Obrazy na stronie
PDF
ePub

tachement sans bornes, une humilité profonde, une mortification absolue des sens et de toutes les puissances de l'ame; de là cette inaltérable tranquillité qui annonçait un homme accoutumé à maîtriser toutes ses passions. Il ne faut pourtant pas s'imaginer qu'Antoine fût un de ces dévots sombres et farouches, qui n'ont rien que de rebutant. Nous apprenons le contraire de saint Athanase (20). La misanthropie n'approche point d'un cœur où règnent, avec la paix, la simplicité, la douceur et la charité. La vraie vertu toujours inflexible lorsque le devoir parle, ne peut rendre intraitable celui qui la possède, elle sait que le défaut d'affabilité et de complaisance pour le prochain a communément sa source dans l'orgueil, vice qui ternit l'éclat de toutes les vertus que l'on aurait d'ailleurs, et qui, en nous éloignant de cette ressemblance que nous devons avoir avec la nature divine, nous rend en quelque sorte participans de celle des démons. Nous apprenons encore de saint Athanase, que saint Antoine possédait la vertu de patience dans le plus héroïque degré : la paix de son ame paraissait sur son visage par une douce sérénité et une grâce merveilleuse, qui faisaient que ceux qui ne l'avaient jamais vu le connaissaient au premier abord, et le distinguaient aisément des autres frères, lorsqu'il était en leur compagnie.

wwwmm

S. SPEUSIPPE, S. ELEUSIPPE ET S. MÉLEUSIPPE,

MARTYRS.

CES Saints étaient trois frères jumeaux, qui versèrent leur sang pour la foi en Cappadoce, ainsi que sainte Léonille, leur aïeule. Il parait qu'ils furent martyrisés sous

(20) N. 67, p. 847; n. 73, p. 850.

l'empire de Marc-Aurèle (a). Leurs reliques furent apportées en France sous nos Rois de la première race (b). L'Empereur Zénon les donna avec le chef de saint Mammès, aussi martyrisé en Cappadoce, à un seigneur de Langres, qui enrichit sa patrie de ce précieux trésor l'an 490, sous l'épiscopat d'Aproncule (c). Le chef de saint Mammès est dans la cathédrale de Langres, qui porte le nom de ce Saint (d). On visite avec une grande dévotion l'église de nos saints frères jumeaux, qui est auprès de cette ville, et qui est connue sous le nom de saint Géome (e). Nos saints martyrs sont honorés à S. Gui d'Elvangen, en Souabe (f), où l'on porta une partie de leurs reliques dans le huitième siècle. Ils sont patrons secondaires (*) du diocèse de Langres, et patrons titulaires de plusieurs églises de France et d'Allemagne.

Voyez Chastelain, notes sur le martyrologe romain, au 17 Janv. p. 317.

(a) Il est dit dans une copie des actes des saints martyrs, envoyés dans le septième siècle à saint Céran, évêque de Paris, qu'ils souffrirent près de Langres. Ceci contredit leurs anciens actes publiés par Rosweide et par Bollandus, et est par conséquent une faute. Cette copie a induit en erreur Adon et d'autres martyrologistes.

(b) Voyez leurs anciens actes, publiés par les deux savans Jésuites nommés dans la note précédente.

(c) Ceci se prouve par d'anciens Mss. que l'on garde à Langres. Voyez les notes de Chastelain sur le martyrologe romain, sous le 17 Janvier. (d) Voyez Chastelain, ibid.

(e) C'est-à-dire, des saints jumeaux.

(f) L'église de saint Gui ou de saint Vit était primitivement un couvent de Bénédictins, fondé en 764 par Hariulph et Erlulph, qui furent successivement évêques de Lingow et confesseurs de Charlemagne. En 1460 ou 1461 l'abbaye fut convertie en une maison noble. A la diète le prieur d'Ellwangen donnait sa voix après l'abbé de Kempten et celui de Murbach. Aujourd'hui ce chapitre fait partie du royaume de Würtemberg. Note augmentée dans la présente édition. (*) Quand une église se trouve sous l'invocation de deux Saints, premier s'appelle patron titulaire, et l'autre patron secondaire. Note de la présente édition.

le

wwwwmm

S. NENNIE, ABBÉ EN IRLANDE.

SAINT NENNIE (a) eût pu goûter toutes les vaines satisfactions qu'offre le monde, puisqu'il était de la famille des Rois d'Irlande; mais il y renonça pour entrer dans la voie pénible de la croix. S'étant perfectionné dans la science des Saints, sous la conduite des plus habiles maîtres de la vie spirituelle, il se retira dans une île du lac formé par la rivière d'Erne (b). Sa réputation attira bientôt auprès de lui un grand nombre de disciples, ce qui le porta à bâtir un monastère. Il a mérité d'être compté, après sa mort, parmi les douze apôtres d'Irlande. Il florissait dans le sixième siècle. Il y a une église de son nom dans l'île dont nous venons de parler.

