de la philosophie. Alors le nom de Dieu et celui de la sainte Patronne de Paris furent effacés du frontispice; la croix fut arrachée des faîtes du temple; le ciseau de la révolution mutila, détruisit et fit disparaître à grands frais, 6

T. I.

prit le nom de Sainte-Geneviève des Ardens, à cause du même miracle. C'est depuis ce temps-là que, dans les calamités publiques, on porte processionnellement à la cathédrale la châsse de sainte Geneviève, avec celles de saint Marcel, de sainte Aure, etc. (k).

S. ANTÈRE OU ANTÈRES, PAPe.

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CE saint Pape était Grec de nation, et succéda à saint Pontien sur le Siége de Rome, l'an de Jésus-Christ 255. Son pontificat fut très-court, puisqu'il ne siégea que quarante jours. Bède, Adon et le nouveau martyrologe romain, lui donnent le titre de martyr. Il est dit dans un missel du martyrologe de saint Jérôme, qui est à saint Cyriaque de Rome, qu'il fut inhumé sur le bord de la Voie Appienne, dans le Paraphagène (a), où l'on mit depuis le cimetière de Calixte.

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S. GORDE,

MARTYR.

SAINT Gorde naquit à Césarée en Capadoce, et servit d'abord en qualité de centurion dans les armées de l'em

les chefs-d'œuvre du ciseau religieux, et aux emblêmes de la Divinité, aux images de la Sainte-Vierge, de Ste Geneviève et des SS. Apôtres succédèrent les faisceaux et l'étendard de la révolte, les trophées de l'irréligion. Le lieu qui recélait ces reliques immondes ne pouvait plus garder son nom, et on lui substitua celui de Panthéon français.

Cette belle église a été rendue après la restauration au culte catholique, et est maintenant desservie par les prêtres de la Mission. Note de la présente édition.

(k) Dans cette cérémonie, les chanoines réguliers marchent nu-pieds, et ont la droite sur le chapitre de la cathédrale; leur abbé l'a aussi en cette occasion sur l'archevêque de Paris.

(a) C'est-à-dire, lieu qui dévore. Ce lieu était ainsi appelé, parce que les corps s'y consumaient en peu de temps.

pire; mais se retira dans le désert aussitôt que Dioclétien eut allumé le feu de la persécution. Quelque temps après, il quitta la solitude, pour suivre l'impétuosité du désir dont il brûlait de répandre son sang pour Jésus-Christ. Il vint à Césarée, lorsque le peuple était assemblé dans le cirque (b) pour célébrer des jeux en l'honneur de Mars. Un corps exténué, des cheveux négligés, une barbe longue, des habits déchirés, attirèrent sur lui les yeux de tous les spectateurs. On découvrit pourtant à travers un extérieur si extraordinaire, un certain air de majesté qui inspirait de la vénération. Mais à peine eut-on connu qu'il était Chrétien, qu'on l'arrêta pour le conduire au gouverneur. Il confessa généreusement sa foi, et fut condamné à perdre la tête. La sentence prononcée, il fit le signe de la croix, et reçut avec joie le coup de la mort. S. Basile prononça son panégyrique à Césarée, le jour de sa fête. Il y dit que plusieurs de ses auditeurs avaient été témoins oculaires du triomphe du saint martyr.

Voyez saint Basile. Hom. 18, t. II, p. 141. ed. Ben.

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Ste BERTILIE, VIERGE, A MARÉOL (1), A UN MILLE ET
DEMI D'ARRAS, DU CÔTÉ DU MONT-S'.-ÉLOY.

Ste BERTILIE naquit dans le septième siècle d'une des plus illustres familles de France. Ses parens Richomer et Gertrude, aux richesses qu'ils possédaient selon leur rang,

(6) Le cirque était une grande place de forme ovale, où le peuple était assis pour voir les jeux.

