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même qui efface vos iniquités (43). Et les Juifs manifestaient cette croyance, en disant à JésusChrist: Qui peut remettre les péchés? que Dieu seul. (Luc. 5.) Nous ne voyons aucun mortel investi de cette autorité surnaturelle avant la venue du divin Sauveur. Pour lui, il la possédait entière, el il l'a communiquée à son Eglise, sans réserve, sans exception. C'est dans le baptême et le sacrement de pénitence que s'exerce cette puissance de la miséricorde divine, comme nous le verrons en son temps. Le catholique peut donc dire avec confiance: Je crois qu'il existe une rémission des péchés, soit pour faire entrer dans la famille de Jésus-Christ le petit enfant venu au monde avec le péché originel, ou l'adulte qui n'est pas encore régénéré par les eaux du baptême; soit pour réconcilier par la pénitence le chrétien prévaricateur, qui a violé en matière grave les commandements de son Dieu.

LE D. J'aurais bien des éclaircissements à vous demander sur la résurrection de la chair.

LE TH. Il est convenu, vous le savez, que nous la traiterons ailleurs: ajournez donc vos difficultés, tâchez de les grossir, si cela vous plaît; vous finirez convenir qu'elles ne peuvent rien contre cette vérité de notre foi.

par

LE D. Vous avez encore renvoyé vers la fin de nos entretiens l'examen de la vérité qui termine le symbole, la vie éternelle. Aussi je ne vous demanderai, pour le moment, que l'explication de ces deux mots.

LE TH. Ces expressions vitam æternam du symbole peuvent d'abord s'appliquer à la perpétuité de l'homme après sa résurrection. Les justes entreront en possession d'un bonheur éternel, et les réprouvés seront précipités dans l'enfer, dont la durée n'aura jamais de fin; ils vivront donc éternellement les uns et les autres. Cependant, selon le langage ordinaire de la religion, on n'appelle vie éternelle que ce bonheur sans terme, cette vie avec Dieu, en Dieu, dont les saints jouiront toujours dans la vision béatifique; et on donne le nom de mort éternelle à cet état permanent de séparation de Dieu, de privation de sa grâce, de son amour, où l'âme et le corps auront à subir une éternité de désolation, de désespoir, de tourments plus affreux encore que la mort. C'est, pouvons-nous dire avec saint Augustin, la vie éternelle de la mort. « Nulla major et pejor est mors quàm ubi non moritur mors. » (C. D. 6. 12.)

LE D. En commençant les explications du symbole, vous avez parlé des différences qu'on remarque entre celui des apôtres et ceux qui l'ont suivi. Quels sont donc ces autres symboles de la foi catholique?

LE TH. Je crois vous l'avoir dit; on en compte trois celui de Nicée, dressé dans le fameux cóncile qui porte ce nom, en 325; celui de Constantinople, en 381; et enfin celui que l'Eglise reconnaît sous le nom de Saint-Athanase et qu'elle regarde comine l'expression fidèle de sa foi. Voici donc les principales différences entre le

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symbole apostolique et celui de Nicée. Dans le III° siècle, Manès avait renouvelé la doctrine de Cerdon et d'autres gnostiques, sur les deux principes, l'un bon, l'autre mauvais, mais tous deux souverains, tous deux indépendants. Les choses visibles étaient, selon cet hérésiarque, l'ouvrage du principe mauvais; d'où il déduisait, comme ses disciples le firent aussi par la suite, les conséquences pratiques les plus absurdes et les plus immorales. Le concile de Nicée, tenu en 325, n'avait pas été convoqué directement contre les Manichéens. Toutefois, comme leurs erreurs se propageaient, nous pouvons présumer que les Pères de cette illustre assemblée firent au symbole des apôtres deux additions opposées à la doctrine de Manès. La première, nous la voyons dans ce mot unum, pour exprimer l'unité de Dieu, détruite par les principes des Manichéens; et la seconde, dans ces expressions : « Omnium visibilium et invisibilium,» afin de condamner l'erreur qui attribuait les choses visibles au principe mauvais, réservant les invisibles au bon. Il déclara donc que Dieu est l'auteur de toutes les choses visibles et invisibles. S'il ajouta : « In unum Jesum Christum, Filium Dei... » ce fut probablement pour flétrir et condamner des imposteurs insensés qui osaient se dire Fils de Dieu.

Les additions les plus remarquables que ce concile fit au symbole des apôtres, sont relatives à la divinité de Jésus-Christ. Arius et ses partisans regardaient le Verbe comme une créature faite à la

ressemblance du Père; ils niaient qu'il fût de la même nature que le Père, dont ils ne le disaient Fils que par adoption. Les apôtres avaient sans doute compris l'égalité parfaite du Fils avec le Père, dans ces paroles : « Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur. » On jugea cependant nécessaire d'exprimer ce dogme d'une manière plus explicite, en ajoutant : « Unigenitum, Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero genitum, non factum, consubstantialem Patri, per quem omnia facta sunt, et quæ in cœlo et quæ in terrâ. » On ajouta aussi : « Qui propter nos homines, et propter nostram salutem. descendit : et incarnatus est, et homo factus... » pour réfuter tous ces systèmes hérétiques qui détruisaient le mystère de l'incarnation, en altérant les deux natures dans Jésus-Christ, et en rejetant la nécessité de sa médiation.

LED. Ces additions explicatives sont d'une précision vraiment admirable. Qu'a donc pu ajouter le concile de Constantinople à ces symboles de la foi?

LE TH. Ce concile s'est tenu vers la fin du IVe siècle, à l'occasion de l'erreur des Macédoniens, qui niaient la divinité du Saint-Esprit. Les Pères de Nicée n'avaient pas eu à définir ce dogme en termes formels, les Ariens ne le contestaient pas; mais dans le concile de Constantinople, on exprima clairement que le Saint-Esprit est Dieu comme le Père et le Fils, puisqu'il faut l'adorer, le glorifier avec le Père et le Fils. << In Spiritum sanctum, Dominum, et vivificantem, ex

Patre procedentem, et cum Patre et Filio adorandum et conglorificandum, qui locutus est per prophetas. » On fit encore aux deux symboles quelques additions moins importantes, pour en rendre le sens plus explicite; on y plaça de cœlis, apparemment contre ces hérétiques, qui prétendaient que notre Seigneur n'avait été en aucune manière avant l'incarnation. Nous y voyons : « Secundùm Scripturas, qui locutus est per prophetas. Cum gloriâ, cujus regni non erit finis, » qui ne se lisent pas dans les symboles précédents. Dans la seconde partie de ce symbole, nous remarquons ces différences, concernant l'Eglise et le baptême : « Unam.... et apostolicam, unum baptisma. » Il n'y a donc entre ces trois symboles de notre foi aucune opposition réelle; ce sont de simples explications, jugées utiles pour réfuter avec plus de précision et de force les erreurs des hérétiques, à proportion qu'elles se sont manifestées.

LE D. On lit dans le symbole qui se chante dans nos églises, ces mots : Filioque procedit, qui ne se trouvent, ni dans le symbole des apôtres, ni dans celui de Nicée. Vous ne les avez pas non plus signalés comme une addition du concile de Constantinople. D'où vient donc ce Filioque?

LE TH. Le concile de Constantinople s'était borné à déclarer que le Saint-Esprit procède du Père, sans ajouter et du Fils, parce qu'il ne s'agissait pas de ce dogme contre les Macédoniens. Mais pour rendre hommage à cette procession

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