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de saint Séverin le 8 de Janvier, ainsi que les autres martyrologes.

Le Saint dont nous célébrons la fête en ce jour, faisait une estime particulière de l'humilité, parce qu'il la regardait comme la base et l'essence de la perfection évangélique. C'est elle en effet qui commence et qui consomme le grand ouvrage de notre sanctification; elle attire l'Esprit-Saint dans l'ame, et la prépare à recevoir les dons de la grâce avec l'infusion d'une charité parfaite; elle éclaire l'entendement d'une vive lumière, à la lueur de laquelle on découvre de plus en plus, et les grandeurs de Dieu, et le néant des créatures. Nous comprenons alors que les mépris et les humiliations doivent être notre unique partage, et nous les souffrons non-seulement avec patience, mais même avec joie. Nous chérissons notre propre abjection, et nous aimons notre assujettissement à la volonté et à la correction des autres. Nous fuyons les applaudissemens et les louanges, comme un poison subtil dont les atteintes sont d'autant plus dangereuses, qu'il agit d'une manière sourde et imperceptible. Loin de nous préférer au prochain, nous nous estimons inférieurs à toutes les créatures. On ne verra jamais un chrétien, véritablement humble, parler avantageusement de lui-même, ou affecter le langage de la modestie, dans le dessein de s'attirer la réputation d'un homme humble. Toujours occupé de l'abîme de son néant, il rapporte à Dieu la gloire du bien qui est en lui: il ne se glorifie que dans ses infirmités; et en même temps qu'il se complaît dans son abjection, il se réjouit que Dieu seul soit grand dans lui et dans toutes les créatures. Sont-elles bien communes ces ames solidement établies dans l'humilité? Hélas! la plupart de ceux qui se disent disciples de Jésus-Christ, ne connaissent point cette vertu; ils s'imaginent pourtant qu'ils auront le ciel pour partage. Quel étrange aveuglement !

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S. LUCIEN, APÔTRE DE BEAUVAIS.

Ce fut dans le troisième siècle que ce Saint, venu de Rome dans les Gaules, y prêcha l'évangile. Les uns le font disciple de saint Dénis, évêque de Paris; les autres, de saint Quentin. Quoiqu'il en soit, il scella de son sang la doctrine qu'il annonçait. Il souffrit à Beauvais, vers l'an 290, sous Julien, vicaire ou même successeur de Rictius-Varus, préfet des Gaules. Julien et Maximien (a), compagnons de ses travaux, avaient été martyrisés dans la même ville quelque temps auparavant. Nous lisons dans la vie de saint Eloi, par saint Ouen, qu'on découvrit les corps de ces trois martyrs dans le septième siècle : on les gardait à l'abbaye de Saint-Lucien-lès-Beauvais (b), dans trois châsses enrichies d'or. Raban Maur dit que ces reliques étaient célèbres dans le neuvième siècle par les miracles que leur vertu opérait. Saint Lucien n'a que le titre de martyr dans la plupart des calendriers antérieurs au seizième siècle, dans le martyrologe romain et dans le calendrier des protestans anglais; ce qui a fait conjecturer qu'il était simple prêtre. Mais un calendrier du temps de Louis-le-Débonnaire (1), le qualifie évêque, et il est honoré à Beauvais sous ce titre.

Bollandus a publié, p. 640, deux différentes vies de saint Lucien,

(a) Le bréviaire de Beauvais l'appelle Maxien, et le peuple, Massien. (b) Cette abbaye paraît avoir été fondée par le Roi Childebert, vers l'an 540. Elle fut rebâtic et enrichie au commencement du huitième siècle. Elle appartenait avant la révolution aux Bénédictins de la congrégation de S. Maur. La dévotion attira dans l'église de cette abbaye un grand concours de peuple, qui y vint honorer S. Lucien, dont le corps, renfermé dans une très-belle châsse, était au haut du grand autel. On conservait dans le trésor de la même église beaucoup d'autres reliques fort précieuses et fort anciennes. (1) Spicil. t. X, p. 130.

dont l'une est du neuvième, et l'autre du dixième siècle : elles méritent toutes deux peu de créance. Voyez Tillemont, t. IV. p. 537; Loisel et Louvet, Hist. de Beauvais, p. 76.

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S. NATHALAN, ÉVÊQUE D'ABERDEEN (*).

CE saint homme était très-versé dans la connaissance des lettres sacrées et profanes. Persuadé que la culture de la terre s'alliait parfaitement avec la vie contemplative, il y consacra tous les momens qu'il ne passait pas dans l'exercice actuel de la prière. Il était si intérieur, qu'au milieu même de son travail, il ne perdait jamais de vue la présence de Dieu. Un pélerinage qu'il fit à Rome, l'ayant fait connaître au Pape, il l'élut évêque d'Aberdeen. La conduite que mena Nathalan, justifia ce choix. Des aumônes . immenses le firent regarder à juste titre comme le père des pauvres. Son genre de vie était fort dur; et, à l'exemple du grand Apôtre, il ne subsistait que du travail de ses mains. L'Écosse, qui le compte parmi ses apôtres, fut préservée par ses soins du venin du pélagianisme. Il mourut en 452, et fut enterré dans l'église de Tullicht-Bothelim, qu'il avait fondée, ainsi que celle de Hill. Ses reliques,

(*) Il y a deux villes de ce nom dans la province de Marr, au nord de l'Écosse. New-Aberdeen, sur la mer du Nord, une des plus belles et des plus opulentes villes du pays, et Old-Aberdeen, qui a été le siége du saint évêque Nathalan, et aujourd'hui celui d'un évêque anglican Cette ville est située sur le Don, qui, un peu plus bas, se décharge dans la mer. En 1480 l'évêque Elphingston y fonda une université. (Voyez Iselin, Historisches und geographisches algemeines Lexicon, art. Aberdeen.) Depuis que la prospérité de New-Aberdeen s'est accrue, OldAberdeen a beaucoup perdu de sa splendeur. Stein dit qu'elle possède encore un collége-université.

