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ou d'une manière immodérée. Tout amusement peu honnête, trop pétulant, immodeste ou en lui-même, ou relativement à la personne qui s'y livre, devient contraire à l'eutrapélie.

Voici d'autres oppositions qui violent la tempérance et les vertus qui l'accompagnent: l'insensibilité qui fait éviter les adoucissements corporels, nécessaires ou utiles; l'abjection de soi-même qui fait tomber dans la pusillanimité et le découragement; la rudesse dans les mœurs; des habitudes de rusticité; une douceur excessive, ou plutôt la faiblesse portée jusqu'à la tolérance et à l'impunité du désordre; la négligence à apprendre les choses convenables à son état; enfin la morosité qui éloigne de toute récréation honnête, et excite l'improbation, le mécontentement, la tristesse lorsqu'on voit le prochain se livrer à des amusements modérés et utiles.

LE D. Nous voici à la force, la quatrième des vertus cardinales. Comment la définissent les théologiens?

LE TH. Une vertu qui modère et règle notre âme selon la droite raison dans les choses difficiles et terribles, afin qu'elle ne se laisse aller ni à la témérité, ni à la crainte. On peut dire aussi qu'elle incline la volonté à entreprendre ce qui offre des périls,des peines, ou à le supporter d'une manière conforme à la raison. Ainsi la force a comme deux parties l'action et la patience. La magnanimité, la magnificence, l'humilité, la confiance, la constance, et la sécurité, sont comme les effets de la

force. Tachons donc de nous faire une idée de ces belles qualités, et des vices qui leur sont contraires. La magnanimité porte à des actions nobles et héroïques; la confiance est le sentiment puisé dans la suffisance des moyens pour entreprendre ou supporter des choses difficiles. Par la constance, l'homme persévère dans le bien, sans se laisser arrêter ni ébranler par les obstacles. On peut aussi l'appeler sécurité, lorsqu'on reste calme au milieu des périls ou dans d'autres cir constances propres à jeter le trouble dans des âmes ordinaires. La magnificence commande des sacrifices généreux, plus grands que dans la libéralité, alors qu'ils sont imposés par des motifs raisonnables et dignes. C'est l'inclination des âmes élevées de faire grandement et avec noblesse ce que la religion, l'honneur, la patrie réclament de leur générosité. Quant à l'humilité, elle n'est pas, ainsi qu'on se le figure trop souvent, de la timidité, de la bassesse, de la pusillanimité; mais elle consiste, suivant qu'on l'envisage dans la tempérance ou la force, à modérer l'amour désordonné de l'élévation, à concevoir, à maintenir en nous-mêmes le sentiment de la faiblesse humaine, alors même qu'on est puissant, environné d'honneurs et de gloire. Représentez-vous l'humilité dans saint Jean-Chrysostôme, saint Ambroise, saint Augustin, saint Louis, Bossuet, Fénélon et tant d'autres personnages illustres du christianisme, vous comprendrez qu'elle est, plus encore que la magnanimité, la vertu des grandes

ames, ou plutôt l'ouvrage de la grâce seule dans le chrétien. Pour la patience que nous associons à la force avec tant de raison, elle soutient l'âme au milieu de l'adversité, des outrages et de la douleur. La force s'y exerce plus puissante encore que dans des actions héroïques; cela vient peut-être de ce que l'homme voit et éprouve à la fois en réalité l'étendue, l'intensité de son malheur, tandis que le héros qui se jette au milieu du combat, s'illusionne sur les dangers par l'attrait et l'espérance du triomphe. Aussi, pour exprimer la grandeur d'âme du Romain et du disciple de Jésus-Christ, on laisse au premier l'action, et l'on attribue la patience au second: Agere, Romanum; pati, christianum.

Caractérisons en peu de mots les vices opposés à la force et aux qualités qui l'accompagnent, ce sont la timidité, cette crainte désordonnée qui s'effraie avec excès, ou dans des circonstances qui la rendent inexcusable; la stupidité qui; sans motif inspiré par la raison, se jette aver englément dans les dangers; l'audace excessive qui se précipite avec témérité; enfin la là'neté qui recule devant le péril alors qu'il faudrait s'y exposer. On signale comme opposées à la magnanimité, la présomption qui s'appuie trop sur ses propres forces; l'ambit'.on ou le désir déréglé de l'honneur; la vaine gloire ou la recherche immodérée de la réputation et de l'estime; enfin la pusillanimité qui se refuse à entreprendre même des choses faciles à exécuter. Nous voyons en op

position à la magnificence, la profusion de ses biens, et la parcimonie, dans des circonstances où la dignité commande d'agir avec grandeur et générosité. A la persévérance sont contraires, l'opiniâtreté qui s'obstine sans raison, et l'inconstance qui change de résolution sans légitime motif. Quant à l'humilité, vous présumez que l'orgueil insensé et la suffisance présomptueuse lui sont opposés, aussi bien que l'abjection désordonnée de soi-même. L'impatience s'inquiète en s'exagérant les maux ou leur durée, et elle ne peut consentir à les supporter; tandis que l'insensibilité rend pour ainsi dire étranger et à ses propres afflictions, et à celles du prochain.

LE D. Après ces explications des vertus morales en particulier, vous me permettrez d'ajouter certaines questions qui leur sont communes. Et d'abord, pourquoi avez-vous fait choix de ces quatre vertus pour y rattacher les autres?

LE TH. Les théologiens s'accordent à reconnaître comme vertus principales, celles qui se font remarquer par quelqu'un des caractères suivants discernement, rectitude, fermeté et modération. Il est facile de voir qu'on les trouve dans les vertus dont vous parlez, savoir: le discernement dans la prudence, la rectitude dans la justice, la fermeté dans la force, enfin la modération dans la tempérance.

LE D. Y a-t-il quelque moyen de reconnaître de suite à laquelle des quatre vertus cardinales appartient une autre vertu?

LE TH. Il en existe un que l'expérience rend facile, et dont voici la théorie. Toute vertu qui servira à coordonner les moyens' avec la fin, ap-› partiendra à la prudence. Vous rattacherez à la justice, celles qui indiqueront un devoir, une obligation quelconque envers autrui ; à la tempérance celles qui modéreront les sens, l'esprit ou le cœur; et enfin à la force celles qui porteront l'âme à entreprendre et à supporter des cho ́ses dures et pénibles. De même, pour classer les vices et les péchés, vous n'aurez qu'à considérer à quelles vertus ils sont contraires.

LE D. On dit souvent que la vertu est dans un milieu. Voudriez-vous me faire comprendre ce dictum en l'appliquant à la question présente?

LE TH. Très-volontiers, et vous allez voir combien il est fondé. Nous l'avons déjà dit, on peut violer une vertu par défaut ou par excès; d'où il résultera que la vertu se trouve dans un milieu.

On peut la comparer à un point au-dessous duquel n'est point la vertu, non plus qu'au-dessus. Ainsi, dans la tempérance, qui se nuirait pour la pratiquer, pécherait contre cette vertu comme celui qui se livrerait à des excès. Ce milieu dans trois des vertus cardinales sera relatif à chaque individu, et dépendra des circonstances. Pour la Justice commutative phing of amb from meme pour tous on Pippère milieu Shastra Ju c'est-à-dire qu'il faut réparer tout le dommage cause upo au prochain, sans avoir égard à la condition des” personnes, c'est le devoir dans asyon étendue et sa rigueur. son poppel

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