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11o La Lettre au comte Régin. Ce comte avait écrit à saint Fulgence pour le prier de lui dire si le corps de Jésus-Christ était corruptible; 20 pour lui demander un réglement de vie convenable à un homme engagé dans la profession des armes. Quant au premier point, le saint docteur répondit que le corps de Jésus-Christ étant un corps mortel, était sujet à la faim, à la soif, à la douleur et à la corruption. La corruption, dont il s'agit ici ne doit s'entendre que d'une altération des parties du corps, et de sa séparation d'avec l'ame. Il faut encore remarquer que l'on ne considérait point Jésus-Christ dans l'état de gloire où il est entré après sa résurrection. Au défaut de saint Fulgence que la mort avait enlevé, le diacre Ferrand se chargea de donner le réglement de vie.

12o Le Livre de la Trinité à Félix, notaire. Le saint docteur y explique le mystère de la sainte Trinité; il y distingue la grâce de l'état d'innocence, de celle que Dieu donne dans l'état de la nature tombée, et il soutient, comme une chose certaine, que les corps de tous les hommes ressusciteront chacun dans leur propre sexe; que les bons jouiront d'une félicité éternelle, et que les méchans seront condamnés à des supplices qui ne finiront jamais.

130 Les deux Livres de la Rémission des péchés, adressés à Eutymius. Il y est prouvé qu'il ne peut y avoir de rémission des péchés, sans une sincère pénitence, et hors du sein de la véritable Église.

14o Les trois Livres de la vérité de la prédestination et de la gráce de Dieu. Le saint docteur y montre, 1o que la grâce est un don de la miséricorde divine; 2o qu'elle ne détruit point le libre arbitre; 3o que l'élection à la grâce et à la gloire est toute gratuite. Ils sont adressés à Jean et à Vénérius, dont nous avons parlé plus haut.

15o Le Livre de la Foi à Pierre, composé vers l'an 523. Un laïque, nommé Pierre, voulant aller à Jérusalem, pria notre Saint de lui donner une règle abrégée de foi qu'il pût étudier, afin de ne pas tomber dans les piéges des hérétiques. Fulgence lui adressa ce livre, qui contient 40 ou même 41 articles selon quelques imprimés. Il y explique les mystères de la Trinité et de l'Incarnation, ainsi que ce qui concerne le saint Sacrifice de l'autel; il y établit la nécessité de professer la vraie foi, et de vivre dans le sein de l'Église catholique.

16o Le Livre de la Foi contre l'évêque de Pinta. Cet évêque, de la secte des Ariens, ayant écrit contre les trois livres de notre Saint au Roi Trasimond, celui-ci lui répliqua par un ouvrage particulier qui n'est point venu jusqu'à nous. Tous les critiques conviennent que la réponse à Pinta, qui porte le nom de saint Fulgence, n'est point de lui, 1o parce que le style de l'auteur de cette réponse est différent de celui de saint Fulgence; 2o parce qu'il cite l'écriture selon l'ancienne version italique, au lieu que saint Fulgence la cite selon la version vul

gate; 3o parce qu'il n'entendait point la langue grecque, dans laquelle saint Fulgence était fort habile; 4o enfin, parce que saint Fulgence, au rapport de l'auteur de sa vie, renvoyait dans son ouvrage contre Pinta, à ses livres au Roi Trasimond, et que l'on ne trouve rien de tel dans celui dont nous parlons.

17o Les Sermons ou Homélies. De près de cent qui portent le nom de saint Fulgence, il n'y en a que dix qui soient incontestablement de ce père.

Les écrits de saint Fulgence annoncent un homme doué d'une grande pénétration d'esprit, qui savait éclaircir ses idées, et les rendre avec précision; mais la crainte de n'en avoir point dit assez pour bien développer sa matière, l'a rendu diffus, et l'a fait tomber dans des redites. Ses raisonnemens sont solides et concluans, et portent toujours sur l'autorité de l'écriture et de la tradition.