Voyez Usérius, Ware et Bollandus.

m

S. SULPICE II, SURNOMMÉ LE PIEUX OU LE DÉBONNAIRE, ÉVÊQUE DE BOUrges.

SULPICE, d'une des premières familles du Berry, fut élevé avec soin dans les sciences et dans la piété. Quand il fut maître de son bien, il le distribua aux pauvres et à l'Église. Ayant été ordonné prêtre, le Roi Clotaire II le choisit pour aumônier, et pour supérieur des clercs qui.composaient sa chapelle, et qui le suivaient même à l'armée. Une maladie dangereuse dont ce prince fut attaqué, montra jusqu'où allait le crédit du Saint auprès de Dieu : il en obtint la guérison par la vertu de ses prières et de ses jeû

(a) En latin, Nennius et Nennidhius.

(b) Dans l'Ultonie.

nes. En 624, il succéda sur le siége de Bourges à saint Austrégisile, vulgairement appelé saint Outrille. Son premier soin fut de travailler à la réformation des abus qui s'étaient introduits dans la discipline ecclésiastique. Tout son temps était partagé entre la prière et les fonctions pénibles de l'épiscopat. Il eut le bonheur de convertir tous les juifs de son diocèse. On remarquait sur-tout en lui une tendre charité pour les pauvres; aussi étaient-ils ceux de ses diocésains dont l'instruction le touchait le plus vivement. Il mourut en 644. On dit qu'il fonda à Bourges, sous l'invocation de la Sainte-Vierge, le monastère qui portait son nom, et qui appartenait à la congrégation de Saint-Maur. On y garda une partie de ses reliques. L'église paroissiale de Saint-Sulpice, à Paris, possède un os du bras de notre Saint (1).

Voyez l'ancienne vie de saint Sulpice dans Bollandus, et dans Mabillon, sect. 2, Bened., et le Gallia Christiana nova, t. Il, p. 18.

Sto MILGUIE (a) VIERGE EN ANGLETERRE.

QUOIQU'ISSUE du sang royal de Mercie, cette Sainte quitta

(1) Parmi les lettres de saint Didier de Cahors, on en trouve une que ce saint évêque écrivit à saint Sulpice; elle a pour inscription: au saint patriarche Sulpice. (Voyez les Lectiones antiquæ de Canisius, t. V, et la Bibliothèque des Pères, t. VIII, 1. 1 , ep. 12, de l'édition de Cologne.) On trouve aussi plusieurs lettres de saint Sulpice à saint Didier dans la Bibl. des PP. loc. cit. 1. 2.

(a) Ménard l'appelle Milgithe; Capgrave Mildgida; Gosselin, Milvida, et Thomas d'Ely (dans un fragment de la vie de saint Audry, cité par Mabillon), Milgidra. Elle eut pour père Mérowald, fils de Penda, Roi de Mercie, et pour mère, Domneva, fille d'Ermenred, qui était frère d'Erconbert, Roi de Kent. Elle était sœur de sainte Mildrède et de sainte Milburge. Ménard met la fête de notre Sainte au 26 Février; mais Wilson assure qu'on lit son nom au 17 Janvier dans un ancien martyrologe anglais manuscrit.

le siècle, pour se retirer dans le monastère d'Estrey, bâti par Egbert, Roi de Kent, dans le voisinage de Cantorbéry. Elle y mourut vers la fin du septième siècle, après avoir donné l'exemple des plus héroïques vertus.

Voyez Ménard, in Martyr. Bened.; le martyrologe anglais de Wilson, Capgrave, et Bollandus, t. II, p. 176.

18 Janvier.

DE LA CHAIRE DE S. PIERRE A ROME.

Voyez Baronius, Bollandus, les notes de Chastelain sur le martyrologe romain, p. 326; Phoebeus, de cathedra in quá S. Petrus Romæ se dit, et de antiquitate et præstantiá solemnitatis cathedræ Romanæ, Roma 1666, et l'ouvrage de Foggini, imprimé à Florence en 1749, sous ce titre De Romano sancti Petri itinere et episcopatu exercitationes historico-criticæ.

:

SAINT PIERRE, après avoir triomphé du démon en Orient, alla le combattre à Rome dans la personne de Simon le Magicien, Il fallait bien du courage pour une telle entreprise, puisqu'il s'agissait d'attaquer l'idolâtrie jusque sur son trône. Ce courage, l'Esprit-Saint l'inspira à celui que la voix d'une simple servante avait autrefois fait trembler. Il était réservé au Prince des apôtres de planter la foi dans une ville dont la puissance ne s'était étendue si loin que pour faciliter la promulgation de l'évangile, et qui, après avoir été long-temps le centre de toutes les superstitions du paganisme, était destinée, dans les desseins de Dieu, à être le centre de l'unité catholique. Saint Pierre n'y fut pas plus tôt arrivé, qu'il y prêcha Jésus-Christ, et y établit son siége épiscopal (a).

(a) Caius, prêtre de Rome sous le Pape Zéphirin, dit apud Euseb. 1. 2', c. 21, al. 25, que saint Pierre avait fondé l'Église romaine par sa

« PoprzedniaDalej »