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turelle que le Seigneur a gravées dans notre âme ; il est bien évident qu'elles ne viennent que de lui.

LE D. Sait-on comment s'est faite la première communication de ces lois naturelles ?

LE TH. Je crois plus probable que c'est, par impression, c'est-à-dire que Dieu les a gravées dans l'âme de nos premiers parents, toutefois sans qu'ils aient eu à passer, comme nous, par une enfance intellectuelle; car ayant été créés tels qu'on est aujourd'hui dans l'âge mûr, Dieu avait subitement développé en eux, et d'une manière plus étendue, ces connaissances que nous acquérons aujourd'hui progressivement, et avec tant de difficultés.

LE D. Et pour leurs descendants, y a-t-il aussi une communication par impression ?

LE TH. Je pense que Dieu imprime le germe des idées intellectuelles et des lois morales dans les âmes qu'il crée, lequel est développé insensiblement par les rapports de l'enfant avec ses parents, et les autres hommes.

LE D. Pourquoi ne pas dire que l'âme de l'enfant est privée de ce germe de connaissances, et que tout lui vient du dehors, c'est-à-dire des communications avec ses semblables ?

LE TH. On le prétend ainsi dans certains systèmes philosophiques; mais vous comprendrez facilement que notre âme, faite à l'image de Dieu, doit avoir pour cette ressemblance, autre chose qu'une spiritualité nue... Puis, si le germe de

nos connaissances n'était à priori dans l'âme de l'enfant, concevez-vous qu'il fût possible de placer en elle, comme dans un casier, les idées simples, les principes du raisonnement, les idées générales, les notions et du bien et du mal? On aurait beau se tourmenter, on ne parviendrait jamais, par des moyens extérieurs, à former une conscience, comme on fait une horloge.

LE D. Y a-t-il eu de la part de Dieu d'autres communications faites à l'homme?

LE TH. Il en existe d'une espèce différente qui appartienneut à la révélation proprement dite. Par elles, Dieu fait connaître aux hommes des vérités, des devoirs autrement que par l'exercice de leur intelligence, et les communications ordinaires avec leurs semblables. Dans ce dernier mode, Dieu se borne à imprimer dans l'âme le germe des idées, pour être ensuite développé par les rapports avec les hommes, tandis que la

révélation est la manifestation d'une vérité ou d'un précepte communiqués à l'homme d'une manière extraordinaire. Souvent elle est faite immédiatement à celui qui en est seul l'objet ; d'autres fois à un personnage particulier, avec ordre de la communiquer. Je ne pense pas que vous contestiez à Dieu le pouvoir de faire à l'homme de semblables révélations ?

LE D. La question est de savoir s'il en existe, vous diront bien des gens dans le monde, car ayant accordé toutes les connaissances naturelles à nos premiers parents, Dieu en imprime le germe

dans leurs descendants, pour être ensuite développé dans les rapports avec leurs semblables. On ne voit donc pas la nécessité de nouvelles communications.

LE TH. Il n'est pas exact de borner à la loi naturelle les communications faites à nos premiers parents. Dieu leur avait manifesté le précepte positif qu'ils devaient observer, et la sanction qui Ꭹ était attachée. Il leur fit de nouvelles communications après le péché, pour leur reprocher leur désobéissance, et leur en infliger le châtiment. Il leur fit connaître aussi le pardon qu'il daignait accorder, les conditions, le culte qu'il imposait; car ce nouvel état de l'homme dut amener de nouvelles relations de la part de Dieu, afin d'indiquer aux coupables les moyens surnaturels propres à les réconcilier avec le Créateur, et à les maintenir dans son amitié.

LE D. Dans la suite, y a-t-il en d'autres révélations?

LE TH. Le Seigneur a daigné les réitérer plusieurs fois, pour retracer vivement à l'homme les connaissances morales obscurcies par les passions, et pour déterminer le culte qu'il exigeait de lui. Nous examinerons plus tard ces communications, dans nos entretiens sur le Décalogue; bornons-nous ici à quelques mots sur la révélation de nos mystères. Vous savez avec quelle assurance on affirme aujourd'hui, comme au siècle dernier, qu'il n'y a point de inystères pour l'homme, que Dieu ne peut en im

poser à ses croyances. Ainsi, la créature ose assigner des limites aux communications du Créateur, comme s'il ne connaissait dans sa science infinie aucune vérité au-dessus de notre intelligence, ou qu'il fût privé de la liberté, et des moyens de la manifester.

LE D. C'est Dieu, vous dira-t-on encore, qui a donné à l'homme cette faculté de comprendre toutes choses. Comment viendrait-il après cela lui faire des communications au-dessus de son intelligence?

LE TH. Voilà une bien modeste prétention de la part de l'homme! Juger de tout, et tout comprendre! Il est fàcheux qu'il ne puisse invoquer l'expérience comme un témoignage de ses compréhensions et de sa science universelles ! Qu'il nous dise donc l'élément dont il connaît à fond la nature et les propriétés; qu'il nous explique l'esprit et le lien intime qui l'unit dans l'homme à des organes matériels.

LE D. On peut au moins en démontrer la possibilité, tandis que cette démonstration manquant pour les mystères, on doit affirmer qu'ils ne sont pas possibles.

LE TH. Vous connaissez la possibilité de cette union par son existence, à la bonne heure; mais la comprenez-vous, la démontrerez-vous possible en elle-même? Parviendrez-vous jamais à expli quer le comment de cette union mystérieuse, en vous rendant compte des principes qui la constituent? Si donc vous êtes forcé de convenir que

vous ne comprenez pas, en ses principes constitutifs, la possibilité de tant de choses que vous admettez, comment pourrez-vous exiger la démonstration intrinsèque de la possibilité des mystères? comment aurez-vous le droit d'affirmer qu'ils sont impossibles, si cette démonstration ne vous est acquise?

LE D. On admet, par le fait même de leur existence, les choses dont on ne comprend pas la possibilité intrinsèque; au lieu que, pour les mystères que j'ignore encore, que je cherche à connaitre, je dois commencer par examiner s'ils sont possibles, et conclure négativement, si je ne perçois pas clairement cette possibilité.

LE TH. En vous engageant dans cette voie, vos recherches doivent aboutir à un scepticisme absolu sur un grand nombre de faits dont il importe cependant de connaître l'existence. Le seul moyen rationnel d'y parvenir avec certitude, consiste dans l'examen des preuves extrinsèques propres à en attester la réalité. Et ainsi, pour les mystères dont nous nous occupons, on n'a qu'à chercher s'ils sont révélés, si les témoignages allégués en faveur de cette révélation, sont revêtus des caractères de crédibilité exigés pour constater des faits importants. Tout esprit droit sera conduit, par cette méthode simple et facile, à la connaissance de la révélation, et pour être conséquent, il devra l'accepter comme un fait indivisible, sans distinction entre les préceptes et les mystères. Dès que la voix de Dieu s'est fait en

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