La plus complète de toutes les éditions des œuvres de saint Fulgence, est celle qui parut à Paris en 1684, in-4°. Celle de ses ouvrages sur la grâce, donnée à Rome en 1759, par Foggini, est la plus exacte.

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ALMAQUE ou Télémaque, solitaire d'orient, était pénétré de douleur en pensant aux barbares combats des gladiateurs, qui entraînaient dans le péché des villes et des provinces entières, et qui causaient la damnation d'un si grand nombre d'ames. Ce fut dans le dessein d'arrêter, s'il le pouvait, un mal si digne de larmes, qu'il quitta son désert pour aller à Rome. Il n'eut pas plus tot vu les gladiateurs s'entr'égorger, qu'il courut à eux pour les séparer mais son zèle lui coûta la vie. Il fut renversé par terre, et mis en pièces le 1er Janvier 404. Au reste, l'effusion de son sang produisit les plus salutaires effets, puisqu'elle procura à l'Empereur Honorius l'occasion d'abolir entièrement les horribles combats des gladiateurs, qui avaient subsisté jusqu'alors, malgré les édits de Constantin, de Constance, de Julien et de Théodose I. Le

nom de saint Almaque se trouve dans le vrai martyrologe de Bède, et dans le romain (a).

Voyez Théodoret, Hist. l. 5, c. 26.

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SAINTE Euphrosyne, née à Alexandrie, était fille unique d'un homme de grande considération, nommé Paph

(a) Les martyrologes de Bède, d'Adon, d'Usuard, etc. font mémoire de saint Almaque, martyrisé à Rome pour s'être fortement opposé aux superstitions païennes qui avaient lieu le jour de l'octave de la Nativité de Notre-Seigneur, c'est-à-dire, le jour de la Circoncision. Adon ajoute que les gladiateurs le massacrèrent par l'ordre d'Alypius, préfet de Rome (*). On trouve effectivement un préfet de ce nom sous le règne de Théodose I, père d'Honorius. De toutes ces circonstances, Baronius a conclu dans ses notes sur le martyrologe romain, que notre Saint était le même que le saint Télémaque dont parle Théodoret; en quoi il a été suivi par Bollandus et Baillet. Mais Chastelain, not. sur le mart. rom. p. 8, et Benoît XIV, in festo Circum. t. X, p. 18, pensent qu'on les doit distinguer l'un de l'autre, et que saint Almaque souffrit longtemps avant saint Télémaque. Nous avons adopté le sentiment des pre

miers.

Wake nie l'existence de notre Saint, dans son livre de l'Enthousiasme, et prétend qu'on a fait par ignorance un saint Almaque du mot almanachum placé à la tête du calendrier. Chastelain a fait sentir l'impertinence de cette conjecture, et a démontré que Wake n'avait jamais lu les anciens Mss. Le mot almanachum ou almanach, est arabe d'origine, selon Scaliger et Saumaise. La Croze dit qu'il se trouve dans Porphyre, cité par Eusèbe, Præpar. Evang. l. 3, c. 4; ce qui porterait à croire qu'il a une origine égyptienne. Mais quelle qu'en soit la signification dans Porphyre, M. du Cange, si connu par ses grandes recherches, assure qu'il est barbare, et qu'on ne le voit ni dans les éphémérides, ni dans les calendriers Mss. Le mot almanach, qui n'est connu en Europe que depuis les croisades, vient de deux mots arabes, al, grand, et mana, compte ou calcul. Ménage conjecture que les Arméniens s'en sont servis les premiers, pour signifier un calendrier. Voyez Ménage dans ses Origines de la langue française, au mot almanach.

