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offre une nouvelle difficulté à l'esprit, formera un autre article; car la mort du Sauveur n'est liée, ni essentiellement, ni par l'usage, à sa résurrection, au lieu que la sépulture se présente naturellement à l'esprit., par l'idée de mort. Ainsi, un article pourra avoir une seule proposition, comme vous le voyez dans l'article de la résurrection; quelquefois il en renfermera plusieurs liées entre elles, sans que l'esprit y remarque de l'extraordinaire, de nouvelles difficultés. Vous en avez la preuve dans cet article complexe : Jésus-Christ a souffert, il est mort, a été enseveli. D'où il résulte que nous pouvons définir ainsi un article de foi une proposition catholique (1), (simple ou complexe,) qui appartient d'une manière principale à la foi, et qui offre une difficulté spéciale à notre entendement.

LE D. Qu'appelez-vous proposition de foi, point de foi?

LE TH. Ce terme proposition est générique et peut convenir à tout ce qui appartient à la foi. Prise d'une manière spéciale, la proposition exprime une vérité particulière. Ainsi, dans cet article: Jésus-Christ a souffert, il est mort, a été enseveli, vous avez trois popositions relatives aux souffrances, à la mort, à la sépulture de notre Seigneur (2). Un point de foi contient aussi une

(1) Ce qui signifie obligatoire pour tous.

(2) On appellera encore proposition de foi, ce qui appartient à la foi privée.

vérité révélée ou inspirée, mais on ne la regarde. pas comme principale, et on peut l'ignorer sans grave inconvénient. Nous pouvons trouver un exemple de point de foi dans la circonstance relative à Ponce-Pilate, mentionnée dans le symbole.

LE D. Vous reste-t-il quelque autre observation? LE TH. Une seule, que voici : elle est de saint Augustin, et adoptée par saint Thomas. Ces docteurs mettent une différence entre croire à Dieu, croire Dieu et croire en Dieu. « Credere Deo, Deum, in Deum. » Croire Dieu, c'est croire qu'il existe, croire à Dieu, c'est adhérer à ce qu'il révèle; croire en Dieu, c'est tendre vers lui avec amour comme à notre fin dernière. Les théologiens qui adoptent cette distinction (1), n'appliquent le Credo in qu'aux Personnes divines; et pour les autres vérités du symbole, ils disent: Credo Ecclesiam, carnis resurrectionem, je crois l'Eglise, la résurrection de la chair.

LE D. Puisque vous êtes en si bonne voie d'observations, j'en provoquerai une autre, intempestive peut-être. C'est qu'avant d'entrer dans le développement du symbole, vous me fassiez connaître de combien d'articles il se compose.

LE TH. Les théologiens s'accordent assez généralement à diviser le symbole en douze articles.

(1) Elle ne paraît pas essentiellement commandée par les termes du symbole ; car le texte grec du concile de Constantinople, porte; πιστεύομεν είς.... έκκλησίαν, comme εἰς Θεόν,

Pour nous, sans nous astreindre à cette division, nous tâcherons de bien saisir tout ce qui concerne le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; ceci formera la première partie de notre travail. Ensuite nous examinerons la seconde, qui comprendra les questions de l'Eglise, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection générale, et enfin la vie éternelle. Ce seront là nos huit articles convenus.

LE D. Y a-t-il quelque difficulté sur ces premières paroles du symbole : Je crois en Dieu, etc.?

LE TH. Nos entretiens précédents nous ont déjà fait aborder plusieurs questions qui pourraient être examinées ici. Ainsi, nous sommes fixés sur la signification du mot: Je crois, qui exprime une adhésion ferme à une vérité. Nous avons parlé aussi de l'existence de Dieu, de son unité, de sa trinité, etc. Il nous reste seulement à ajouter quelques mots sur ces expressions: Le Père, tout-puissant, créateur, etc.

LE D. Vous allez au-devant de ma difficulté sur ces qualifications de tout-puissant, de créateur, appliquées spécialement au Père, alors qu'elles sont communes aux deux autres personnes de la Trinité.

L. TH. Voici la raison de ces dénominations attribuées au Père. Nous l'avons dit ailleurs: on distingue des noms propres et des noms appro priés. Les premiers appartiennent exclusivement à une personne de la Trinité; tel est ici le nom de Père, qui ne convient qu'à la pre

mière personne. Les seconds sont communs à la sainte Trinité, et attribués en particulier à une personne pour des raisons spéciales. Ainsi, ces dénominations de tout-puissant, de créateur, sont affectées à la première personne, bien qu'elles puissent convenir aussi au Fils et au Saint-Esprit. Cela vient de ce que le Père, étant dans la Trinité principe sans principe, on lui attribue cette qualité de principe, par rapport aux créatures, et en même temps la toute-puissance qui éclate d'une manière si merveilleuse dans la création. Si vous n'avez pas d'autre difficulté sur ce premier article, nous passerons au second qui concerne Jésus-Christ.

Nous pouvons en classer ainsi toutes les parties: dénominations et qualités du Fils de Dieu; mystères d'abaissement et de douleur; enfin mystères de gloire, de puissance et de grandeur. Vous remarquerez que ces mots, et en Jésus-Christ, ont la signification dont nous avons déjà parlé à l'occasion du Père; et on doit dire : Je crois en Jésus-Christ, parce qu'étant Dieu comme le Père, il est aussi notre fin dernière. Jésus, Christ sont des expressions d'origine hébraïque et grecque. Jésus vient de c'est-à-dire libérateur, sauveur. Christ en hébreu D, Messie, oint, est traduit en grec par xprés d'où dérive notre mot français Christ. On donne ces noms au Fils de Dieu fait homme, parce qu'il est vraiment notre Sauveur, et que, comme homme, dès l'instant même de l'incarnation, il a été rempli

de grâces et de tous les dons du Saint-Esprit, Dieu lui a aussi accordé le sacerdoce et la royauté par une onction mystérieuse, que nous comparons à celle de nos prêtres et de nos rois. Son Fils unique, dit la filiation du Fils de Dieu dans la sainte Trinité, qui procède du Père par une génération éternelle. Enfin, cette qualification notre Seigneur, nous fait comprendre qu'il est vraiment notre maître, et à double titre, comme Dieu créateur, et comme notre rédempteur. Telles sont les dénominations du Fils de Dieu, exprimées dans le symbole. Nous allons examiner les différents mystères d'abaissement et de douleur auxquels il a bien voulu se soumettre pour notre rédemption.

LE D. Ne soyez pas trop laconique dans des explications d'un si grand intérêt.

LE TH. Le premier de ces mystères est l'incarnation. Vous vous rappelez notre long entretien sur ce sujet, aussi puis-je me dispenser de le traiter aujourd'hui avec étendue, et n'en parlerai-je que pour mettre de la suite dans nos explications. Il est dit dans le symbole : « A été conçu du SaintEsprit, est né de la Vierge Marie. >> Ces paroles indiquent que l'incarnation du Verbe s'est opérée d'une manière miraculeuse, par l'opération du Saint-Esprit. Mais, nous l'avons déjà vu, elle n'appartient pas seulement à la troisième personne de la Trinité. C'est, comme disent les théologiens, une action ad extra, commune aux trois Personnes divines. Elle est appropriée au Saint

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