(1) On ne peut pas confondre ce monastère avec Maroilles ou Marolles, une abbaye de Bénédictins du diocèse de Cambrai, à une lieue de Landrecies.

joignaient la science des Saints et une grande piété (2). Leur fille les suivit dans cette sainte carrière, et jeune encore les y surpassa. Son cœur brûlait d'amour pour JésusChrist, et soupirait sans cesse vers les biens éternels. Elle visitait souvent les églises, sur-tout lorsqu'on y annonçait la parole de Dieu; pour s'exciter à son amour elle méditait attentivement ce qu'elle venait d'apprendre, et son ame alors éprouvait d'ineffables délices. De là lui était venu l'habitude si heureuse du bien, qu'il ne pouvait s'écouler une heure du jour qu'elle ne la consacrât à l'exercice de la prière ou de quelque œuvre de charité.

Dans un âge encore tendre, elle avait l'esprit formé et la gravité de mœurs d'un âge plus mûr. Ses vertus ne firent que s'accroître avec l'âge.

Plus empressée d'orner son ame de vertus chrétiennes qu'à s'attacher au monde, elle ne sentit jamais la moindre inclination pour la parure, quoique sa haute naissance semblât défendre qu'elle s'interdit tout ornement.

Sa beauté, sa conversation aimable et douce la firent rechercher en mariage par Guthland, jeune homme d'une grande noblesse, fort riche, et par dessus tout cela fort réglé dans sa conduite. Ni ses instances, ni la perspective d'une immense fortune, ni les présens ne purent faire sur l'esprit de notre Sainte une impression capable de la faire revenir de la résolution qu'elle avait prise de se retirer du monde et de se consacrer à Dieu, qui seul pouvait satisfaire ses désirs. Cependant ses parens craignant de perdre une occasion aussi favorable, redoublèrent leurs sollici

(2) Le père Malebrancq dans son précieux ouvrage de Morinis et Morinorum rebus (lib. 2 et 3.) donne plusieurs détails sur la famille et les parens de notre Sainte; ces détails ne sont pas entièrement à l'abri de la critique. De hac Bertilia, dit Henschenius, ejusque conjugis, et longa vita multa congerit Malebrancus, quæ inspecto indice lector inveniet : nos ea, quià minùs probantur, omittimus proferre.

tations et leurs prières pour vaincre la résistance de leur fille, et reussirent par leurs remontrances douces et insinuantes à la faire consentir à ce mariage si désiré.

Bertilie, pour plaire à ses parens, s'unit à Guthland. Alors celui-ci voyant de plus près sa sainte compagne, fut frappé de ses vertus, et résolut de suivre ses exemples. Ces heureux effets étaient dus aux prières de Bertilie qui les demandait au Ciel, afin qu'elle pût exécuter le dessein qu'elle avait formé de vivre dans la continence. Bertilie s'en ouvrit à son époux qui consentit avec joie au vœu de son épouse. Ils passèrent ainsi leurs jours dans la justice et la sainteté ; ils aimaient sur-tout à exercer l'hospitalité, à soulager l'indigent, à visiter le malade sur son grabat, et dépensèrent presque toutes leurs richesses à l'exercice des vertus de ce genre.

Après quelques années Guthland vint à mourir, laissant Bertilie veuve et vierge. Dans cet état elle mit tous ses soins à faire de nouveaux progrès dans la vertu : les biens qu'elle venait d'hériter de ses parens furent employés à bâtir de pieux asiles aux personnes de l'un et de l'autre sexe qui voulaient se retirer du monde. Elle ne s'était reservé qu'un acre de terre à Maréol, où fut construite à ses frais une église (3), près de laquelle elle se fit faire une petite habitation qui avait une entrée dans l'église, pour s'y retirer et y mener sans obstacle une vie contemplative. Elle y passa plusieurs années dans la solitude, la pénitence et sur-tout dans l'exercice continuel de la prière, jusqu'à ce qu'une nuit rentrée dans sa demeure après des prières plus longues, et fatiguée de veiller, elle y fut saisie d'une maladie qui la conduisit au tombeau. Les souffrances ne firent qu'augmenter son courage, et redoubler son

(3) On pense que Fulbert, évêque de Cambrai, y fonda vers 935 un monastère de chanoines réguliers.

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