(*) Le comte de Stolberg dit que le peuple sanguinaire l'a lapidé. Note de la présente édition

nuce. Elle conçut dès son enfance un grand désir de se consacrer à Jésus-Christ dans l'état religieux; mais elle trouva des obstacles à ses desseins de la part de son père. Voyant qu'il lui était impossible de les surmonter, elle s'enfuit secrètement à l'âge de dix-huit ans; et l'on dit que pour se mieux cacher, elle se revêtit d'un habit d'homme. Un tel déguisement est sans doute contraire à la loi naturelle, à la loi positive de Dieu et aux canons de l'Église (1), à moins qu'il n'y ait une extrême nécessité, comme serait le cas de sauver la vie à un homme. Mais il pouvait être excusé dans notre Sainte, par l'ignorance invincible des règles, par la droiture et la simplicité de son cœur. Euphrosyne alla se présenter, sous le nom de Smaragde, à l'abbé Théodose, qui gouvernait un monastère voisin d'Alexandrie, où il y avait trois cent cinquante religieux. Par son conseil, elle s'enferma seule dans une cellule, où, sous la conduite d'un habile directeur, elle partageait son temps entre le travail des mains, les pratiques de la mortification et les divers exercices de la piété chrétienne. Son père, qui visitait souvent le monastère, allait la voir sans la connaître, et recevoir d'elle d'excellens avis pour la conduite spirituelle de sa vie. Ce ne fut qu'au lit de la mort qu'elle lui déclara qu'elle était sa fille Euphrosyne. Elle mourut entre ses bras au cinquième siècle, après avoir passé trente-huit ans dans la solitude. Paphnuce fut si touché de son exemple, qu'il se retira dans le même monastère. Il demeura dix ans dans la cellule de sa fille, et y mourut en odeur de sainteté. Le ménologe des Grecs honore la mémoire de sainte Euphrosyne le 25 Septembre. Son nom est marqué au 1er Janvier dans le martyrologe romain, et dans le nouveau martyrologe d'Evreux. Ses reliques, qui furent autrefois apportées d'E

(1) Conc. Gangrens. can. 13.

gypte en France, sont honorées à Reaulieu près de Compiègne. Quelques-uns ont cru que sainte Euphrosyne d'Alexandrie était la même que sainte Euphrasie ou Eupraxie.

Voyez les actes de notre Sainte, par un anonyme. Tillemont et Baillet les regardent comme incertains; mais Baronius en fait cas, et Bulteau les a suivis dans son Histoire monastique d'Orient, 1. I ch. 16, n. 2, p. 196.

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S. OYEND (a), III ABBÉ DE CONDAT.

OYEND fut élevé, dès l'âge de sept ans, sous la conduite de S. Romain et de S. Lupicin, tous deux frères et fondateurs du monastère de Condat (b). Il fut fait abbé de ce célèbre monastère, après la mort de Minause, dont il avait été coadjuteur. Sa vie était très-austère; il ne faisait tous les jours qu'un repas, après le soleil couché, encore mangeait-il fort peu; hiver et été, il portait la même tunique, et ne quittait jamais le cilice. Ce fut par une suite de ce même zèle pour la pénitence, qu'il endurcit son corps aux rigueurs du froid et à plusieurs autres sortes de mortifications. La sérénité de son visage annonçait la tranquillité de son ame : il était d'une douceur inaltérable, et à l'épreuve de toutes les injures. Il avait trouvé le grand art de s'unir intimement à Dieu par la prière continuelle. Sa dévotion était si tendre, qu'une pieuse parole suffisait

(a) En latin Eugendus ou Augendus.

(b) La célèbre abbaye de Condat, bâtie sur le Mont-Jou, autrement Mont-Jura en Franche-Comté, porta le nom de saint Oyend jusqu'au 13e siècle, qu'elle prit celui de saint Claude. Il s'est formé peu à peu une ville auprès de cette abbaye. En 1743, le Pape Benoît XIV y érigea un évêché, et fit une cathédrale de l'église. Les chanoines, pour être reçus, doivent prouver seize quartiers de noblesse, huit paternels et huit maternels.

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