Note de la présente édition.

célèbres par un grand nombre de miracles, y ont été vénérées jusqu'à l'établissement de la prétendue réforme (a). Voyez King, les chroniques de Dumferling, et le bréviaire d'Aberdeen (*), au 8 de Janvier.

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Tiré d'un manuscrit autrefois conservé au collège des Jésuites de Bruges, et écrit dans le 11me siècle par un moine de Lobes, nommé Hubert, peu de temps après la translation des reliques de la Sainte à l'église collégiale de St Michel à Bruxelles. Cette vie se trouve dans la grande collection des Bollandistes (tom I, Jan. pag. 513); les éditeurs des Acta SS. Belgii Selecta l'ont enrichie de nouvelles remarques (tom. V, pag. 667—735). On trouve encore une légende anonyme de la Sainte dans la collection de Surius. Voyez aussi Baillet.

Ste GUDULE (a) naquit vers le milieu du septième siècle dans le Brabant d'une famille noble. Elle eut pour père

(a) On dit que S. Nathalan faisait sa résidence ordinaire à Tullicht, aujourd'hui dans le diocèse d'Aberdeen. Ce siége n'avait point de lieu fixe dans les anciens temps dont nous parlons. Saint Béan l'établit à Murthlac, dans le onzième siècle, et Nectan, son troisième successeur, le transféra à Aberdeen, sous le Roi David. (Voyez Hector Boëtius, de Vit. Episc. Aberd. et Spotswood, l. 2, p. 101.) Au reste, on est peu instruit de l'état de l'ancienne église d'Écosse, faute de monumens sur lesquels on puisse compter, et l'on ne doit guère statuer que d'après les mémoires de quelques familles illustres. On a le catalogue des évêques de Galoway depuis S. Ninien, c'est-à-dire, depuis l'an 450, des archevêques de Glascow, depuis S. Kentigerne, et de ceux de S. André, depuis l'an 840. Quant aux évêques des autres siéges, on n'en a le catalogue que depuis le douzième siècle. Il a été inséré à la fin de Spotswood, de l'édition de 1666. Burnet l'a fait réimprimer dans l'appendice à ses mémoires sur la maison d'Hamilton.

(*) Le bréviaire d'Aberdeen, quant à la distribution générale des offices, a beaucoup de conformité avec celui de Sarum. On y trouve les fètes de plusieurs Saints français et écossais. Ce bréviaire fut imprimé à Edimbourg chez Walter Chapman, en 1509.

(a) On prononce dans le Brabant, Ste Goule ou Ergoule, et dans la Flandre Ste R-Goelen.

le Comte Witger, et pour mère Ste Amelberge (b) sœur ou nièce de Pepin de Landen, maire du palais. Son frère saint Emebert, évêque de Cambrai, et sa sœur Ste Reinilde (c), ne se rendirent pas moins recommandables qu'elle par la sainteté de leur vie.

Dès avant la naissance de son humble servante, Dieu fit connaître la sainteté future de Gudule. Ste Amelberge, pendant sa grossesse, ne pouvait se tranquilliser sur le sort à venir du fruit qu'elle portait dans son sein. Ah! s'écriait-elle, s'il devait s'éloigner du chemin de la vertu ; quel malheur, s'il devait se perdre éternellement ! Et tous les jours lui apportaient les mêmes inquiétudes. Une nuit, encore agitée par ces pensées, elle s'endormit du plus profond sommeil. Pendant ce bienfaisant repos, elle vit devant elle un envoyé celeste qui descendait du ciel pour la consoler. Il lui dit : Femme chrétienne, soyez sans crainte et sans inquiétude; vous avez conçu avec confiance, vous enfanterez avec bonheur, et vous serez mère d'une fille qui sera vénérable. Ainsi fut annoncé à Rebecca le sort des deux fils qu'elle portait dans son sein (1); de la même manière un ange prédit à Zacharie la naissance de S' JeanBaptiste (2).

Cette consolante prédiction avait soulagé le cœur d'Amelberge. Elle s'éveilla brusquement, élevant les mains vers le ciel, et remerciant Dieu du bienfait qu'elle venait d'en recevoir. Elle avait mis sa confiance dans

(b) Ste Amelberge ou Amalberge a fini sa vie à Maubeuge, dans le couvent de sainte Aldegonde. Sa fête se célèbre le 10 Juillet dans la ville de Binche en Hainaut, où le corps de la Sainte repose.

(c) Dans la vie de Ste Pharaïlde, au 4 Janvier, nous avons remarqué que Ste Amelberge n'a été marieé qu'une seule fois, et que par conséquent Ste Pharailde n'est point la sœur utérine de Ste Gudule.

(1) Gen. cap. 25, v, 23.

(2) Luc. cap. 1.

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